Mots contre maux de rjpm

L’ASSASSINAT ET LE RAPT DES PRÉLATS ÉTAIENT-ILS PRÉMÉDITÉS ?

A l’allure où les derniers rebondissements déboulent en cascade, la dépêche sur l’assassinat et le rapt des prélats dénotent l’existence d’une insécurité ahurissante dans le pays. L’information, qui a pourtant défrayé la chronique des médias nationaux, stipulait: « L’Abbé Formann WILIBONA Prêtre du Diocèse de Bossangoa a été assassiné par des Selekas quand il rentrait de la messe chrismale, non loin de Batangafo. Ce crime odieux fait suite à l’enlèvement de l’évêque du même diocèse avec ses trois (3) prêtes qui ont été relâchés 24 h plus tard« . Il va sans doute dire que l’analyse systémique de cette annonce nécessite un développement assez particulier.

Dès l’abord, le meurtre et le rapt de ces prélats étaient attribués aux Selekas. Il est d’une évidence absolue que la Centrafrique a été le théâtre d’une vendetta répétitive entre les éléments de Seleka et les Anti Balakas depuis le début des événements fâcheux. Or, plusieurs informations concrètes attestent l’existence de plusieurs forces négatives qui opèrent ces temps-ci sur le terrain. Tantôt ces escouades arborent la tunique des enturbannés et commettent des exactions pour qu’elles soient imputées aux Selekas, tantôt elles agissent sous le pseudonyme d’Anti Balakas pour que ceux-là soient  les victimes d’une désaffection généralisée.

Tout le monde savait pertinemment que la coalition seleka disposait d’une impressionnante capacité de nuisance dès le début des hostilités jusqu’à l’avènement de Djotodia au pouvoir. Aussi, dans les pires moments, il n’y a jamais eu d’assassinats ni d’enlèvements des prêtres durant toutes leurs escapades sur le territoire centrafricain. Pendant que la Centrafrique amorce pratiquement l’étape cruciale de la normalisation, voilà que le meurtre et l’enlèvement des responsables religieux altèrent simultanément tous les efforts consentis par la Communauté internationale en faveur de la paix dans le pays.

A qui profite alors le crime et le kidnapping des prélats centrafricains ? Est-ce possible qu’une personnalité issue de la politicaillerie centrafricaine agite actuellement une main déstabilisatrice derrière un gant démocrate? Quelqu’un voudrait-il que cette crise perdure dans l’unique intention d’assouvir ses intérêts égoïstes? Peut-on insinuer que l’objectif de ces actes ignobles est de susciter un report inéluctable des différentes échéances électorales pour raison de sécurité? Les auteurs de cette chienlit organisée veulent-ils faire passer cette crise pour une guerre inter religieuse? Si ce n’est pas le cas, quelle explication peut-on donner à la protection spécifique que les Centrafricains d’obédiences musulmanes accordent à l’église Saint Mathias au Km 5?

Face à la cruauté des événements, le procureur de la République dira : « on va ouvrir une enquête… » . Un récital qu’il prononce régulièrement lorsqu’il faut rechercher les auteurs de crimes odieux. En revanche, il simplifie la procédure judiciaire lorsqu’il s’agit d’inculper un journaliste pour injure à une sommité nationale. Quoi qu’il advienne, on utilisera toujours les mots contre des maux…

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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