Mots contre maux de rjpm

CENTRAFRIQUE : LE DÉNOUEMENT ?

De la gestion du don angolais à la violence ayant fait plus de 15 morts dans la capitale centrafricaine, la Présidente Samba-Panza aura vu son autorité mise à rude épreuve. Toutefois, l’interpellation du Premier ministre Kamoun devant les Conseillers nationaux a permis à l’opinion nationale et internationale de se faire une idée très claire sur la méthode de gestion du pays.

A l’heure actuelle, les centrafricains sont complètement divisés sur la gestion du pouvoir par les Autorités de Bangui  et cela ne facilite en aucun cas l’issue de la transition. Avec une Centrafrique morcelée d’un côté par les intérêts grégaires voire égoïstes, et de l’autre côté par la montée en puissance de l’injustice sociale, il est par conséquent difficile que les Autorités du pays fassent l’unanimité autour d’elle.

Au delà des fourmillements de système, la Présidente Samba-Panza et le Président de l’Autorité Nationale des Élections (ANE) avaient laissé entendre sur les ondes internationales que l’échéance du Février 2015 n’est pas tenable pour les scrutins qui marqueraient la fin de la transition. L’eau semble coulée sous le pont. Voilà que la Présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba-Panza, publie un communiqué dans lequel elle fixe au 15 février prochain « la fin de la transition » censée déboucher sur l’organisation d’élections dans le pays.

Doit-on estimer que beaucoup de cartes ont été rabattues entre temps en haut lieu entre la Communauté internationale, les forces vives de la nation et les Autorités de la transition ? Il est certain que l’annonce de la date de fin de la transition par la Présidente soulève plusieurs interrogations, sur la tenue effective des prochaines élections et sur l’insécurité qui va encore crescendo dans le pays. A l’évidence, on ne peut aller aux élections tant que l’insécurité continue toujours d’empoisonner le quotidien des Centrafricains. En plus, il faudrait que le processus électoral soit sécurisé pour que les Candidats et les électeurs exercent librement leur devoir citoyen. Comment cela va t-il se faire ? Doit-on comprendre que la Communauté internationale a suffisamment évalué les enjeux sécuritaires et les éventuelles réponses à y apporter ?

Quoique nous ayons une teinture en matière électorale, nous ne sommes guère habilités à demander le report des élections ou le prolongement de la transition. En temps normal, l’Autorité Nationale des Élections (ANE) est l’unique structure qui peut décider de la tenue ou du report des prochaines élections. Dans une situation exceptionnelle comme la nôtre, cette décision incombe, en accord avec les forces vives de la nation, à la Communauté internationale qui dispose des moyens très appropriés pour pallier tous les problèmes inhérents au processus électoral. Toutefois, nous vous proposons des pistes de réflexions qui pourront éclairer vos lanternes.

Fin de la transition 15 Février 2015

En principe, la fin de la transition est censée déboucher sur les prochaines élections. Cela revient à dire que la Communauté internationale et l’Autorité Nationale des élections disposent de quatre (4) mois pour organiser les élections générales. Ce délai est-il tenable ? Supposons que le scrutin demeure intenable durant ce laps de temps, a quoi doit -on s’attendre face au probable vide institutionnel ? La Communauté Internationale et l’ANE ont-ils pris les dispositions nécessaires pour la tenue des élections générales en Février 2015, surtout lorsqu’on sait qu’une intempérie « prévisible » pourrait avoir une incidence majeure sur le processus électoral ? Admettons que la date du 15 Février 2015 soit retenue pour les élections générales, quelles projections devrions-nous faire ?

Vers les élections de Février 2015

Bien que le Président français François Hollande ait indiqué la date fatidique des élections générales en Février 2015 dans l’une de ses interventions sur la Centrafrique, certains esprits inquisiteurs restent dubitatifs sur la faisabilité du scrutin. Pourtant,les experts onusiens travaillent sur le processus électoral depuis plusieurs mois. Selon les informations encore en cours d’authentification que nous disposons auprès des experts internationaux, le chronogramme des élections en Centrafrique se présente de la manière suivante :

1- Administration électorale :

L’Autorité Nationale des Élections disposerait de deux (2) semaines à partir du mois de Novembre pour mettre en place les Comités Locaux (démembrement ) sur le territoire centrafricain et dans certains pays où le vote serait permis. Profitant de la mise en place des Comités Locaux, les Coordonnateurs de l’ANE recruteront les Agents de recensement ou de révision de la liste électorale par l’entremise de leurs différents démembrements.

