Mots contre maux de rjpm

RCA : UN CAPITAL HUMAIN DISPONIBLE MAIS INUTILISÉ

Malgré une terre très fertile, un sous-sol immensément riche, une faune exubérante, une flore attrayante et un paysage hyper attractif, la Centrafrique traverse toujours une crise incommensurable. Au demeurant, certains professionnels de médias pensent que ces soubresauts récurrents sont dus entre autres à un manque de renouvellement de l’élite, résultant d’une pénurie de compétences distinctives dont le pays a grandement besoin. Loin s’en faut, la Centrafrique dispose un capital humain disponible mais non utilisé à bon escient. Pourtant, il n’y a point de richesse que d’hommes s’il faille paraphraser un penseur en ressources humaines. A scruter de très près les atouts non négligeables du pays, on aurait l’impression que toutes les pièces du puzzle sont rassemblées pour booster la Centrafrique vers un développement radieux.

Hélas! Chaque régime voit midi à sa porte à telle enseigne que l’ethnocentrisme, l’égocentrisme, le népotisme et le clientélisme se sont fusionnés pour donner naissance à l’injustice sociale. Lorsque des constipés intellectuels occupent des postes qualifiés en lieu et place des têtes bien pleines sous prétexte qu’ils ressortent de la lignée des autorités du pays, cela va sans dire que l’ injustice sociale a encore de beaux jours devant elle en Centrafrique. Lorsque les nominations à des postes de responsabilité sont monnayées (comme ce fut le cas lors de nomination des fonctionnaires centrafricains dans les représentations diplomatiques sous l’ère Djotodia), alors que les compétences requises sont marginalisées avec absurdité, il est clair que le mérite n’est encore qu’un vain dans le pays de Boganda. Si chaque régime mettait un accent particulier sur le mérite et le réalisme politique, il y’a bien longtemps que la Centrafrique serait comptée parmi les pays émergents. Lorsque le mérite n’est pas inscrit au burin et au fusain comme l’unique mode de nomination, il est évident que les danseurs du ventre utiliseront toujours la machette et les fusils pour s’octroyer une place de marque dans la fonction publique.

En Centrafrique, la lutte armée offre plus d’opportunité que les grandes et longues études. Grâce aux rebellions, presque tous les trublions de la République ont été réinsérés dans l’armée nationale ou dans la fonction publique durant ces deux dernières décennies. Nombreux sont ceux qui occupent même des postes de responsabilité alors qu’ils ne savent même pas écrire leur propre nom. A ce niveau, le capital humain est plutôt soporifique et destructif. Tant que cette chienlit organisée perdure, la Centrafrique s’offensera davantage dans l’abîme. Toutefois, il est d’une impérieuse nécessité que le pays organise très rapidement un dialogue social afin que toutes les cartes sur la « méritocratie » soient véritablement rabattues. En attendant que le capital humain soit utilisé convenablement, nous brandirons toujours les mots contre des maux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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