Grand format de J.Gréla

LES PRINCIPAUX ENNEMIS DE LA PAIX EN CENTRAFRIQUE: LES ANTI-BALAKAS

Tous les médias nationaux et internationaux sont unanimes pour qualifier l’assassinat Jean-Emmanuel NDJARAOUAmembre du CNT, de crime politique et de règlement de compte politique. Ce Représentant de la Haute Kotto a pris la parole la veille et a indiqué qu’il fallait mettre fin à l’impunité, juger les responsables de violences alors que deux de ses enfants venaient d’être tués ces dernières semaines.

Le Monde du Lundi, 10 février 2014 écrit que le CNT a demandé l’ouverture d’une enquête sur ce meurtre et plus largement« l’arrestation des auteurs et complices des autres cas d’assassinats, de pillages, de lynchages, de viols et de vols ».

De voix s’élèvent pour condamner cet gratuit : « C’est un acte ignoble», a commenté un parlementaire, Fernand MANDÉ NDJAPOU, précisant que « l’impunité est à la base de ce cycle de violences qui agitent le pays. On tue un membre de ta famille, mais les assassins ne sont nullement inquiétés (…) Il faut que ceux qui tuent, qui pillent, puissent répondre de leurs actes devant la justice», a-t-il réclamé.

Cet assassinat a mis le feu à la poudrière centrafricaine.

Par les ondes la RFI, du 12 février 2014, le général Soriano, le patron de Sangaris à Bangui, interviewé, a considéré désormais que « ceux qui se disent anti-balakas sont devenus les principaux ennemis de la paix en Centrafrique ».

LE DRIAN,  ministre de la Défense français, avec plus de gravité a réaffirmé que la mission de sangaris pour appuyer les forces africaines consiste à « désarmer les milices quelles qu’elles soient » et d’où qu’elles viennent. [Les forces] « ne laisseront faire aucune impunité … ». Les forces iront « jusqu’au bout de cette détermination ». Ce qui laisse entendre de la part de  la  France une détermination totale dans cette intervention qu’elle doit la mener jusqu’à son terme, « qu’on ne s’y trompe pas », a-t-il ajouté.

« C’est inacceptable, inadmissible ! Et nous allons le montrer ! » Voilà le cri de force de celui qui vient de terminer sa tournée en Afrique centrale pour rencontrer les chefs d’États médiateurs dans ce bourbier centrafricain, entendez, monsieur LE DRIAN.

De même, par la voix de RFI, celui qui se positionne comme le coordonnateur des anti-balakas, Edouard  Patrice NGAÏSSONA, refuse cette description : « Ce sont des propos que je qualifie d’irresponsables […] Notre objectif aujourd’hui est de les cantonner pour les ramener de là où ils venaient avant d’arriver à Bangui », assure-t-il.

« On ne doit pas les cantonner, a ajouté le général Soriano. Où les cantonner ? Dans un pays où le système judiciaire demeure paralysé ? Il faut « les chasser comme ce qu’ils sont, c’est à dire des hors-la-loi, des bandits », poursuit le général patron des sangaris. Ils sont considérés maintenant des milices appuyées par d’anciens éléments de l’armée centrafricaine soutenant leur Méphistophélès Bozizé (prince de l’enfer incarnant le diable en Centrafrique), chassé du pouvoir le 23 mars 2013 par les selekas.

Dans son côté, La Croix en ligne, souligne que Patrice Édouard NGAÏSSONA a nié lutter «pour le retour de Bozizé». Or, au cours des derniers mois, plusieurs représentants autoproclamés de ces milices étaient des proches de l’ancien président. Lui-même, Patrice ÉdouardNGAÏSSONA, a été élu sur les listes du parti de François Bozizé, KNK, et a été son ministre de la jeunesse et des sports, nous rappelle ce quotidien.

 Monseigneur Dieudonné Nzapalainga qui s’efforce de lever toute ambiguïté, s’est adressé aux médias que les antis-balakas ne sont pas des « milices chrétiennes », mais bien des milices d’auto-défense, des milices villageoises. « Il n’y a pas que les musulmans qui souffrent des anti-balakasNous en sommes tous victimes » rapporte le quotidien La croix dans ses colonnes en ligne du 11/02/2014.

 « Flambée des prix à Bangui après le départ des commerçants musulmans. »

L’hebdomadaire Jeune Afrique l’Intelligent sur son site, observe que la hausse prix à Bangui résulte de la conséquence directe des violences et des pillages visant les commerçants, souvent musulmans. Le secteur de la distribution alimentaire du pays est totalement désorganisé. Ce qui  entraîne l’inflation et risques de pénuries de denrées de première nécessité.

Ce constat de pénurie est partagé par plusieurs ONG présentes en Centrafrique. Mardi, un communiqué signé notamment d’Oxfam et Action contre la faim a souligné un risque de « crise alimentaire majeure ».