2- Constitution du Fichier électoral :

Selon les informations qui nous sont parvenues, la Communauté internationale surferait davantage sur la révision de la liste électorale de 2011 qui avait été sauvegardée, et dont l’ANE s’en servira. D’ores et déjà, le chronogramme prévoit trois (3) semaines d’intenses activités pour l’actualisation et la consolidation de la nouvelle liste électorale.

Cette étape ne peut être franchie qu’après autorisation du Ministère en Charge de l’Administration du Territoire via un arrêté permettant à l’ANE de procéder sans ambages à la révision de la liste électorale. Une fois la nouvelle liste électorale actualisée et consolidée, l’ANE pourrait dresser dans un délai de dix (10) jours la liste définitive des Bureaux de vote et des Centres de vote. Par la même occasion, elle s’attellerait à produire la liste des membres des bureaux de vote et de dépouillement durant une (1) semaine.

3- Confection de la Carte d’électeurs et distribution :

Dès lors que la liste électorale est définitive, il est d’une importance capitale que l’ANE confectionne immédiatement les Cartes d’électeurs et procèdent sans délai à sa distribution aux titulaires. L’efficacité d’une telle activité requiert un délai de dix (10) jours selon les experts internationaux.

4- Dépôt officiel de la Candidature :

Les Candidats susceptibles de participer au scrutin de Février 2015 disposeraient d’une (1) semaine pour déposer leur candidature à l’ANE.

5- Convocation du Corps électoral :

Du moment où l’état d’avancement du processus électoral serait à environ 80%, la Présidente de la transition pourrait alors convoquer le corps électoral dès le début du mois de Janvier 2015. Il est fort possible que le 1er tour des élections générales ait lieu au courant du mois de Janvier 2015 et le second tour en Février 2015.

6- Déploiement des matériels électoraux sur le théâtre des opérations :

L’ANE disposerait d’une (1) semaine pour acheminer tous les matériels électoraux sur le terrain. A ce titre, le déploiement se ferait par la voie aérienne, terrestre et fluviale. D’après nos sources, les experts internationaux étudieraient minutieusement tous les contours du déploiement de ces matériels électoraux sur le terrain.

7- Le scrutin proprement dit :

Plusieurs scénarios ont été émis ça et là par les experts onusiens pour que les prochaines échéances électorales soient apaisées et transparentes. En outre, la réussite d’un tel processus engage fortement l’aspect sécuritaire. C’est dans cette optique que la Communauté internationale envisagerait d’ici les jours à venir à faire feu de tout bois pour désarmer sans exception tous les bélligérants de la crise et imposer la paix un peu partout dans le pays.

Désarmement des protagonistes de la crise et sécurisation du processus électoral

On a appris que la ville de Bangui dans toute sa globalité et ses environs subiraient un désarmement de grande envergure d’ici quelques jours. Le mouvement s’étendra progressivement dans l’arrière pays. En terme clair, tous les Antibalakas et les Selekas seront manu militari désarmés dans la Centrafrique toute entière conformément aux résolutions votées aux nations unies. Pourrait-on vraiment dire ENFIN ?

A ce qu’il parait, l’état major de la Minusca dispose d’un (1) mois pour imposer la paix sur le sol centrafricain et créer les conditions idoines pour la tenue des prochaines élections. Au cas où le désarmement des milices et la sécurisation de tout le pays n’aboutissent pas dans le délai imparti, le chronogramme des élections risquerait de subir un léger retouchement pour que le scrutin ait lieu entre les mois d’Octobre et Décembre 2015. A ce niveau, toutes les institutions du pays seraient également prolongées conformément à la date des futures élections.

Ainsi, il est fort probable que les échéances électorales aient lieu au courant de l’année 2015. Ce qui est sûr, la Communauté internationale a les coudées franches pour appuyer la tenue des prochaines élections. Peut être que cette étape contribuerait au dénouement de la crise qui n’a que trop duré. Une chose est certaine, les mots contre des maux contribueront à la bérézina éléctorale de certains candidats véreux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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