Chronique de GJK

CHRONIQUE DÉCALÉE DE GJK : CATHERINE JE TE PITIÉ BEAUCOUP !

Par GJK

Vous savez ce qu’elle m’a fait cette dame ? Oui cette dame. Non, ne croyez pas que je parle de celle-là. Je vous parle plutôt de celle-ci. Plus précisément, je parle de cette femme, la mienne, celle qui me sert d’épouse ; celle que tout le monde appelle « Madame » à cause de moi, car je lui ai fait l’honneur – qu’elle ne mérite plus -, de lui donner mon nom propre, le nom avec lequel elle se pavane partout et qu’elle porte çà et là sur elle ; le nom précieux que mon père lui même avait hésité pendant longtemps, avant de se résoudre à m’attribuer malgré lui, parce qu’il n’avait pas réussi à prouver par lui-même et de manière irréfutable que j’étais son fils. Oui je vous parle de la femme de ma vie du moment. Je dis du moment, car une personne normale et prévoyante comme moi ne peut parier et jurer sur l’avenir d’un couple de menteurs comme le nôtre. D’ailleurs il n’y a que le mensonge qui uni, fortifie et rassure l’homme et la femme dans un mariage. Et vous qui me lisez, vous le savez très bien. Sinon arrêtez et courrez dire à votre conjoint tout ce qu’il ne sait pas de vous et vous verrez le résultat vous-même. Moi, la première fois que j’ai menti à mon épouse et qu’elle a su, elle a failli se tuer et elle disait « si seulement tu m’avais dit la vérité cela ne m’aurait pas fait autant mal ». Une autre fois quand j’ai « glissé » et qu’on est venu lui dire, j’ai appliqué sa propre leçon à la matière et lui ai tout avoué. Je vous assure, c’est là que la maison a failli exploser et je l’entendais hurler : « hein hein et tu oses me dire ça à moi…hein hein». Bon vous les femmes, il faut savoir ce que vous voulez à la fin !

En tout cas si chacun savait ce que chacun…Donc, ma femme,  celle dont je vous parle, c’est la femme de mon présent et non de mon avenir que je ne maîtrise pas. Celle-là je vous en conjure, a osé m’interdire d’aller à mon bureau de la gare de Melun prendre ma dose quotidienne de vin « clochard nouveau » ! Toute la journée je l’ai passé à la maison comme un gamin à me faire « tirer » dessus. Et voilà le résultat : j’ai fondu, j’ai maigri, mon cerveau n’a pu fonctionner pendant 24 heures d’horloge et j’ai cru que j’allais mourir. Dieu merci au lieu de ça, c’est une ambulance qui est arrivée ce matin de bonne heure à la maison pour chercher madame la femme qui sert d’épouse de ma vie du moment. Il semble qu’elle est enceinte et qu’elle doit donner la vie à un enfant qui viendra encore s’ajouter à ceux qui s’entassent déjà les uns sur les autres dans le petit salon de notre petit appartement de Melun en banlieue parisienne.

Franchement, si tous ceux qui sont restés au pays connaissaient les réalités de la vie de certaines personnes en France, ils se bousculeraient moins pour venir les rejoindre. Mais qu’est ce que tu veux qu’ils comprennent, quand on arrive au pays pour quelques jours de vacances et qu’on en profite pour leur en mettre plein la vue : des euros, des voitures d’occasion à deux balles, costumes, vestes, chaussures et pantalons dégriffés, robes tailleurs et sac à main de marque douteuse etc… toutes ces choses qu’on ne porte presque jamais ici, balloté qu’on est au quotidien, entre « boulot-metro-dodo ». Et encore allez savoir quel boulot ! Quand vous saluez quelqu’un qui revient de France, prenez soin de conserver quelques secondes sa main dans la vôtre et sentez bien la peau de sa paume et vous comprendrez comme la vie est dure ici ! Et si c’est une femme, regardez ses doigts et vous ne regretterez pas d’être restés en Afrique. Ecoutez – et ne le dites surtout à personne -, si par malheur madame la femme qui sert d’épouse de ma vie du moment vous giflait, je peux vous garantir que c’est à l’ORL que vous allez vous retrouver. Vous en ressortiriez au mieux avec des acouphènes sévères pour le restant de votre vie, au pire on lira sur votre certificat médical ceci : « Surdité absolue définitivement acquise ». Et dire que madame la femme qui sert d’épouse de ma vie du moment n’est pas la seule dans son cas. Mes sœurs, mes cousines, beaucoup de mes amies et connaissances ont toutes des paumes de « maçon » de carrière. Bref que voulez-vous ! On fait avec…c’est la France…c’est la vie .

