Nous remarquons ces derniers temps dans Bangui, l’apparition d’un nouveau concept que nous nommons VSD (Vendredi, Samedi, Dimanche). Ce concept consiste à faire du boucan tout le long du weekend.
Décidément, l’époque où l’on passe les weekends en famille, chez l’oncle ou simplement au champ est visiblement révolue !
Cette situation touche l’avenir de toute une génération, par ricochet l’avenir du pays de Zô Kwé Zô. Mais hélas ! Le devoir moral exige de nous dire les choses telles qu’elles sont afin d’ouvrir un débat réel, pour que les questions idoines soient traitées afin de trouver des réponses appropriées.
Ce qui inquiète, c’est que la problématique est en passe de devenir un véritable problème de société, tant l’avenir d’une nation adjure la rigueur de sa jeunesse mais aussi une conscience collective.
Ce phénomène de dépravation des mœurs à vitesse grand V, est validé par le silence complice des autorités publiques.
Sinon comment pourrions-nous expliquer, le fort taux d’alcoolisation des mineurs aux niveaux du complexe sportif Barthelemy BOGANDA ?
Dans un pays classé parmi les cinq derniers au monde selon le dernier indice de développement humain, l’Etat s’accorde le luxe d’accorder presque une semaine de jours fériés. Or le pays est sous perfusion et n’est pas encore sorti de la grave crise dont les conséquences sont encore d’actualités.
Quelle explication pourrions-nous donner, lors de la dernière journée internationale de la femme, dont la genèse est totalement méconnue, les autorités publiques et religieuses trouvent l’occasion d’organiser en grande pompe une kermesse devant la Cathédrale Notre Dame Immaculée Conception des journées entières de bacchanales durant plus de deux semaines afin de manger et boire pour fêter quoi, on se demande bien ?
Avec la plage improvisée de Bangui au bord du fleuve Oubangui chaque weekend avec une grande fréquentation des jeunes Banguissois, nous atteignons le summum de la dépravation des mœurs.
De quelle jeunesse parlons-nous ici ? De la jeunesse éclairée, qui a fait le banc et se revendique intellectuelle à chaque occasion, qui a des responsabilités dans des entreprises et qui d’ailleurs gagne à priori bien leur vie. Malheureusement, elle n’a même pas d’économie et moins de garantie.
Il nous semble que cette jeunesse représente l’avenir de la Centrafrique, et comment pouvons-nous rester silencieux ?
Au regard, de ce qui précède, le phénomène VSD et d’autres maux qui gangrènent aujourd’hui une bonne partie de la jeunesse banguissoise nous interpelle tout particulièrement.
Nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que notre jeunesse est en perdition manque cruellement de repères et cela se remarque dans les actes dans les coins et recoins de Bangui tous les week-ends.
Il n’est plus a démontré que l’alcool a des effets néfastes sur la santé, la productivité de chaque personne.
De nombreuses études montrent que l’abus d’alcool endommage le système nerveux, apporte des troubles de sommeil, des hallucinations, le coma éthylique, des ulcères naissent, des lésions cancéreuses, des cirrhoses et des hépatites…
Sans oublier la détérioration des relations au sein des couples dans la capitale, la violence sous toutes ces formes, la précarité de l’éducation des enfants. Plus généralement, l’alcoolisme ambiant dans laquelle grandissent les jeunes chaque weekend les mènent vers la décadence, le chômage, la pauvreté, regrettant au passage le laxisme de l’administration publique dans le combat contre la consommation abusive de l’alcool.
Nous nous sommes dit qu’il faut que la lutte soit commune, que la société civile doive jouer son rôle de baromètre, en élevant la voix pour obliger les décideurs (les députés et les ministres) assumer et à prendre leurs responsabilités pour ouvrir le débat et mettre en place une politique sur l’alcool, une politique qui devra réguler l’alcool sur toute l’étendue du territoire Centrafricain.
Cédric PONG BALLE, Coordonnateur du Mouvement Citoyen des Jeunes Centrafricains pour la Rupture (M.J.C.R)
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