APPEL A COMPASSION : AU NOM ET POUR L’AMOUR DE MES DEUX FILLES

Avec respect et tous les égards, le présent appel à compassion se veut avant tout un cri de détresse adressé à son excellence Denis Sassou-Nguesso, Président de la République, Chef de l’Etat du Congo.

Je suis Mariam Attié, de nationalité libanaise, née à Beyrouth le 25 juin 1983 et aujourd’hui installée à Douala au Cameroun où j’exerce les fonctions d’Administratrice de sociétés. Nul ne peut cependant se douter de l’enfer que je traverse depuis maintenant six ans.

A vrai dire, je ne suis qu’une pauvre femme et mère, une mère privée depuis six ans de l’amour et de la chaleur de ses filles. Je suis la mère de Lyne et de Sarah, deux adorables filles âgées de 8 et 9 ans, que leur père Mohamed Hassan Attié, mon ex-mari, sujet d’origine libanaise et de nationalité sénégalaise, homme d’affaires bien en vue au Congo, a décidé injustement de priver du droit de voir leur maman.

J’ai beau crié sur tous les toits, supplié, écrit et réclamé justice. Mon sort ne semble intéresser personne sur cette terre. Personne ne m’entend, personne ne semble me croire. Partout sur mon chemin, partout où je me suis plainte, je n’ai trouvé que haine, désintérêt et même railleries. J’ai payé le prix de l’injustice et j’ai vu des hommes s’aplatir devant la puissance financière de mon mari. J’ai dû subir la violence et même la privation de liberté à Brazzaville. Traînée au commissariat, gardée à vue, menacée de mort, je fus sommée de quitter le pays une fois libérée.

Privée de mes filles, mon existence n’est que souffrance et misère. Tombée en dépression à plusieurs reprises, je crois de plus en plus que seule une immolation publique mettrait fin à mes multiples tourments.

Je suis une mère, je suis une femme, je travaille et suis donc financièrement stable. Mais aujourd’hui, plus que jamais, le sacrifice de l‘immolation publique semble être mon ultime recours. Pour l’amour de mes filles. Pour cet amour dont je suis privée depuis tant d’années ! Car plus jamais sans mes filles je ne pourrai vivre !

Aujourd’hui, je suis convaincue que seule la médiatisation de mon histoire personnelle peut faire bouger les instances. Alors, je me livre à vous.
C’est à vous toutes les femmes, à vous toutes mes sœurs et mères que je m’adresse.

Maman du monde entier qui me lisez, je vous en prie, faites quelque chose. Faites quelque chose pour votre sœur et votre fille que je suis. Comme vous le savez, rien ne vaut, rien ne peut remplacer l’amour d’une mère pour ses enfants, pour ses filles mineures qu’elle n’a plus revues depuis plusieurs années, et qu’elle risque probablement de ne pas revoir pour très longtemps – ou plus jamais du tout -, si vous ne faites rien, oh vous qui lisez ces lignes !

Oh quelle douleur est mienne ! Quelle est cette souffrance que j’endure ! Une maltraitance et une violence psychologique à nulle autre pareille. Je n’ai plus envie que d’une chose : voir mes filles. Pour elles, je suis prête à mourir. Mourir par amour, mourir pour leur dire que je les aime. Car jamais sans mes filles, je ne pourrai plus vivre !

Je vous parle des péripéties de la vie d’une femme. D’une femme aimée, exploitée, trahie, puis abandonnée et privée de ses enfants. Cette femme c’est moi.

Vers vous, Président Denis Sassou-Nguesso, je crie mon désarroi !
Je crie vers vous qui êtes mon dernier recours: puissiez-vous m’entendre ! Ma vie n’est plus que détresse, mon âme refuse le réconfort et le repos.

Malheureuse suis-je ! Qui d’autre rendra à mes filles la joie d’une mère et à la mère la joie de revoir ses filles ?

Mariam Attié

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