J’espère seulement que l’enfant que madame la femme qui sert d’épouse de ma vie du moment va mettre au monde est bien le mien. En attendant, moi, c’est depuis 8 heures du matin que je me réjouis d’avoir pris place à mon « bureau » que j’ai déserté depuis hier pour les raisons que vous n’ignorez plus. Toujours le même décor. Sur ma table, trône en maître des lieux, la bouteille à moitié pleine de vin « clochard nouveau » ; à côté, se trouve mon verre toujours à moitié vide, et pour une fois, en plus du quotidien « Le Monde », on peut voir entre mes mains, le journal Jeune Afrique de cette semaine – 25 au 31 janvier 2015 -, qu’un illettré passant m’a généreusement jeté à la figure. J’étais justement en train de lire à la page 8 de cet hebdomadaire un titre intitulé « Congo Centrafrique : Entre DSN et CSP, le torchon brûle ». Ouf ! Centrafrique encore et toujours ? D’un geste nerveux, je saisis nerveusement et en même temps, ma bouteille de vin et mon verre ; et d’un seul trait, je vidai les contenus des deux contenants. Je respirai un grand coup, avant de faire signe qu’on me serve ma deuxième tournée du jour. Quand je déposai et la bouteille et le verre, je m’écriai : Catherine, je te pitié beaucoup !

A vrai dire, tous les Centrafricains qui à l’heure actuelle n’éprouvent pas de pitié pour Catherine, sont tous à mon avis, soit sans pitié et sans cœur, soit, ils n’aiment pas leur pays et là c’est encore plus grave. Je ne parlerai même pas de ces ministres et Conseillers qui ont déjà « expédié » femme, maîtresse et enfants à l’extérieur du pays et cherchent à nouer des contacts « incestueux et criminels » sur le dos de Catherine, avec ceux qu’ils croient voir en train d’arriver au pouvoir.

Oui messieurs et dames, chères lectrices et amis lecteurs, croyez moi, j’ai beau être le buveur impénitent de vin rouge et l’ivrogne fini que vous croyez connaître, je ne suis ni un déréglé, ni un fou, moins encore un menteur et un affabulateur. Généralement, je vous parle de l’intérieur du palais de la Renaissance et de l’immeuble Petroca. Je peux vous confirmer que certains commencent à « se chercher ». Que les amis qui se sont confiés à moi se rassurent, je ne suis pas du genre à « balancer» les copains pour une miche de pain.

Mais pourquoi tant de fébrilité et de trahison autour de Catherine ? Beaucoup pensent que c’est la nomination de Kamoun qui est à la base de tous les malheurs et déboires de la Présidente en fin de transition. De surcroît, si seulement encore ce premier ministre de pacotille, au lieu de passer son temps à jouir, faisait un peu plus preuve d’énergie, prenait des initiatives et se montrait plus présent ! Tenez, quand vous voyez que dans un pays en difficulté et en guerre comme le nôtre, on va jusqu’à confier le poste de ministre de la défense à une femme – qui, je crois est une agronome réputée -, c’est qu’au fond il y’a un sérieux problème. Cette femme peut-on affirmer sans se tromper, est à vrai dire, le seul « homme » du gouvernement Kamoun.

Catherine tu sais ma sœur – même si j’ai décidé que tu ne l’es plus depuis le jour où tu as composé ton premier gouvernement d’amis et de parents -, je n’ai cessé de te rappeler très souvent ces mots de Jean Baptiste Placca, le plus talentueux éditorialiste que je connaisse : « Il est des circonstances qui imposent de ne pas craindre de déplaire, de ne pas chercher à complaire, de ne pas se taire, lorsque ce qui est en cause relève du devenir d’un peuple ». Et pour moi qui suis un homme de cœur et de foi – peu importe si le vin a « rougi » mon esprit -, je crois très sincèrement que tes épreuves actuelles sont pour toi l’occasion de prouver tes capacités de femme d’état. Je ne parle pas ici de tes capacités de grande roublarde, colportrice de vains rêves et de ragots, ou encore de tes talents de femme arrogante que tout le monde connaît et que tu as eu suffisamment le temps d’en faire la démonstration. Non ! Je parle de montrer ta vraie valeur de femme politique, de femme d’état, à même de retourner les situations à sa faveur et de prouver une fois de plus au monde que la politique est un art, mais surtout l’art de savoir trouver des bons compromis au meilleur moment. Et pour y arriver, Catherine, commence à t’affranchir du conseil de tes propres conseillers en commençant par le premier d’entre eux qui, je te le répète, t’a causé les plus grands torts de ton règne parce que rien ne l’intéresse plus que ton fauteuil de présidente.

