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LETTRE AUX MILITANTS ET SYMPATHISANTS DU RASSEMBLEMENT DÉMOCRATIQUE CENTRAFRICAIN

Par Médard POLISSE-BEBE
Cadre du Rassemblement Démocratique Centrafricain

Militantes, militants et sympathisants du RDC,

Cela fait plus de deux ans que notre parti le RDC traverse une crise sans précédent. Jamais dans l’histoire de ce parti, une crise n’a atteint un tel niveau de paroxysme. Toutes les limites du tolérable sont désormais dépassées dans cette crise qui menace aujourd’hui directement l’existence même de notre famille politique. Ne nous leurrons pas ! Nous sommes sur une ligne de crête dont tout indique qu’elle risque de se rompre à force que les protagonistes continuent de se tirer dessus. La violence des échanges de ces jours-ci et l’absence absolue de lueur de concessions entre ces derniers laissent présager un lendemain apocalyptique pour le parti de Grand K. Et ça, à titre personnel, je ne peux me résoudre et me résigner à ce sort.
Cela dit, pour tenter d’éviter cette catastrophe qui s’annonce inexorablement, il est indispensable de se demander : comment en est-on arrivé là ? Quelles sont les causes réelles et profondes de cette crise ?
En effet, au-delà de toutes considérations superfétatoires et contrairement aux explications simplistes, voire cosmétiques qu’on tente subrepticement de nous faire croire de cette crise, celle-ci a deux causes principales réelles :
1. La guerre de positionnement entre les dirigeants ;
2. La tendance hégémonique du régime en place sur le RDC.

Concernant la première cause, cette crise trouve son origine dans la confrontation directe qui oppose ceux qui sont déjà dans le système, complètement absorbés par le régime en place, en occurrence les ministres, les députés et leurs soutiens qui cherchent à conforter leur position, à ceux qui cherchent désespérément à intégrer le système coûte que coûte. Il s’agit d’une lutte acharnée entre des factions qui ont pour seul objectif d’assouvir leurs intérêts personnels et catégoriels (soit rester ministres, députés, chargés de mission, etc ou le devenir, soit obtenir l’opportunité d’avoir ou de garder un certain nombre de privilèges du fait de l’accointance avec le pouvoir en place).
Pour ce faire, tous les stratagèmes sont mis en place par les uns et les autres pour atteindre leurs funestes objectifs. Parmi les moyens mis en œuvre pour y parvenir, figurent :
⁃ La violation volontaire des textes fondamentaux du parti (statuts et règlements intérieurs);
⁃ Les radiations intempestives et irrégulières des adversaires gênants;
⁃ Les violences physiques et verbales (bagarres, insultes, injures publiques, etc);
⁃ La mauvaise foi (manque de conciliation, de concessions et de compromis);
⁃ Actions judiciaires et/ou batailles juridiques artificielles;
⁃ Utilisation des relations au sommet tels que les cadres des ministères de la justice, de l’Administration du territoire, de l’intérieur, les personnalités de la présidence de la République (en occurrence certains ministres conseillers bien connus), de l’Assemblée nationale, de la primature, etc.
Tout cela est savamment entretenu à dessein par les uns et les autres (notamment les protagonistes) pour les besoins de la cause, au mépris total des valeurs de rassemblement, de fraternité, de paix prônées par notre parti.

Concernant la tendance hégémonique du régime en place sur le RDC, il est certain d’affirmer que cette crise trouve, par ailleurs, son origine dans le jeu trouble des tenants du pouvoir actuel qui montrent ostensiblement leur intérêt de maintenir le RDC dans le giron du MCU ou d’en faire un appendice de ce dernier. Leur motivation est non seulement d’ordre politique (politicienne), mais surtout d’ordre électoraliste.
Dans l’optique, en effet, de la confiscation du pouvoir advitam aeternam, le régime met tout en œuvre pour non seulement détruire les partis concurrents redoutables de l’opposition (tels que MLPC, URCA, KNK, PATRIE, etc), mais aussi et surtout faire main-basse sur ceux qui sont dans la majorité présidentielle au premier rang desquels le RDC. Et il faut être dans une cécité crasse pour ne pas entrevoir dans la crise, qui mine notre parti, l’instrumentalisation de la justice et les manœuvres de toutes sortes pour maintenir le RDC dans le statuquo total jusqu’au moins aux prochaines élections générales.

Ces deux causes profondes de la crise ainsi décrites génèrent aujourd’hui deux conséquences majeures :
⁃ La première : il y a actuellement au RDC deux positions irréconciliables engagées dans un antagonisme manifestement irrémédiable. Les violences verbales et physiques ainsi que la radicalité des positions (chaque camp affirme avoir absolument raison sur l’autre et vis-versa) en sont une parfaite illustration.
⁃ La seconde : le RDC est suspendu de toute activité sur toute l’étendue du territoire pour une durée de trois mois. Cette sanction (fut-elle conservatoire) est lourde de conséquence. Car, non seulement elle prive le RDC, en tant que parti, d’animer la vie politique du pays, mais elle est dévastatrice pour son image en tant que parti de paix, de rassemblement et de fraternité.

Au delà de ces conséquences fâcheuses, il est à craindre, à l’issue de cette période de probation de trois mois, pour la famille politique du RDC essentiellement :
⁃ Soit la DISSOLUTION, si les violences constatées avant et après le Congrès avorté se poursuivraient ;
⁃ Soit le STATUQUO susceptible d’entraîner la mort assurée du parti (disparition pure et simple) si la déconfiture liée aux tensions du moment se poursuivrait.

Eu égard à cette catastrophe annoncée, nous ne pouvons nous résoudre à assister bras croisés à la mise à mort, d’une manière ou d’une autre, de la formation politique que nous aimons tant et pour laquelle nous nous sommes battus de toutes nos forces, depuis plusieurs années, au prix d’ailleurs de grands sacrifices.
Ne voyons dans la situation explosive actuelle aucune « anse »de normalisation sous peu, à l’initiative des protagonistes eux-mêmes restés droits dans leurs bottes, et en proie aux manipulations politiques et judiciaires du pouvoir MCU, nous n’avons pas d’autres choix que d’envisager deux « solutions fortes » :
1. Le retrait pure et simple du RDC de la majorité présidentielle et parlementaire afin de se soustraire de l’influence directe ou indirecte du régime en place ainsi que son implication dans la crise à travers ses affidés MCU compatibles bien placés au sein du RDC ;
2. La mise en place d’un Comité Ad hoc et/ou un « Comité conjoint » (peu importe la sémantique) afin non seulement de calmer les ardeurs de ces derniers et repartir sur de nouvelles bases, mais retrouver la sérénité nécessaire à la préparation d’un Congrès extraordinaire inclusif permettant de mettre en place les nouveaux organes démocratiques du RDC qui sonneront, à coup sûr, le glas de cette crise interminable.
Il y va de la survie de notre famille politique.
En vous remerciant tous pour votre engagement résolu en faveur de l’avenir radieux du RDC, je profite de l’occasion pour vous souhaiter d’excellentes fêtes de fin d’année !
SOUTIEN !!!

Fait à Paris, le 20/12/2023

Médard POLISSE-BEBE
Cadre du Rassemblement Démocratique Centrafricain

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