Tribune de A.Pakoua

CENTRAFRIQUE : PARLEZ, MESSIEURS LES HOMMES POLITIQUES, PARLEZ SANS EQUIVOQUE

Par Adolphe PAKOUA

A chaque fois qu’on peut prendre la plume sinon le clavier pour parler de ce beau pays, on est toujours au carrefour de sentiments mélangés.

D’un côté, l’amour du pays nous interdit de dire du mal de notre mère patrie, de l’autre côté les manquements d’une gouvernance positive à tous les niveaux nous pousse à déverser tous les venins douloureux sur les réalités de cette gouvernance diaboliquement défaillante depuis des décennies.

Cette défaillance au niveau de l’aiguillonnement politique se passe ainsi de frontières, à un tel point que d’empire à république, on aura tout vu.

On aura tout vu car, en dépit des dernières élections majeures où le monde entier a été témoin de la présence d’une trentaine de candidats à la Présidence de la République, tout se passe maintenant comme si, tous ces candidats qui arrosaient hier le peuple de paroles mielleuses un peu comme pour lui passer la pommade sur les larges blessures cancérigènes de la seleka, avaient perdu comme par magie l’usage de la parole.

Ainsi, la survie politique leur a-t-elle conseillé de bien se ranger, pour éviter la noyade certaine, la mort prochaine. Pour ce faire, deux grands boulevards s’ouvraient devant eux, pour les amener à faire le choix entre la direction conduisant au gouvernement et celle indiquant la porte d’entrée au grand hémicycle de l’Assemblée nationale.

Qui peut reprocher à un homme politique le choix de l’une ou l’autre branche de l’alternative ? En tout cas pas nous. Les efforts d’un homme politique, c’est justement d’être capable d’apporter son appui, son influence soit au gouvernement, soit à l’Assemblée nationale pour conduire au mieux les affaires publiques.

Conduire au mieux les affaires publiques c’est aussi savoir prendre position par par rapport aux problèmes brûlants de la société et le faire savoir.

Nous n’irons pas trop vite en besogne mais ce qui nous donne la chair de poule c’est de voir à quel point les hommes politiques centrafricains sont devenus muets, depuis l’installation de l’Assemblée nationale et la mise en place du gouvernement.

La voix unique, c’est bien quand elle exprime une unanimité positive bien réelle.

Nous avons hier, ensemble et tous, condamné la dictature du parti unique, qui ne nous permettait pas d’avoir la possibilité de voir les choses autrement, et de les faire autrement.

Depuis l’élection présidentielle, plus aucune voix des ténors politiques d’hier ne s’élève pour émettre la moindre critique ou même le moindre encouragement à la gouvernance actuelle.

Sans aller plus loin pour parler des événements politiques du pays, pas plus tard qu’il y a deux jours, des hommes armés ont bravé « à ciel ouvert » l’autorité du pays, en quittant BANGUI à bord de véhicules lourdement armés pour aller en province, en provoquant des blessés et certainement des morts dans leur tentative de s’éloigner de BANGUI.

L’on pourrait être tenté de penser que le sujet est encore trop chaud, pour réagir à chaud, car il faut prendre le temps de vérifier les informations.

Mais de grâce, à l’allure où vont les choses et vu l’importance de l’événement, le peuple ne pourrait être plus que rassuré de savoir ce qu’en pensent ses élus et ses dirigeants.

Le flou qui règne autour de cette escapade d’éléments reconnus dangereux puisque illégalement armés, ne fait que grossir à la loupe les informations imprécises qui tombent de toutes parts.

Une communication officielle du gouvernement et des élus du peuple pour apporter des éclaircissements sur cette affaire ne serait que salutaire.

Que vive le CENTRAFRIQUE, un et indivisible.

Adolphe PAKOUA

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