Écoute-moi Catherine, malgré l’autisme sévère que tu as contracté au contact du pouvoir et qui fait de toi la victime de tes égarements, je te dis que si j’étais Chef d’Etat – ce dont je ne rêve pas – mes premiers conseillers seraient ceux dont les voix me parviennent de loin et même de très loin, parce qu’ils ne voient, n’entendent et n’apprécient pas les choses de la même manière que ceux qui sont tout autour de la mangeoire. Pour mieux me comprendre, demande à Gisèle Bedan que tu viens de remettre à la disposition de sa famille ce qu’elle en pense. Son petit poste de ministre lui avait fait perdre la raison et la voilà aujourd’hui devenu pasteur et prêcheuse de bonnes nouvelles du genre : « Allume t-on une lampe pour la mettre sous le boisseau ?… « La lumière et les ténèbres ne peuvent cohabiter…Là où cette lumière est entrée, les ténèbres se sont agitées ! ». Au fait Gisèle Bedan j’ai envie de demander, entre toi et Catherine, qui est « lumière » et qui est « ténèbres » ? « Yako » Madame la Ministre de la « Majorité silencieuse – Pro – Pour ». Heureusement ou malheureusement, et on le sait depuis toujours, en politique, les discours et le zèle à servir, varient d’intensité et de tonalité suivant qu’on est « dedans » ou « dehors », très proche ou à la périphérie de la mangeoire. A partir de ce moment, pour moi, les meilleurs conseillers ne sont pas nécessairement ceux qu’on paye et qu’on croit qu’ils sont là pour vous conseiller alors qu’ils ont leur propre calcul. Pour tout dire, a-t-on jamais vu un Conseiller convaincre son patron à quitter le pouvoir sachant que leurs sorts sont liés ?

Ainsi donc Catherine parce que « je te pitié beaucoup », je te dis « kamènè a fa bada ». Si tu avais Sassou-Nguesso contre toi mais Bozizé et Djotodja magré tout avec toi, je comprendrai. Mais aujourd’hui le « vieux singe » à qui tu veux apprendre « à faire la grimace » t’a bien eu. Tu es « nue » : Ni Sassou, ni Deby, ni Dos Santos, ni Bongo, ni la France, ni les Etats unis etc… Sache une chose en matière de pouvoir, l’argent et les intérêts finissent par avoir le dernier mot. Et tous ces Chefs d’Etat que j’ai cités, ils ont beau avoir leurs petites querelles de leadership, ce n’est pas toi la dernière venue et la plus pauvre du cercle qui va changer quelque chose à ce qui les unit, quelque soit ton « charme ». Sur le plan intérieur, tu as réussi l’exploit de liguer toute la classe politique et la majorité des Centrafricains contre toi, depuis que tu as découvert le tapis rouge qu’on déroule sous tes pieds dans la poussière, les sols accidentés et même dans la boue pour te laisser faire ton défilé de mode. Eh Catherine ! Catherine ! Catherine si tu ne le connais pas, demandent aux Yakomas de ton entourage de t’expliquer le sens de cette mélopée des philosophes moralistes de mon village de « ngbandoma-pêcheur et chieur aquatique » : « bakaka mou sou to gba… bakaka mou sou to gba… bakaka mou sou to gba…Do mo lo bako mo si ! ».

Bon ! Tiens ! Tiens ! J’ai complètement oublié mon vin depuis que j’écris. Ah le vin rouge si tu n’existais pas que serai-je dans ce monde ! Oh vin, adorable vin, toi qui réjouis tant mon cœur, même si tu attristes chaque jour celui de madame la femme qui sert d’épouse de ma vie du moment. Allez pour aujourd’hui j’ai assez bavardé. Encore deux verres de vin pour me rincer la gorge sèche et m’aérer l’esprit et je conclus en disant ceci.

