Mots contre maux de rjpm

CENTRAFRIQUE : L’ALLEGORIE DE L’IMPASSE ACTUELLE

Loin s’en faut, on n’a point besoin d’être un thésard appliqué pour savoir que gouverner c’est prévoir. C’est d’ailleurs une règle fondamentale qui s’impose aux dirigeants, car la politique n’est rien d’autre que l’art de gouverner la cité. Il est d’une évidence absolue que la gestion hasardeuse des régimes successifs en Centrafrique, aura contribué à l’émergence des sempiternelles crises du pays.

A dire vrai, la Centrafrique du temps actuel est au bord de l’abîme. A la pluralité des opinions, se substitue désormais la pensée unique. Contredire est insidieusement assimilé à une adversité, car les autorités de Bangui préfèrent plutôt la flagornerie à la critique méthodique qui recadre souvent la gestion de la chose publique. De fil en aiguille, la danse du ventre est devenue l’archétype même de la politicaillerie centrafricaine.

Au lieu d’idéaliser, de conceptualiser ou de prévoir, les leaders politiques privilégient plutôt leurs intérêts grégaires et égoïstes. En réalité, les Centrafricains qui s’évertuent actuellement à sortir le pays du bourbier engloutissant, sont très peu nombreux. En revanche, la plupart des leaders politiques prône la course à la mangeoire.

Quand bien même la table à manger soit trop petite, tout le monde veut déjeuner. A priori, aucune personnalité ne voudrait rater ces moments d’agapes car les retardataires récolteront comme à l’accoutumée les os. En décortiquant la locution latine : « tarde venientibus ossa » qui signifie : « ceux qui viennent tard à table ne trouvent plus que des os », vous comprendrez l’agitation assez particulière des leaders centrafricains.

Quasiment toutes les personnalités du pays veulent accéder à la magistrature suprême ou occuper des postes juteux. Des fois, elles utilisent des voies sinueuses pour atteindre leurs objectifs. Par-dessus tout, le désaccord autour de la nomination de Kamoun à la primature, a engendré un climat insoutenable depuis quelques jours. Malgré la récente médiation du Président Sassou, la situation demeure trop tendue.

Pendant que les artificiers du Palais de la Renaissance s’organisent à livrer une bataille rangée pour protéger leur « bifteck », les partisans du « consensus autour de la transition » multiplient les réunions de restitution suite à l’entrevue de Brazzaville.

Sans nul doute, la Centrafrique est l’otage des « mangeocrates » insatiables face auxquels nous brandirons toujours les mots contre des maux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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