CENTRAFRIQUE : L’HAMEÇONNAGE POLITIQUE DES ANTI BALAKAS
Quoi qu’il en soit, l’histoire retiendra certainement toutes les péripéties des Anti Balakas durant ces deux (2) dernières décennies. On se souviendra de cette force paysanne qui résista avec acharnement au conglomérat de voyous appelé communément « Zaraguina » qui sévissait sur les routes reliant Bangui à certaines villes excentriques. En réalité, cette force paysanne ne disposait que des moyens de résistances rudimentaires notamment, l’arc, la machette et les fusils traditionnels de chasse pour contrarier les bandits de grands chemins. Parfois, elle s’adonne à des incantations mystérieuses afin d’endiguer les attaques inopinées de ces pilleurs.
Compte tenu du succès de ces braves hommes face aux « Zaraguinas » qui eux utilisaient des armes d’assauts du type Aka 47 pour soutirer de l’argent et autres effets mobiliers des usagers de la route, de nombreux Centrafricains les désignèrent sous l’appellation de « Anti Balles Aka ». La commune renommée racontait que le corps de ces symboles de résistance était impénétrable aux balles de fusil. Toutefois, on se souviendra encore qu’ils ont résisté violemment aux actes de barbaries des séléka. S’il y’avait une interaction entre les Anti Balakas de différentes localités et une chaîne de commandement bien établie, peut-être qu’on sera sur le chemin de la normalité.
Curieusement, certaines personnalités proches de l’ancien président Bozizé se sont arrogées à la va-vite le titre de coordonnateur et autres responsabilités du mouvement. Profitant de la grille médiatique, elles ont foulé aux pieds la résistance des paysans dans l’intention d’assouvir leurs intérêts égoïstes. On se rappellera que dans un passé récent, ces éternels insatisfaits publiaient des communiqués sous d’autres labels. Il suffit juste de « googliser » pour identifier le mouvement respectif de ces spécialistes de la roublardise. De sources sûres, ces anciens dignitaires coordonnaient avec une divergence absolue une structure de combat composée essentiellement d’anciens militaires qui n’ont rien à voir avec les anti Balakas d’origine.
Seuls, leur bal d’égo, leur guerre de positionnement et de leadership, les ont conduit à prendre le raccourci, de s’identifier du jour au lendemain aux Anti Balakas. Une métamorphose également rendue possible grâce aux mains invisibles qui veulent tant bien que mal faire porter le chapeau de la crise actuelle à Bozizé. Puisqu’il a été déjà sanctionné par l’ONU, il ne restait plus qu’à prouver le lien entre lui et les Anti Balakas.
Avec la restructuration de la milice composée exclusivement des personnalités issues de l’ethnie de l’ancien président Bozizé, il est clair que ce lien ne souffrira d’aucune démonstration.
Bien que ces « tout pour moi, rien pour les autres » s’empressent pour caporaliser la lutte de ces dignes fils du pays, nous brandirons les mots contre des maux pour rétablir la vérité.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste
Commentaires
0 commentaires