Catherine, balle à terre s’il te plaît. Entre toi et Sassou, au nom de mon peuple qui a assez souffert, je déclare la trêve immédiate et la fin de vos « gamineries de grands Hommes » ! Au nom de nos martyrs morts pour cette République que nous tous nous aimons, je demande la main sur le cœur, la fin de vos hostilités et le retour à des meilleurs sentiments. Catherine, pour te rassurer, je peux te dire une chose. Le Président Sassou-Nguesso, même s’il ne le regrette pas, a aujourd’hui bien conscience d’être allé très loin dans sa volonté de te faire la leçon. Il a conscience d’avoir voulu utiliser des gants de boxe pour écraser un moustique et cela a risqué de se retourner contre lui. Tu dois le savoir mieux que moi, 40 ans au pouvoir ce n’est pas rien, et au niveau où elles en ont, les personnalités de cette stature sont extrêmement jalouses de voir les gens se mettre au travers de leur chemin. Aujourd’hui, comme je l’ai déjà mentionné ailleurs, son image en a pris une grosse balafre. Pire encore, « les dindons de la farce » qu’il a voulu utiliser et à qui il a assigné des rôles précis, ont cru leur heure arrivée et ont voulu se « foutre » de lui. Sassou-Nguesso a dépêché une mission d’urgence à Nairobi pour demander à son homologue de les mettre dare-dare à la porte. Il a décidé lui même de siffler la fin du jeu. On ne peut pas être Médiateur de la paix et avoir réuni le Forum de Brazzaville et se permettre de laisser des criminels poursuivis franchir la ligne rouge qu’on a soi-même indiquée. Aussi, si je ne suis pas devenu plus bête qu’avant, il n’ya qu’a lire ceci sur le site de RFI pour comprendre : « Il n’était pas question de torpiller ce qui a été signé à Brazzaville. Cet accord de Nairobi ne peut être validé », répond le vice-médiateur, le malien Soumeylou Boubeye Maïga, attendu ce mercredi dans la capitale kenyane pour porter ce message aux participants.»

Nairobi à mon avis, c’est bien ce que j’ai essayé de décrypter dans les deux articles publiés récemment :

En définitive Catherine, je peux te dire, une chose reste certaine : Comme dit l’autre, ils marcheront sur ton cadavre peut-être, mais plus jamais et au grand jamais Bozizé et Djotodia ne reverront la couleur du fauteuil présidentiel centrafricain. Mieux quoiqu’ils fassent et disent, l’avenir de Bozizé, Djotodia, Nourredine et Ngaïssona est écrit, connu et arrêté par les Etats-Unis et la France qui en dehors de leurs querelles pour mettre la main sur les richesses de la RCA, se sont bien entendus sur ce seul point commun : envoyer les criminels précités devant la CPI. Quant à l’idiot de Nourredine qui a amassé depuis plusieurs semaines environ un millier de janjawid tchadiens et soudanais au niveau de la frontière qu’il croit contrôler, ses manœuvres sont très bien surveillés et il ne lui est pas interdit de rêver.

Encore deux ou trois petites bouteilles de vin et je suspends mes délires pour la journée d’aujourd’hui. Sincèrement, il y’a des jours où je me demande sérieusement s’il ne faut pas arrêter d’écrire définitivement sur la RCA et m’occuper de ma petite vie d’amateur de « clochard nouveau ». Une amie qui faisait la même chose que moi, très affectée et déçue, m’a confié avant-hier qu’elle a décidé finalement de tout laisser tomber. Tout simplement parce qu’elle a l’impression de dire la même chose depuis des années et aucun des dirigeants qui sont passés et tombés, ne semble ou ne veut comprendre. Et elle a ajouté ceci : « GJK, je peux te dire, Catherine que tu vois là, elle est têtue. Vraiment têtue de chez têtue, têtue plus que le mot lui-même, plus têtue qu’elle…».

Quant à moi Catherine, j’aime trop mon pays pour m’arrêter à tes entêtements. Tu fais tes petits malins parce que tu n’as pas encore trouvé plus têtu que toi. Et puisque je suis aussi têtu que toi, je te demande de te débrouiller à voir Sassou-Nguesso assez rapidement pour tout aplanir avec lui. Et si tu ne veux pas te déplacer parce que les tapis rouge du Congo ne font pas de kilomètres pour te permettre un défilé de mode à l’extérieur du pays, envoie lui une délégation de personnes intelligentes et sages qui savent parler. Surtout pas ces salauds qui t’entourent et sont entrain de t’enterrer vivante.

Enfin si tu ne veux rien comprendre de l’au-delà et de l’en-deça de tout ce que je viens de te dire ici, ce petit proverbe de la sagesse populaire africaine suffit à me consoler :

« Si quelqu’un feint de ne plus savoir où il habite, ignorez-le ! Dès les premières gouttes de pluie, il retrouvera tout seul le chemin de sa maison ».

Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

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