Mots contre maux de rjpm

CENTRAFRIQUE : PAYS DE LAISSER-FAIRE ET DE LAISSER-ALLER

Par RJPM

Malgré l’assistance multiforme de la Communauté internationale en Centrafrique, les crocodiles politiques continuent encore de montrer leurs dents et leur carapace. De façon récurrente, ils usent la violence et en abusent comme s’ils s’étaient accordés sur un pacte d’hostilités. Il est tout de même surprenant que les autorités centrafricaines n’aient jamais osé croiser le fer avec ces fauteurs de trouble. Tels des pédalos dans la tempête, le pouvoir de Bangui est incapable de tenir le moindre discours de fermeté face à ces trublions qui ont fait de la violence leur sport favori.

Peu de temps après l’accession à la magistrature suprême de Dame Cathy, le pays s’était vu confronter à une recrudescence des tensions. Chose curieuse ! Aucune opération proportionnée de représailles n’a été entreprise par les autorités nationales. Aussi, l’on ne pourrait point compter les milliers de vies enlevées, les maisons détruites, les villages saccagés sans compter les attaques ciblées, les carnages, les exécutions sommaires et les assassinats crapuleux. Au lieu de réagir énergiquement face à ces actes de barbarie, le pouvoir de Bangui s’est plutôt enseveli sous les décombres d’un mutisme incompréhensible au point que l’impunité s’est peu à peu fondue dans le lac du laisser-aller et du laisser-faire.

Comment expliquer qu’à quelques encablures du palais de la Renaissance, un groupe de personnes ait pu récemment vandaliser et calciner un véhicule sans que la Gendarmerie et la Police n’ont daigné intervenir. Aussi curieux qu’incroyable, les braqueurs sont allés jusqu’à défier les forces de sécurité en s’emparant d’un véhicule de la gendarmerie, sans la moindre dénonciation de la part de cette force opérationnelle. Des Anti Balakas avaient retenu en captivité le Ministre en Charge de la Jeunesse et des Sports Armel Sayo pendant plusieurs jours sans qu’il y’ ait une action de grande envergure de la part du gouvernement de la transition.

Tout porte à croire que la culture de laisser-faire et de laisser-aller prend une dimension toute particulière en Centrafrique. Comme dans des films d’action, les banques sont braquées à Bangui sans difficulté alors que toutes les zones d’insécurité sont bien connues et listées par les autorités centrafricaines. Il n’est un secret pour personne, que les devantures de l’Hôpital Communautaire et de la primature par exemple, sont constamment en proie à l’insécurité à partir de 18H.

Devant ce danger permanent, aucune couche sociale n’est, semble t-il, épargnée. Tandis que le pouvoir de Bangui se résume à son impuissance, les trublions se réduisent désormais à leur violence et pour ne rien arranger, la lutte à mort que se livrent les « pouvoiristes » fissure davantage le tissu social. Quoique nos larmes coulent en abondance, nous continuerons toujours de brandir les mots contre des maux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

Commentaires

0 commentaires

@Lesplumes

www.facebook.com/lesplumesderca - www.twitter.com/lesplumesderca

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page