Chronique de GJK

ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE INFLAMMABLE EN RCA : L’INÉVITABLE CHOC DES CRITÈRES D’ÉLIGIBILITÉ

A considérer la grande vague des candidatures déclarées ou pas encore, le processus électoral concernant la prochaine présidentielle en Centrafrique, n’inspire pas à un excès d’optimisme. Certes, il est presque devenu normal de penser et de dire, que la RCA n’est pas un pays normal, où les choses devraient se dérouler normalement, comme partout ailleurs. Rien n’y est facile, et tout semble se passer soit à l’envers, soit toujours en retard. Si sa date n’est pas à ce jour connue, et cela de manière certaine, tôt ou tard, l’élection présidentielle finira par avoir lieu. Et ni la communauté internationale qui s’y est engagée, ni le régime en place qui est un régime de transition, ne peuvent  se laisser aller au parjure.

Au sortir de leur rocambolesque «  déportation », du 9 au 10 janvier 2014 au Tchad, où ils ont été obligés d’assister en silence à la double démission de Djotodja et Tiangaye, les Conseillers Nationaux de la Transition, n’avaient eu que très peu de temps pour doter l’exécutif centrafricain d’un Chef d’Etat. Si Madame Samba-Panza fut élue dans des conditions plus ou moins transparentes, elle reste néanmoins une présidente très mal élue : le scénario d’une seconde transition n’avait été ni prévue ni envisagée à Libreville ; tout s’était déroulé dans la précipitation ; bien que les critères d’éligibilité ont posé au final moins de difficultés que ce qu’on craignait, il semble toutefois, qu’ils ne brillaient pas particulièrement par leur clarté ; en plus, ils étaient visiblement élaborés sur fond d’esprit d’exclusion tous azimuts, fondé sur des raisons très subjectives.

Aujourd’hui et à l’heure de son bilan, beaucoup de personnes veulent absolument accorder à Madame Samba-Panza, des circonstances atténuantes : impréparation, sous-estimation hâtive des contours profonds de la crise, impossibilité d’avoir des résultats convaincants en trois mois. Soit. Mais tout cela, constitue à mon avis une argumentation très courte car : il est irresponsable de se porter candidate à une élection présidentielle, sur un coup de tête et sans y avoir sérieusement pensé ; il ne s’agit tout de même pas d’aller à un « dîner de gala ». Par ailleurs, si personne ne maîtrise raisonnablement toutes les causes et conséquences de la guerre en RCA, personne non plus, ne peut oser avancer qu’il s’agit d’une crise « légère », et se permettre une appréciation méprisante et infantile. Enfin, si le peuple ne doit pas exiger de la Présidente et de son Gouvernement des résultats au quotidien, que doit-il donc espérer d’autre ?

Depuis ces dernières semaines, l’on assiste à une véritable « invasion barbare », déclenchée par une légion de plaisantins « candidats à la présidentielle », pour la plupart, victimes sans aucun doute, de sérieux troubles de personnalité, dont les symptômes transparaissent de plusieurs manières.
Pour ne point se laisser conter fleurette quand viendra le moment pour le prochain Président de la République de présenter des résultats, les Centrafricains ont le droit d’exiger dès à présent, que soient largement diffusées toutes les règles du jeu à venir, notamment les critères de sélection des candidatures.

En effet, il paraît très souhaitable, de maintenir en vigueur, les critères choisis à l’époque, pour servir de base juridique à la sélection des candidats éligibles à la Présidence de la Transition. Mais il faudrait absolument, soumettre ces critères, à un léger toilettage sur certains points :

1-  Revoir à la baisse l’âge pour être candidat : la RCA conserve me semble-t-il à ce jour, le record d’avoir eu à sa tête, le plus jeune Président de la République qu’a été David Dacko, à l’âge de 29 ans. Pour quelles raisons devrions-nous régresser en la matière ?

2-  Définir certaines notions ou outils d’appréciation : moralité, intégrité, crédibilité, leadership participatif …

Au-delà du nécessaire réaménagement qu’impose donc l’actuel texte définissant les critères d’éligibilité, il conviendrait d’en rajouter d’autres comme par exemple :

  La production d’un bulletin de santé datant de moins d’un mois
  L’institution d’un débat public entre les deux candidats en tête du premier tour
  La proximité avec les Centrafricains
  Recueillir un nombre minimum de signatures
  Déclaration détaillée du patrimoine personnel (biens matériels et financiers en RCA et à l’étranger)

La plupart de ces critères sont déjà en vigueur dans nombre de pays Africains « démocratiques » ou en voie de démocratisation.

En définitive, de peur que les Centrafricains, ne se réveillent un jour avec à leur tête pour les gouverner, un monstre de président qui serait le condensé de tous leurs vices, d’ores et déjà, chacun devra veiller avec circonspection sur tous les détails du processus de la prochaine élection présidentielle.

GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale 
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

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