Chronique de GJK

LA RCA DES RALLIEMENTS OPPORTUNISTES

Par GJK

L’on observe aujourd’hui, que le « malheur » dont viennent d’être victimes 28 candidats à la présidentielle centrafricaine du 30 décembre 2015, les oblige et les obliges surtout à créer les conditions de leur propre survie politique. C’est ainsi que peut s’interpréter le vent des ralliements qui souffle et emporte d’un côté ou de l’autre des deux camps vainqueurs, la foule des vaincus en quête d’intérêts égoïstes. Cependant, ces soutiens de la « 25ème heure », ne garantissent en rien une victoire certaine. Pis encore, ces ralliements très intéressés peuvent même avoir des effets pervers.

Tout bien considéré, même si l’on croit souvent et à tort, avoir besoin de tout le monde pour s’assurer la victoire, en revanche, tous ceux qui arrivent précipitamment, ne visent généralement pas la même chose et ne fonctionnent pas dans la plupart des cas dans le même esprit de combativité. Et ceci peut être à l’origine de bien des frustrations. Le refus de coopter certains candidats perdants peut parfois s’avérer bénéfique. Dans tous les cas et partout, il peut exister des jolis « cadeaux empoisonnés » et des brebis galeuses, mais saines en apparence. Il faut savoir s’en méfier en toutes circonstances.

Ensuite, aucun homme, aucun électeur centrafricain, ne doit accepter de se considérer, comme faisant partie d’un « troupeau de mouton en transhumance », auquel seul le « berger » peut indiquer la direction qui mène à de verts pâturages. Les populations doivent refuser à tout prix de se laisser entraîner comme du bétail électoral à la merci des candidats défaillants. Pourquoi ces candidats malheureux, à voir les foules qu’ils ont été capables de soulever, n’ont-il pas eux-mêmes réussi à accéder au second tour des élections ? A vrai dire, chacun d’eux ne pense qu’à son propre avenir politique. Certains ont disparu sans laisser d’adresse, sans un mot, sans même la décence d’adresser un simple au revoir aux femmes et aux hommes dont le seul tort reste d’avoir cru en leurs belles paroles. Et voilà tous ces menteurs, en train de négocier avec l’un ou l’autre des vainqueurs. Si c’est cela faire la politique, c’est vraiment triste !

Aux candidats perdants qui tiennent coûte que coûte retrouver le chemin de leur rédemption dans les ralliements aux vainqueurs, je dis : assumer votre propre défaite, et elle restera une défaite. Mais courir pour soutenir et entraîner la défaite d’un autre, cela s’appelle la malchance ou bêtise.

En effet, bien de politiciens honnêtes ont connu des moments très difficiles. La « traversée du désert » qui débute généralement pour les hommes politiques par ce que l’on désigne pudiquement ou cyniquement du vocable « accident de parcours », cela fait partie de la vie politique courante. Et si l’accident de parcours arrive souvent, souvent il n’arrive pas qu’aux autres !

« L’accident politique », faut-il le souligner, survient toujours – comme tout autre accident -, de manière soudaine, brutale et inattendue. Ses conséquences peuvent être plus ou moins graves, sa période de rémission plus ou moins longue. Winston Churchill a d’ailleurs eu cette belle réflexion, même si les mots paraissent assez durs : « La politique est plus dangereuse que la guerre. A la guerre, vous ne pouvez être tué qu’une seule fois. En politique plusieurs fois ».

Ainsi donc, la guerre électorale en RCA a-t-elle fait à ce stade 28 victimes ? C’est tant mieux ! Alors, paraphrasant l’ancien Président Ben Bella je dirais à ces braves mutilés de guerre et combattants tombés sur le champ d’honneur :

« C’est parce que vos compatriotes, hommes, femmes, enfants et vieillards ont accepté de mourir, que vous avez pu participer à ces élections. Eh bien ! s’il le faut, acceptez tous de mourir un peu, ou même de mourir tout à fait, pour que la paix, la réconciliation et l’unité en RCA ne soient pas des mots creux ! »

User des ralliements qui plus est, n’engagent que des individualités et des personnalités estampillées « candidat malheureux ou perdant », comme d’un argument décisif pour gagner le deuxième tour des élections, me paraît réducteur pour le Centrafricain et méprisant pour l’électeur intelligent et donc capable de prendre sa propre décision. Tout cela est malsain.

Un homme une voix et ma voix vaut bien celle d’un ancien ou futur président de la République.

Guy José KOSSA
GJK Levillageois
Élève Certifié de l’Enseignement
Primaire,Tropicale et Indigène (CEP-TI)
Écrivain Public du Village Guitilitimö

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