Tribune de A.Pakoua

LA BLAGUE DE LA TRAHISON

La crise qui a déchiré la Côte d’Ivoire pendant une dizaine d’années s’est soldée par des carnages à grande échelle, qui ont vu des tribus africaines s’en prendre à d’autres, avec lesquelles elles avaient été des voisins depuis belle lurette. A travers ces carnages, on a vu des africains brûler vif d’autres africains, en les précipitant de force dans des caniveaux préparés pour, où on les étouffaient dans des flammes. Des milliers de personnes ont péri lors de ces actions d’une sauvagerie animale et inédite.

Des milliers de personnes ont perdu la vie à cause de la politique. Elles ont perdu leur existence à cause des manœuvres politiques qui, dans un premier temps, devaient déterminer qui était ivoirien et qui devait prétendre présenter sa candidature à l’élection présidentielle.

La notion d’ivoirité a fini par amener la guerre au pays, pour la simple raison qu’on ne la reconnaissait pas à l’un des candidats, qui finira par devenir président à la suite d’une élection bien commencée, très mouvementée ensuite et terminée dans la violence.

Le CENTRAFRIQUE est en train de mettre les pas sur les traces de l’histoire ivoirienne, en reprenant exactement les mêmes ingrédients qui ont provoqué l’explosion au pays d’Houphouët Boigny, pour faire une cuisine nauséabonde à faire avaler au peuple centrafricain.

Un article de journal, issu de BANGUI, et que nous ne citerons pas ici, fait état des tractations actuellement en cours à BANGUI, en relation avec la promesse du remaniement gouvernemental faite par la Présidente de transition il y a bientôt un mois.

Dans ces tractations qui, à Bangui, semblent très sérieuses, mais que nous considérons comme des rumeurs qui ne pourront jamais se confirmer, il semble que le poste de Premier Ministre reviendrait prochainement à un ovni politique qui a su, avec le manque de maturité politique, le manque de perspicacité des responsables centrafricains, se faire un lit dans la maison politique centrafricaine, alors que la parenté dont il se réclame n’est qu’une stratégie grossière, pour arriver à des fins bien personnelles, qui n’ont strictement rien à avoir avec l’intérêt qu’il semble porter au CENTRAFRIQUE.

Les centrafricains sont des gens très hospitaliers. Ils peuvent accepter tout le monde dans leur pays, mais il y a des choses qu’ils ne peuvent pas supporter, ils l’ont déjà montré à plusieurs reprises par le passé. Que les gens qui veulent se hasarder à mettre des personnes aux origines douteuses aux grandes responsabilités de ce pays, se ravisent suffisamment pour ne pas soutenir une telle idée, car il ne leur faudra pas longtemps avant de le regretter.

Le CENTRAFRIQUE ne manque pas d’hommes capables d’assumer les responsabilités de Premier Ministre. Et la nomination à ce poste ne doit pas faire l’objet d’une distinction ou d’une appartenance religieuse car on ne gouverne pas un pays avec la religion, à moins que ce pays se déclare comme tel, comme on en connaît ailleurs. Le CENTRAFRIQUE est un pays laïc, et la laïcité doit gouverner dans toutes ses instances.

Et ce n’est pas parce qu’on a voulu faire croire aux gens que les difficultés connues ces derniers temps par le pays relèvent d’une crise confessionnelle, que nous avalerons sans broncher une telle pilule de manipulation et de mensonge. Elle est le fruit de la manipulation qui est à l’origine de cette crise, et qui a surpris et continue de surprendre les centrafricains eux-mêmes, chrétiens comme musulmans confondus, chrétiens centrafricains comme musulmans réellement centrafricains dans leur chair, car il y a des musulmans venus d’ailleurs, pour dérouter les musulmans centrafricains et les pousser dans leur piège, qui n’est rien d’autre qu’une entreprise macabre .

Le racisme et le tribalisme n’ont jamais été inscrits dans les annales constitutionnelles du CENTRAFRIQUE. Le principe de « zo kwe zo » y est inscrit en lettres d’or, mais cela ne veut pas dire qu’on doit faire n’importe quoi, accepter de prendre n’importe quelle mesure politique, parce que des pressions extérieures vous le demandent. Le faire, ce serait vendre son âme au diable, vendre l’âme des centrafricains à ce même diable. Alors, nous croyons que le bon sens finira par l’emporter, pour éviter d’introduire le loup, mais alors un vrai loup bien affamé, dans la bergerie centrafricaine.

Dans le noir mais pas aveugle, le peuple veille et suit de très près cette affaire.

Adolphe PAKOUA

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