Mots contre maux de rjpm

FAUX ÉLECTEURS: PIÈGE DU PROCHAIN SCRUTIN GROUPÉ

Par RJPM

Dans un communiqué laconique du 3 Décembre 2015, l’autorité d’Ambassade ou Consulat des élections de France en abrégé AACE informait tous les Centrafricains de la diaspora française sur les catégories de leurs Compatriotes remplissant les conditions de participation aux prochains scrutins des 13, 27 Décembre 2015 et 31 Janvier 2016 dans les Centres de vote de Paris, Bordeaux, Lyon, Nantes et Toulouse. D’après l’AACE, seules les personnes munies d’une carte d’électeur et d’une pièce d’identité voire d’un récépissé d’enregistrement dûment établi dans l’un des neuf centres d’enregistrement de France, mais dont le nom a été omis sur la liste provisoire de l’ANE, qui pourraient prétendre au vote. L’AACE réitère les dispositions de l’article 88 du Code électoral interdisant le vote par procuration ou par correspondance. En terme clair, n’est électeur que le Centrafricain qui s’est inscrit réellement sur la liste électorale. Même si son nom a été omis lors de l’édition de la liste électorale, il pourra toutefois voter grâce à son récépissé facilement traçable par les membres du bureau de vote. Au fil des crises post-électorales qui ont tour à tour ravagé le pays, la mentalité en matière électorale a beaucoup évolué. Dans un passé lointain, bon nombre de Centrafricains pouvaient voter facilement en lieu et place de leurs compatriotes. La méthode était toute simple. Certains candidats à la présidence ou à la députation se procuraient un nombre important de cartes d’électeurs auprès de la Commission Électorale où des Chefs de quartier contre quelques billets de banque. En vérité, ces candidats utilisent cette méthode juste pour accroître leur chance d’être élue. En s’octroyant les cartes d’électeurs des Centrafricains, qui ne sont peut-être pas acquis à leurs causes, ils feront frauduleusement voter leurs propres partisans. Le but de la manœuvre étant naturellement de gagner les élections. Ces cas de figure étaient légions durant les scrutins des années 80 et 90 en Centrafrique. L’autre méthode consistait à l’achat de conscience des électeurs. Ainsi, de nombreux candidats passaient par l’entremise de leurs proches collaborateurs pour influer sur le suffrage le jour « j ». Ces différents prétendants donnent des consignes de votes et d’importantes sommes d »argent à leurs entourages qui procèdent ainsi à l’achat de conscience des électeurs sur le terrain électoral. »Si vous votez notre candidat, nous vous donnerions 2500 CFA en guise de récompense. Bien avant la remise de la somme promise, nous vérifierons d’abord si notre candidat ne figure pas parmi vos bulletins restant du bureau de vote ». Confiait un représentant d’un candidat à un électeur de ses concurrents. Avec l’apprêté de la vie les plus burlesques, très peu sont ceux qui refuseront une telle somme d’argent qui pourrait certainement arrondir le prix journalier de la ménagère dans certains foyers. Imaginez un seul instant que ces représentants parviennent à coup de billet de banque à acheter la conscience de plusieurs électeurs lors du scrutin sans que personne ne s’en aperçoive….Conclusion, échec électoral chez certains candidats et probable victoire chez d’autres.

En réalité, l’historicité électorale en Centrafrique révèle qu’il y’a eu plusieurs événements factuels similaires. Il est fort possible que l’achat de conscience par certains candidats puisse refaire surface pendant la prochaine échéance électorale. Dans certains QG politique, on parle déjà de 10 000 F CFA par électeur sur le territoire national et 100 Euros à l’extérieur. Une chose est sûre et certaine, cette supercherie est interdite par la loi. Il suffit qu’un des fraudeurs tombe dans les mailles de filet des forces de la loi pour que l’étau se resserre sur leur « yongoro guinza ». Quoiqu’il en soit, chaque état major des candidats devrait cultiver non seulement l’art de la prudence mais également celui de la vigilance. Car tout se jouera à partir de la corde d’inattention et de naïveté de chaque candidat. Figurez-vous que de nombreux bureaux politiques et des Comités de soutien de plusieurs candidats sont truffés des Centrafricains qui ne sont pas inscrits sur la liste électorale. Récemment lors du renouvellement de la section d’un parti politique en France, certains membres du bureau exécutif avaient exigé aux potentiels concurrents de brandir leur récépissé d’inscription sur la liste électorale. L’idée fondamentale était d’écarter ces innombrables fossoyeurs des scrutins à venir qui prennent d’assaut les différents états majors des élections alors que leur voix ne compte même pas. Si chaque candidat pouvait en faire autant au sein de son parti ou de son comité de soutien, il se rendra certainement compte qu’il est juste entouré d’un conglomérat de situationniste.

Au final, les candidats à la députation ou à l’élection présidentielle ne doivent pas confondre la foule ou les bandes de curieux qui s’improvisent comme des soutiens indéfectibles aux vrais votants du prochain scrutin groupé. Seules les personnes munies d’une carte d’électeur et d’une pièce d’identité voire d’un récépissé d’enregistrement dûment établi dans l’un des neuf centres d’enregistrement de France, mais dont le nom a été omis sur la liste provisoire de l’ANE, pourraient prétendre au vote. Tels sont les mots contre les maux des faux électeurs.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE

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