CENTRAFRIQUE : LE FORUM TANT ATTENDU EST FINI !!!

Par Adolphe PAKOUA
Petit à l’époque dans le village qui nous a vu naître, nous avons observé nos parents chaque fois que le jour se levait dans le village. Le cocorico du coq aux environs de quatre ou cinq heures du matin les mettait d’abord en alerte, pour les préparer à ce que le jour allait leur réserver. Puis les premières lueurs du jour transperçaient péniblement les quelques trous qui parsemaient les tuiles de bambou recouvrant les toits des cases.
C’est alors que les hommes se levaient de leur lit de bambou, pour ausculter le ciel afin de lire le message qu’il leur portait sur le déroulement prévisible de la journée.
Ce ciel porteur de messages leur signifiait la qualité de la météo du jour, qui leur indiquait si la journée allait être ensoleillée, ou si elle serait abondamment arrosée par une pluie diluvienne qui empêcherait tout le monde d’effectuer le déplacement vers les champs, dans la brousse ou dans la forêt dense.
Bref, nous ne voulons pas distraire nos lecteurs avec une histoire qui ne les intéresserait peut-être pas, mais une histoire qui, pour ceux qui daignent croire à la culture, y trouveront matière à réfléchir.
Le forum de BANGUI a commencé sur un cafouillage grotesque avec la nomination d’une coordination qui a été vite décriée et dont l’initiatrice s’est vite ravisée en changeant très rapidement et cela la mort dans l’âme, son fusil d’épaule.
Ce geste, qui était déjà un présage de ce qui allait se passer lors du forum, n’a pas suffi pour changer ce qui était établi, faute du manque de perspicacité et d’anticipation dont nos anciens étaient dotés pour lire le ciel avant d’entreprendre ce qu’ils avaient projeté de faire, esprit de perspicacité et d’anticipation qui manque aujourd’hui à ceux qui prétendent être capables de diriger ce pauvre CENTRAFRIQUE.
Il ne suffisait pas seulement de changer les premiers nommés pour la coordination du FORUM, il fallait comprendre déjà que l’affaire était mal engagée et prendre des dispositions nécessaires pour éviter ce qui, aujourd’hui, paraît clairement comme un échec patent, en dépit de quelques discours, quelques déclarations et recommandations qui vont dans le bon sens.
Et le risque est que ces belles déclarations, ces recommandations fort appréciables, ne se noient dans l’épilogue du dialogue, enveloppées dans les tirs de sommation pour faire fuir les manifestants qui revendiquaient la démission de la reine des lieux, grande maîtresse des cérémonies officielles d’une transition qui n’a véritablement pas de tête et qui par conséquent ne sait pas vers quelle destination elle conduit le pays, mais paradoxalement sait ce qu’elle veut, où elle même veut aller.
En croyant que les choses iraient pour le mieux pour le CENTRAFRIQUE avec l’organisation du FORUM, le Président du CONGO doit se mordre les doigts aujourd’hui d’avoir honoré de sa présence, l’ouverture de cette sacrée foire centrafricaine. Mais il doit se consoler en se disant qu’il a échappé au ridicule qui a entaché la cérémonie de clôture. L’avait-il senti ? Lui seul peut répondre à cette question, comme un « vrai » ancien de la politique africaine.
Le constat qu’il faut tirer de cette manifestation, c’est qu’en fin de compte, on peut dire que l’absence des chefs d’Etat de la sous région à la clôture du FORUM de BANGUI est un message fort adressé aux centrafricains pour leur faire comprendre qu’ils ont leur destin entre leurs mains car personne d’autre ne viendra leur dire ce qu’ils doivent faire.
Les centrafricains ont-ils compris ce message ?
En reconduisant les autorités de la transition pour une prolongation de cette transition sans date précise de fin de cette transition, ont-ils l’assurance que ces autorités vont respecter ce vœu pieux ? Ne vont-elles pas encore traîner les pieds pour faire que le pays se retrouve à nouveau dans une situation où les élections ne seraient pas tenues et où il faudrait trouver une autre solution pour une énième transition ?
Mais que font réellement les hommes politiques et leurs « bidon » de partis politiques dans ce pays ?
Ceux qui en appellent à l’éveil d’une nouvelle classe politique centrafricaine ont raison et cette hypothèse rentre entièrement dans le cadre de la résolution idoine de la crise centrafricaine.
C’est un impératif ! Le salut du CENTRAFRIQUE passe par le renouvellement de sa classe politique !
Adolphe PAKOUA
Commentaires
0 commentaires



