Tribune de A.Pakoua

CENTRAFRIQUE : LES ELECTIONS MAJEURES PEUVENT-ELLES AVOIR LIEU EN FÉVRIER 2015 ?

Le CENTRAFRIQUE est dans la tourmente. C’est plus qu’un secret de Polichinelle, pour s’accorder à l’adage populaire. La crise centrafricaine qui, au départ, s’était revêtue des mêmes oripeaux que sa sœur malienne, prend aujourd’hui les allures d’un serpent à deux têtes, qui ne sait plus de quel côté s’orienter pour retrouver le bon chemin. Un serpent à deux têtes car la tête de l’Etat centrafricain a perdu le Nord, pour ne pas dire tout simplement que l’Etat a perdu la tête.

Au Mali, au pic de la crise, les maliens se sont dotés d’un exécutif de transition qui a fait le « boulot » qu’il fallait pour aboutir à des élections libres et transparentes, qui ont vu arriver au pouvoir un homme élu selon la volonté du peuple, un homme qui, aujourd’hui, remplit ses fonctions et assure l’autorité de l’Etat compte tenu du suffrage populaire qui l’a hissé au trône de la nation.

En optant d’élire un(e) Président(e) de la Transition chargé(e) de conduire cette transition à des élections transparentes et incontestables, le CENTRAFRIQUE, s’est trompé de stratégie en ayant accepté de faire élire cette Autorité par une institution très bancale et arriviste, fille de la coalition qui a renversé le pouvoir en place, et qui ne pouvait pas accepter de perdre le pouvoir sur tous les flancs.

La faute, ou le manque de clairvoyance politique, a été d’avoir accepté de faire élire le Chef d’Etat de la transition par cet organe. Il aurait fallu réfléchir à une autre approche, indépendante de toutes les parties en jeu, quand bien même on savait que les armes de la Seleka étaient pointées à l’oreille des hommes politiques à cette époque-là. Mais la politique, ce n’est pas seulement l’excellence dans la manipulation des mots, la conjugaison des verbes, c’est aussi le courage, c’est aussi la perspicacité.

Aujourd’hui, il n’est plus question d’élire un autre chef d’Etat de la transition, tout comme il serait aberrant de réfuter le choix du Premier ministre que cette dernière, puisqu’il s’agit d’un « parent » féminin, a fait. Il ne faut pas procéder au remplacement du chef d’Etat de la transition tout comme il ne faut pas refuser le Premier ministre nouvellement nommé pour deux raisons très simples :

La première est qu’il ne faut pas faire perdre davantage de temps au CENTRAFRIQUE pour qu’il se dote d’organes politiques et administratifs efficaces et nécessaires à sa reconstruction.

La seconde est que les centrafricains, tous bords confondus, doivent mettre la communauté internationale devant le fait accompli, à savoir l’amener à jouer pleinement sa mission en CENTRAFRIQUE dans le sens du désarmement forcé des belligérants armés et du retour de la paix dans le pays afin d’atteindre l’objectif fixé qui est celui de l’organisation d’élections libres et transparentes dans le tout début de l’année 2015.

A ces deux points essentiels, il va sans dire le rôle que doit jouer l’Autorité chargée de l’organisation des élections, pour informer et présenter au fur et à mesure l’état de l’avancement de ses travaux, afin d’aider à accélérer le processus de sortie de crise dans toutes ses dimensions.

La responsabilité des partis politiques et de la société civile est, à notre avis, celle d’aider le Premier ministre à prendre dans son gouvernement les HOMMES QU’IL FAUT, qui peuvent donner un ton nouveau à la transition, sans trahir le pays, car on sait bien qu’un Premier ministre tout seul ne peut rien faire, à moins qu’il ne soit entouré de vrais « collabos » acquis à « sa » cause et à la cause que défendent ses « racines » ou ses supports, des « collabos » à la centrafricaine tels que nous les avons connus dans les différents gouvernements précédents, mais nous exigeons des hommes neufs, intègres et compétents, qui mettent au premier plan l’intérêt de la nation tout entière, afin de poser les bases d’un CENTRAFRIQUE qui renaîtra très rapidement de ses cendres.

Ces conditions réunies et mises en œuvre, il est fort probable que des élections majeures se tiennent sans trop d’aléas au début de l’année 2015, une prolongation de la transition n’étant qu’un acte délibéré pour assouvir les intérêts d’hommes de l’ombre.

Que Dieu en garde et préserve le CENTRAFRIQUE.

A propos des poursuites judiciaires et des malversations financières que nous n’éludons pas, seule une autorité forte et légitime pourra s’en occuper, et le temps viendra pour cela.

Adolphe PAKOUA

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