Mots contre maux de rjpm

EN CENTRAFRIQUE, LE VOTE UTILE S’IMPOSE

Par RJPM

Qui d’Anicet Georges DOLOGUELE et de Faustin Archange TOUADERA remportera le second tour du scrutin présidentiel ? Quasiment tout le monde se pose cette question. Mais la bonne question que l’on devrait se poser est celle-ci : quels sont les critères de choix du futur président de la République ? En premier lieu, le nouveau président de la Centrafrique doit être un rassembleur, un homme d’écoute, un véritable Chef d’orchestre, un grand réformiste. Il doit être capable de réconcilier tous les fils et toutes les filles du pays entre eux et avec la démocratie. Aussi, il devra être à mesure de procéder à la régénérescence du pays dans toute sa globalité. Le futur président aura également la lourde tâche de remettre en selle les forces armées Centrafricaines, de relancer l’économie du pays, de rendre la diplomatie Centrafricaine beaucoup plus agissante, de développer la philosophie d’une nouvelle communauté de vie et de destin entre les Centrafricains de tous bords, de combattre la corruption, la discrimination, et l’injustice sociale. Il devra en tout cas être capable de semer le grain de l’équité entre tous les enfants de Centrafrique.
En agissant ainsi, il sonnera à coup sûr le glas de l’ethnocentrisme, de l’égotisme, du népotisme, de la « familiocratie », et du clientélisme qui ont ébranlé le tissu sociopolitique du pays.

Il est évident que les chantiers du prochain président de la Centrafrique sont énormes. Tout est priorité dans ce pays en état de délabrement total. Le nouveau Chef d’état devra rebâtir le système éducatif du pays et redonner vie au monde rural qui, depuis longtemps, ne croit plus aux différents régimes successifs. Par dessus tout, le nouveau président de la République devra être capable de mobiliser les fonds auprès des bailleurs financiers, d’où la mise à contribution de la maîtrise des rouages de toutes les Institutions Financières Internationales.

Qui de Faustin Archange Touadera et d’Anicet Georges Dologuelé jouera pleinement ce rôle ? S’il faut revisiter le parcours de ces deux finalistes, nous pensions que les deux candidats se valent sur la forme mais ils diffèrent sur le fond. Sur ce dernier point nous y reviendrons probablement dans une chronique spéciale. Toutefois, de leur parcours, nous pouvons retenir que le candidat Archange Faustin Touadera fut le recteur de l’Université de Bangui avant de devenir Premier ministre de l’ancien président François Bozizé pendant près de 5 ans. Anicet Géorges Dologuelé quand à lui, a cousu son tricot d’expérience dans le monde de la finance avant de devenir ministre des Finances dans le gouvernement de Gbézera Bria et par la suite Premier Ministre de l’ancien président Ange Félix Patassé de 1999 à 2001. Au délà de cette expérience gouvernementale, Anicet Georges Dologuelé a exercé pendant 8 ans la fonction du Président de la BDEAC. Si l’on doit retenir quelques choses sur le passage de ces deux personnalités à la primature, c’est qu’ils ont chacun dirigé le gouvernement dans un contexte très particulier. Anicet Georges Dologuele était nommé premier ministre au moment où toutes les institutions financières internationales avaient rompu les liens financiers avec la Centrafrique. En ce temps-là, il avait la lourde responsabilité de réconcilier la Centrafrique avec les bailleurs de fond. C’est peut-être grâce à ce qu’il a fait par le passé que la Centrafrique est encore, à ce jour, dans les petits papiers des bailleurs de fond. Par contre Faustin Archange Touadera était nommé premier ministre à l’époque où son prédécesseur Elie Doté avait entre temps enregistré un satisfecit de la part desdits bailleurs de fonds. Aussi, il faut rappeler qu’à cette époque, le Colonel Sylvain Ndountingai, qui fut ministre des Finances en 2007, avait bouclé le point d’achèvement pour les pays pauvres très endettés (PPTE) avec les Institutions financières internationales. Sans tirer de conclusion hâtive, il est à relever que Faustin Archange Touadera était nommé premier ministre pendant une période où la Centrafrique avait plus ou moins une bonne santé financière, alors qu’Anicet Georges Dologuelé était devenu Premier Ministre en période de crise avec les institutions internationales. Mis tous les deux dans les mêmes conditions qu’est ce que cela aurait-il pu donner ? Personne ne le saura sans doute jamais, mais l’électeur avisé saura analyser et se déterminer en conséquence. La Centrafrique d’aujourd’hui a t-elle besoin d’un vrai architecte pour présider à sa destinée ou d’un exécutant ? Tels sont les mots contre les maux de ce scrutin assez spécial.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE

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3 commentaires

  1. Il ne faut pas nous bluffer avec certains profils vides de contenus. Ce n’est pas l’effet d’avoir été banquier je ne sais ou qui va nous sortir de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Pour remettre la destinée de notre Pays à quelqu’un, il faut bien scruter son passé politique, car les deux présumés qualifiés du deuxième tour ont tous deux servi l’Etat au plus haut niveau et nous savons tous ce qu’ils ont laissé comme actif ou passif. Celui qu’on veut nous présenter comme champion des finances n’a pas du tout laisse un passé reluisant lors de son passage à la prématuré. Pour preuve au moment ou les étudiants centrafricains ployaient sous les arrières de bourse, il ordonnait au Trésor Public de débloquer la totalité de la bourse de ses cadets. Il a profiter de son passage à la prématuré pour faire de ses cousins et cousines des douaniers bien que ces derniers n’avaient pas les qualités requises pour faire ce travail. Son cabinet était rempli de ses copains de Bordeaux. Et pour finir, ceux qui soutiennent financièrement sa campagne son des opérateurs économiques véreux, donc pour éviter à notre Pays de tomber dans le même désordre du passé, il ne serait pas judicieux de porter le choix sur ce fameux banquier malgré ses compétences avérées, sa moralité est trop douteuse. En plus c’est quelqu’un qui aime trop les petites filles!

  2. Compatriote Béni Landry , je partage entièrement tes propos car ce Monsieur qu’on voudrait nous présenter comme un super banquier nous mènera à la catastrophe car il n’a pas confiance à ceux là même dont il voudrait demain présider aux destinées à savoir les centrafricains
    Il a beaucoup plus confiance aux étrangers notamment les camerounais qu’aux centrafricains …
    A titre d’exemples il a préféré confié les travaux de réhabilitation de l’immeuble abritant l’ancienne primature aux camerounais. Idem pour la construction de sa villa cossue située derrière le lycée Charles De gaulle de Bangui .
    Je confirme que lors de son passage de courte durée comparé à Touadéra à la primature , il a vite fait de ses frères des agents des Douanes formés à la vite…etc
    Arrêtez de nous le peindre comme un homme nouveau non connu des compatriotes car ce n’est pas tout le monde qui a la mémoire courte…

  3. Très bonne analyse qui peut servir de discours de politique générale.
    Le peuple à l’aide d’une société civile émancipée et courageuse doit imposer cette vision et le rendre incontournable quelque soit le PR. Pour cela, il faut libérer le pouvoir judiciaire et le 4é pouvoir : l’opinion.

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