Chronique de GJK

LA FACE CACHEE DES DICTATEURS DEMOCRATIQUES QUI VEULENT GOUVERNER LA RCA

Vous l’aurez noté vous-mêmes. « Dictateur démocratique »,  c’est de toute évidence un non-sens. Du moins, pour ceux qui ont encore du sens, même si ce n’est pas le bon. Mais en RCA, nous entrons de plain-pied dans l’univers où les hommes politiques marchent sur leur tête. Le drame, c’est qu’ils entraînent dans leurs multiples contradictions et paradoxes, tous ceux qui, de bonne foi, ont cru et croient encore en leur capacité à servir d’éclaireur et de rempart, contre l’obscurantisme et la tyrannie des acteurs au pouvoir. Encore que cette notion de bonne foi ou d’éthique, en politique,  reste un concept hors du commun.

Le tribalisme politique, autrement dit, la politisation des groupes ethniques ou l’ethnicisation du politique, sont des données connues, des groupes au pouvoir comme des partis politiques en RCA. Mais ce qu’on sait moins, c’est-à-dire ce qu’on ignore le plus, me semble-t-il, réside au cœur même du système des partis politiques. Il touche à l’organisation interne, en d’autres termes, à la manière qu’un parti s’organise et se structure intérieurement pour permettre à ses membres et ses sympathisants de travailler ensemble dans le contexte partisan.

Au hasard d’une recherche, j’en suis venu à me poser la simple question de savoir, en quoi un  dirigeant politique centrafricain ferait mieux qu’un autre ? Sur tous les points relevés, un détail non négligeable m’intrigue encore très sérieusement aujourd’hui. Au fait, quand on aspire à être élu démocratiquement, dans un pays qu’on voudrait démocratique ; où les institutions sont censées obéir à des règles de fonctionnement de type démocratique, ce, sous la très haute responsabilité du garant et chef suprême  de la démocratie; l’on se doit, et je crois que c’est la moindre chose, de témoigner d’un véritable parcours politique de chef démocrate.

Or, il m’a été donné d’observer, au niveau de plusieurs partis politiques centrafricains, deux indicateurs très inquiétants de mauvaise gouvernance démocratique :

1. Très généralement, le président fondateur du parti, qui est souvent de fait et même de droit, le Président « exécutif » de l’organisation, – et celui qui va lui succéder- se transforme et se comporte en véritable Président à vie. Aussi, il sera reconduit quasi systématiquement à chaque fois par acclamation, et désigné souvent comme le candidat unique à la candidature présidentielle au niveau national.

2. Le même Président fondateur, ou son successeur, souvent  déjà candidat malheureux à la présidentielle, au moins une fois sinon plusieurs fois de suite, s’arrangera à poser candidature sur candidature, jusqu’à épuisement total.

Que l’on veuille bien excuser mon ignorance, mais cela me pose de sérieux problèmes et m’amène à poser à vous tous chers compatriotes, cette question qui me taraude l’esprit : comment peut-on être démocrate ou se prétendre démocrate, et aspirer à gouverner en Président démocrate, sans jamais avoir agi ou voulu se comporter en démocrate, surtout au sein de son propre parti politique ?

L’hôpital se moquerait-il encore et toujours de la charité en RCA ?

Décidément, la Centrafrique rend fou. Et des centrafricains, effectivement fous, tiennent à rendre fous, ceux qui ne sont pas du tout fous, et ceux qui ne sont pas encore totalement fous.

GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

 

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Un commentaire

  1. Bonjour Monsieur GJK,

    Vous posez là une excellente question, « Comment peut-on être démocrate ou prétendre être démocrate et aspirer à gouverner en Président démocrate… sans…se comporter en démocrate… au sein de son propre parti politique ? ».

    Pour apporter notre contribution à ce questionnement, nous dirons simplement que chez nous en Centrafrique, ceux qui font de la politique leur métier sont le plus souvent des opportunistes. Pour eux c’est un raccourci sans pareil pour s’enrichir en un temps record… Sinon comment pouvons nous expliquer ces vagues de transhumance politique à chaque changement de régime?