Jeune Afrique l’Intelligent  toujours en ligne s’attarde sur le constat des ONG en Centrafrique : « les coûts des denrées de première nécessité, telles que manioc et arachide, ont déjà augmenté. Le manioc a augmenté de 20% depuis novembre. Les grossistes ont également signalé une diminution des ventes de 85 à 95% au cours des deux derniers mois en raison de la baisse des revenus des populations et de l’augmentation des prix. Compte tenu de la fuite des éleveurs, la viande a disparu de bien des étals de Bangui et, quand il y en a, elle est deux fois plus chère« .

«La situation empire dans l’ensemble de la Centrafrique. Il y a des avancées, mais la réponse n’est pas encore à la hauteur de la crise alimentaire »insiste Marie-Elisabeth Ingres, chef de mission de MSF, dans son entretien avec Jeune Afrique l’Intelligent. Les forces Misca et Sangaris doivent « sécuriser les voies commerciales » pour rouvrir et sécuriser les axes routiers permettant d’approvisionner Bangui, notamment en provenance du Cameroun voisin.

A paris, Marie-Reine Hassen fait du lobbying pour sa candidature à la présidentielle,

titre le même journal cité précédemment.

L’ancienne ministre déléguée aux Affaires étrangères et proche de François Bozizé, multiplie les rendez-vous parisiens pour convaincre les responsables français du sérieux de sa candidature à la future présidentielle en 2015. Elle a été reçue par plusieurs personnalités politiques françaises de gauche dont, déjà, Yamina Benguigui, la ministre déléguée à la Francophonie à la fin du mois de décembre 2013.

Madame Catherine Samba-Panza « C’est la dernière chance de réussite pour cette transition en Centrafrique. »

Du correspondant du Journal du cameroun.com qui rapporte par la voix de Christophe Boisbouvier l’interview  sur  RFI le 10/02/2014 de sonInvité AfriqueChristopher Fomunyoh, directeur Afrique du NDI, National democratic institute au Cameroun, « il va falloir que le président Obama laisse quand même des traces de son passage à la Maison Blanche quant à sa politique africaine » C’est la raison pour laquelle lesAméricains s’apprêtent pour la première fois à organiser un sommet Etats-Unis – Afrique dans le cadre du plan « Power Africa » deBarack Obama « Et pour la Centrafrique, [l’invité] croit que la présidente Catherine Samba-Panza, c’est du solide. C’est une dame de caractère, c’est une dame courageuse, qui depuis les années 90 se bat pour la démocratie et les droits de l’homme dans son pays. Je crois que c’est la dernière chance de réussite pour cette transition en Centrafrique. Et je ne serais pas surpris si le gouvernement américain s’arrange pour qu’elle soit présente lors de cette grande conférence au mois d’août 2014 »

L’hebdomadaire, L’Express, quant à lui, fait état de ce que le Mardi, 11/02/2014, les soldats français ont découvert une importante cache d’armes (explosifs et munitions) dans un quartier nord de Bangui considéré comme un fief « anti-balaka« . Selon un militaire français sur place, cet arsenal sera détruit.

« Une alliance transformée ; un nouveau partenariat » .

Le président français François Hollande n’a pas oublié Centrafrique lors de sa visite au Etats-Unis. Selon les dépêches de l’AFP, il a plaidé avec son homologue américain Barack Obama pour « une alliance transformée » entre leurs pays. Les deux dirigeants ont souligné que l’Afrique, et tout particulièrement au Mali, au Sahel et en Centrafrique, était le théâtre « le plus visible » de ce « nouveau partenariat« .

« Sécuriser Bangui »

Par ailleurs, a estimé la secrétaire d’État adjointe américaine pour l’Afrique, Linda Thomas-Greenfield, alors que l’Union européenne a promis de déployer quelque 500 soldats à Bangui début mars, « nous (les américains)  pensons qu’il faut des forces de sécurité supplémentaires, notamment des unités étrangères de police pour aider à sécuriser Bangui en particulier« .

« LA REVANCHE DANS LE SANG EN CENTRAFRIQUE »

« Lynchage public à Bangui »

« La terreur règne dans les rues de Bangui »

Telles sont les différents titres images des scènes d’horreurs, insoutenables saisies par les objectifs des photographes de l’hebdomadaire Paris Match correspondant à son slogan emblématique connu : Le poids des mots le choc des photos ! On y voit des lynchages dans les rues, des colonnes de gros camions transportant les musulmans, des corps gisant au sol et malmenés et molestés, des femmes et enfants en fuite…

La violence, la haine tout court.  L’homme à l’état de nature, réduit à undelirium tremens bestial très avancé.

Bagneux, le 12/02/2014

Joseph GRÉLA

Commentaires

0 commentaires

@Lesplumes

www.facebook.com/lesplumesderca - www.twitter.com/lesplumesderca

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page