Vos plumes

ÉCOUTEZ LA MUSIQUE- C’EST TOUT CE QU’ON VOUS DEMANDE

J’ai un jour reçu un message d’Estelle, une amie qui avait travaillé à Bangui, quelques années auparavant, pour le compte d’une ONG internationale et qui m’annonçait sa venue. Nous avons donc convenu de déjeuner ensemble un samedi. J’étais plus qu’enthousiasmé à l’idée de ces retrouvailles car ayant gardé de très bons souvenirs des moments passés ensemble.
Nous voici donc en train de déjeuner dans un restaurant de la place, tout en nous remémorant nos nombreuses aventures passées avec le reste de notre bande d’amis aujourd’hui éparpillés aux quatre coins du globe. C’était quand-même un sacré groupe aux origines diverses et variées. Une véritable tour de Babel de toutes les nationalités possibles et des métissages les plus inimaginables qui puissent exister. Nous nous sommes donnés les nouvelles des uns et des autres. Qui est devenu quoi. Qui fait quoi dans la vie…
Il y avait dans le restaurant un “ orchestre-miniature “ qui jouait de la musique de manière acoustique. C’était plutôt sympathique. D’ailleurs, certains des airs joués nous ont rappelé des fêtes organisées par tel ou tel ami, des brunchs ou encore des tranches de vies vécues par les uns et les autres durant ces moments partagés entre amis. Il faut reconnaître qu’il existait une véritable alchimie entre nous et que la joie était toujours au rendez-vous lorsque nous nous retrouvions. Il ne se passait d’ailleurs pas une seule semaine sans que ne nous voyions, soit au restaurant ou chez les uns ou les autres.
L’orchestre, donc, avait un chanteur attitré qui se mit à fredonner de bien gentilles chansons. Les notes des musiciens étaient agréables à écouter. Et les décibels étaient étonnamment raisonnables, contrairement aux us et coutumes musicales du terroir. Notre rossignol, sans avoir une voix extraordinaire, chantait plutôt juste. Il commença d’ailleurs par une rumba contemporaine qui a eu un certain succès. Mon amie me demandera dans quelle langue est-ce qu’il chantait.
Moi: Euh… Il chante en français là…
Elle : Ah bon?
Je précise qu’elle est française. C’est vous dire…
La voici qui se mit à prêter une attention particulière pour essayer de capter les phrases. Connaissant un peu la chanson, je me mis à lui fredonner quelques-unes des paroles. La chanson parlait d’un amoureux éconduit dont l’ex dulcinée était devenue la femme de quelqu’un d’autre.
Elle : Ah d’accord !
Notre chanteur de charme avait manifestement quelques soucis côté articulation.
S’en suivirent d’autres  » tubes » qui faisaient remonter à la surface certaines de nos péripéties. Et nous revoici en train de nous remémorer ces moments d’insouciance et de joie de vivre.
La star du moment entama un tube Naija très connu. Tout de suite, Estelle me dis « Hé mais je connais cette chanson ! Elle passait souvent dans les fêtes chez D…. » En effet. Sauf, que bien que n’étant pas anglophone, j’avais du mal à comprendre l’anglais qui était baragouiné. Elle encore moins.
Il était question, en principe, si mes souvenirs sont bons, d’un homme qui disait à sa chère et tendre, qu’elle était suivie par les paparazzis, portait du Prada et menait grand train de vie parce qu’elle était en couple avec lui. Ça vous parle?
La fin de la première phrase disait quelque chose du genre : » caus ‘ I’m in love with you eee ». La seule chose perceptible que mes oreilles comprirent fut le « eee » de la fin. Le reste, c’était du farafifonaspa.
Et plus la chanson évoluait, plus on avait droit à une espèce de succession d’onomatopées qui étaient censées être des phrases en anglais ! Le crooner ayant capté mon attention, je me mis à l’écouter attentivement. Je compris  » Cristiano, Mr Ronaldo…“ C’est tout. Le reste du texte en amont et en aval aurait pu être dans la langue parlée à Tombouctou ou à Damara que je n’aurais pas fait la différence !
S’ensuivirent quelques chansons en lingala. A ce niveau, le pseudo critique linguistique qu’était votre humble serviteur rendit les armes. Je n’avais pas les compétences minimales requises pour m’assurer de la véracité des textes.
Entre temps notre repas pris fin et nous nous en allâmes. Mais il faut toutefois reconnaître que la musique était belle et agréable à écouter. C’est l’essentiel n’est-ce-pas ?
Cet épisode m’a rappelé ce que j’avais vécu une soirée alors que je marchais comme à l’accoutumée et que je passais devant un restaurant bar. Juste au moment où un orchestre était en train d’interpréter un ancien tube de la musique africaine. Associé. Mais si… Rappelez-vous ! : »Ooo mon associée tu m’as déçu oh mama, en amour il ne faut jamais tricher ooo. Est-ce que tu sais seulement ce que tu m’as fait ? Tu as brisé l’amour que j’avais pour toi »
Mais de la manière dont le gars ‘’bêlait’’ cette chanson ! On aurait cru entendre un cabri à qui on a mis la corde au cou et qu’on amène à l’abattoir de la chouaterie (endroit où l’ont vent des « méchoui“ de viandes de bœuf ou de cabri ) du coin. Il était clair que les notes étaient trop hautes pour notre crooner tropical et que ses cordes vocales étaient quasiment à l’agonie. Comme si c’était forcé !
Même moi j’aurai produit quelque chose de plus harmonieux mélodieusement parlant. C’est vous dire…

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