Tribune de A.Pakoua

CENTRAFRIQUE : QUE SE PASSE-T-IL A BRAZZAVILLE ?

Les débats du forum regroupant les différentes entités Centrafricaines qui ont bien voulu effectuer le déplacement au CONGO ont à peine commencé qu’ils se sont achopés tout de suite à ce que certains appellent, sans avoir fait un retour dans l’histoire, « enchères », pour définir la position des délégués de la Seleka, se résumant à opposer une menace de partition du CENTRAFRIQUE comme préalable aux négociations.

Cette attitude, qui ne pouvait surprendre aucun observateur avisé de la crise centrafricaine depuis la naissance de la SELEKA, ne peut en rien s’apparenter à une enchère quand on sait qu’au départ, la SELEKA incluait dans ses rangs, des tchadiens et des soudanais qui, pour la plupart désoeuvrés dans leur pays, n’ont pas trouvé mieux que de se joindre aux rebelles centrafricains, dans une aventure périlleuse mais pour eux source de pillages lucratifs et d’aventures rocambolesques.

Après la débâcle de la SELEKA et leur éviction du pouvoir, personne ne s’est assuré qu’au sein de cette nébuleuse, tous les éléments étrangers avaient été expurgés de l’organisation.

Force est pourtant de constater que le gouvernement englobe dans son sein des membres influents de la SELEKA, qui occupent des postes de premier plan et qui sont incapables d’asseoir leur autorité sur les membres de leur organisation, pour leur indiquer une ligne claire à suivre, qui corresponde aux responsabilités nationales qu’on leur a accordées et qui auraient permis d’accélérer le processus d’un retour de la paix dans le pays, et par ricochet, de ne pas avoir à aller à Brazzaville pour un forum de réconciliation nationale.

Le pouvoir est comme l’argent : plus on en a, plus on en veut. Les SELEKA ont goûté aux délices du pouvoir et ils n’en sont pas encore assouvis. Et aujourd’hui, il semblerait que la SELEKA est divisée, surtout à la suite des déclarations tapageuses de ceux de ses membres qui se sont rendus au CONGO pour mettre à bas l’unité du CENTRAFRIQUE et clamer sa partition.

Quand on imagine que ce mouvement bénéficie d’un appui étranger évident et qu’il y a plein de doute sur les origines, non pas sur les croyances religieuses, de certains de ses membres qui ont prétendument le bras long, on comprend aisément qu’après tant d’exactions sur le peuple centrafricain, ceux-ci savent qu’ils auront des comptes à rendre, et avant de les rendre et pour éviter d’avoir à les rendre, ils préfèrent se réfugier derrière l’idée farfelue de la division du pays, en espérant que leur rêve pourra devenir réalité.

Dans cette démarche, ceux qui savent qu’ils n’ont rien à faire avec le peuple centrafricain sont les premiers gagnants, et compteront à n’en point douter, parmi les premiers manipulateurs et les premiers fervents défenseurs de la thèse de la partition.

Ce qui ressort de tout ce cafouillage, c’est que le peuple centrafricain dans sa majorité est hostile à la partition que soutient une petite bande d’hommes ayant entre leurs mains des armes comme seul moyen d’expression. Et si l’on veut que la paix revienne dans le pays, il faut commencer par mettre tous ces divisionnistes face à leurs responsabilités et face à l’évidence.

Obama avait tout à fait raison quand il déclarait que ce qu’il faut à l’Afrique, c’est des institutions fortes. Le Centrafrique est aujourd’hui affaibli et le rôle de la communauté internationale est d’aider le pouvoir central à assurer son autorité, et ce faisant, à l’aider à réorganiser très rapidement les forces armées nationales centrafricaines, seul levier à partir duquel un pouvoir défini comme tel peut assumer ses responsabilités et asseoir la souveraineté de son pays.

Adolphe PAKOUA

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