Chronique de GJK

CENTRAFRIQUE : LA RUEE VERS LE FORUM DE BRAZZAVILLE

Avez-vous remarqué ces derniers temps sur la toile et dans les différents médias, la résurgence subite de certaines personnalités ainsi que de plusieurs associations et mouvements, aux relents patriotiques aussi débridés que discutables ?

Comme jadis les « forty-niners », ces pionniers qui se sont rués vers l’or en Californie, par bateau ou par voie terrestre à bord des charriots, au prix d’un voyage bien souvent difficile et périlleux, depuis l’annonce à Malabo en Guinée Equatoriale il y’a à peine deux semaines, de la prochaine tenue d’un forum à Brazzaville, consacré à la recherche des solutions aux problèmes de la RCA, – toujours à l’extérieur -, la capitale congolaise est très vite devenue la plaque tournante de « l’industrie » politico-mafieuse très florissante actuellement en Centrafrique, royaume de l’indifférence bienveillante.

Ainsi donc, tous les grands et petits bandits de la politique centrafricaine, qui ont détruit, ruiné et livré notre riche et beau pays aux marchands de la mort et vendeurs d’illusions, grouillent déjà dans Brazza. Curieusement, ils semblent tout ignorer et ne maîtrisent pas exactement, ni les dates d’ouverture et de clôture de ce forum, ni en quel endroit précis de la capitale congolaise il se tiendra, ni le nombre et la qualité des participants, moins encore les  sujets qui y seront débattus. Par ailleurs, on peut déjà noter, que quelques-uns de ceux qui se sont précipités dans cette petite mégalopole d’Afrique centrale assez chère, ont été obligés de libérer honteusement les chambres qu’ils occupaient dans des hôtels. Certains de ces aventuriers sont devenus de véritables « mendiants en col blanc » passant des bureaux aux endroits chics de la ville; d’autres se promènent avec leur natte sous les bras, en train de quémander un endroit où dormir chez des compatriotes Centrafricains de Poto-Poto, en attendant « l’aboutissement des démarches entreprises auprès de leurs mentors et contacts au sein du comité d’organisation du forum de Brazza ». En tout cas, des mésaventures et déboires, nous vous en concocterons des belles et des croustillantes.

Ce qui est certain, de tous ces Centrafricains qui gesticulent et se bousculent en ce moment pour Brazza, très peu nombreux sont ceux qui sont mus par la fibre patriotique, et poussés par le désir de défendre avant tout les intérêts du pays. L’on se souviendra sans doute, les trésors immenses de largesses sonnantes et trébuchantes, qu’avait sues déployer autrefois, le défunt président gabonais, Omar Bongo Ondimba, le toutpour arriver malheureusement à des compromis « solidement fragiles ». Cette  partie de danse manipulatrice du Congo, beaucoup d’initiés encore en activité pour leur propre ventre et poche personnelle, jurent par tous les dieux vouloir y participer coûte que coûte. Dussent-ils subir toutes les « humiliations » du monde. Qui est fou ? Qui oserait ne pas attirer l’attention sur lui ou tenter par tous les moyens de pénétrer dans la salle d’un grand banquet en perspective, organisé par le grand manitou Denis Sassou Nguesso en personne ? Le Président pétro-milliardaire, ne rêve d’ailleurs que d’une chose: en mettre plein la vue et les oreilles de Deby, le seul récalcitrant à oser disputer encore son leadership au sein de la CEEAC ?

Quant à Idriss Deby, sa haine de Samba-Panza et Nzapayéké, tourne de plus en plus à l’obsession, pour ne pas dire à la dépression. D’après le Président Tchadien, la Présidente centrafricaine l’aurait humilié par quatre fois au moins : D’abord en réussissant à se faire élire par le CNT alors qu’elle n’entrait pas dans ses plans personnels ; ensuite en nommant un premier Ministre chrétien de son choix ; dans un troisième temps, en se refusant de lui tendre la main de la mendiante, à lui Deby le riche patron qui fait et défait ses « gouverneurs » en Centrafrique depuis deux décennies; enfin, en « provoquant » le départ des troupes tchadiennes de la Misca sous la pression humiliante et les « huées » des Européens réunis en pleine conférence à Bruxelles. Pour toutes ces raisons, Deby n’arrête pas de ressasser l’idée d’une froide vengeance. N’ayant pas réussi à convaincre les autres Chefs d’Etat d’Afrique ainsi que François Hollande à le suivre dans son plan machiavélique d’une  nouvelle « rectification » de la transition, en « démissionnant » Samba Panza, il s’est entêté à réunir le mini-sommet de Malabo, dans le but de la ridiculiser et la pousser à la « faute ». Aujourd’hui, Deby est bien décidé à imposer absolument à la RCA un premier ministre musulman de son choix et sa volonté. Pour l’instant, il hésiterait à donner son accord à la nomination de Adoul Karim Meckassoua qu’il juge trop indépendant, et pencherait plutôt pour Bilal Désiré Kolingba, Idriss Salao, ou Ismaïla Nimaga.

En fin de compte, l’obsession de Deby, est de réduire Samba-Panza « l’empêcheuse de conquérir en rond », en une sorte de « reine d’Angleterre », uniquement chargée d’inaugurer les chrysanthèmes.

Quant à la Présidente de la Transition, blessée comme ce fut à Malabo, dans son orgueil de Chef d’Etat et de femme, elle ne peut pas ne pas fourbir à sa manière ses armes de résistance. Comme un roseau, elle peut  toutefois plier mais ne rompt pas.

GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

Commentaires

0 commentaires

@Lesplumes

www.facebook.com/lesplumesderca - www.twitter.com/lesplumesderca

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page