    A notre humble avis, le manque d’idéologie et de sincères convictions en sont les causes principales. Ensuite, viennent les causes subsidiaires qui sont le non respect du statut et des règlements internes du parti, le comportement hautain et dictatorial du « Président fondateur » et ses acolytes « Co-fondateurs » qui agissent en nue propriétaires et n’acceptent aucune contradiction. Ils ne font recours aux statuts et règlements que quand cela les arrangent. En face, ils ont des fieffés menteurs qui se soumettent à cette condescendance calculée, tant qu’ils tirent leurs marrons du feu. La stratégie de ces derniers est celle de tout « flatteur vie au dépend de celui qui l’écoute ». Si par le fait de l’animation de la vie politique ces leaders arrivent au pouvoir. Ce mode managérial se perpétue au sommet de l’État ; violation de la loi fondamentale au vu et au su de tous les autres acteurs de la vie politique. Les institutions démocratiques de contre-pouvoir sont muselées par des pions infiltrés qui bloquent toutes actions salutaires et salvatrices pouvant assurer et garantir une bonne gouvernance. Le régime s’installe dans le mensonge, la suffisance et la terreur; Pluie des fiches mensongères pour faire croire au « Prince » ou à la « Princesse » Qu’il ou elle est la « solution », l’éternel refrain de « tout va bien », « on maîtrise la situation », « Premier(e) ceci, premier(e) cela », « Père ou Mère de la nation »,etc.

    L’opposition au lieu de dénoncer la mal gouvernance et les violations répétées des textes fondamentaux, ne cherchent qu’ à avoir des strapontins dans un éventuel GUN ( Gouvernement d’Union Nationale). Ils participent de ce fait à la gestion de la chose publique collégialement avec les détenteurs du pouvoir. Malheureusement, quand les choses tournent au vinaigre, cette même opposition se désolidarise et dit qu’elle n’est responsable de rien. Quand bien même qu’elle y ait activement contribuée par le truchement de ses représentants(es) ministres au sein dudit gouvernement. Ce scénario se reproduit à chaque fois au nom de la recherche de la paix sociale, personne ne dénonce cette manœuvre des leaders politiques centrafricains et vogue le petit bateau perdu de Bé-Africa.

    On est démocrate ou on ne l’est pas; c’est un ensemble de comportements et d’attitudes qu’on doit adopter. Pour ce faire, il y a des réflexes qu’il faut incorporer dans sa manière de faire, d’agir et de penser; respecter les lois et les règlements, accepter d’autres sons de cloches que le sien, éviter les courtisans sans apports critiques, écouter les conseils objectifs et novateurs des experts, Ils sont là pour ça, c’est leur rôle dans le dispositif. Malheureusement, le plus souvent ce sont des usurpateurs qui occupent ces postes. N’ayant pas de conseils à prodiguer, ils se spécialisent dans la délation et les intrigues.

    Ne dit-on pas que « les oiseaux du même plumage, volent toujours ensemble » ? N’étant pas de vrais démocrates, nos hommes et femmes politiques ne peuvent qu’agir ainsi, en privilégiant l’ethnocentrisme, le népotisme, la gabegie afin d’entretenir ce désordre ambiant. Ils/elles y trouvent leurs comptent.
    Pourquoi amener et accompagner une majorité de la jeunesse en particulier et la population centrafricaine en général à sortir de la « caverne » pour découvrir la lumière et la vérité ? En les maintenant dans l’obscurantisme et l’ignorance des vraies valeurs démocratiques, ces « pseudo-démocrates » font croire à leur clientèle que sans eux, rien ne pourra fonctionner dans ce pays… Désolé, mais cela marche encore et dans ce milieu personne n’est près, non seulement à changer de logiciel politique voire à le réinitialiser pour le bien de tous.

    Fernand Paul Sadam

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