Libre opinion

BANGUI SOUS L’EMPIRE DE L’IVROGNERIE

MOUVEMENT DES JEUNES CENTRAFRICAINS POUR LA RUPTURE
COORDINATION NATIONALE

C’est plus qu’une question de santé publique, la capitale centrafricaine, qui hier était affublée du doux sobriquet de « Bangui la Coquette », a beaucoup perdu de son charme, de son lustre d’antan pour noyer sa mélancolie, son spleen, son trop plein de chagrin dans un océan d’alcool qui coule à flot dans les mille et une « cave » (bars, débits de boissons) qui pullulent dans tous coins et recoins de la ville-capitale.

Pas une avenue, pas une rue, ni même une ruelle qui ne compte son lot de « caves ». Elles poussent partout dans la capitale comme des champignons après une pluie battante. Que ce soit près d’une église, d’un ministère, d’une école maternelle, d’un hôpital, d’une ambassade, d’un « ledger » ou même d’un dépôt d’ordure, nul n’y échappe. Et si justement nul n’y échappe c’est précisément parce que les consommateurs invétérés sont legio. Du haut-cadre d’État au costume trop grand façon Yohji Yamamoto, aux stars de la musique dans le vent; de la femme au foyer en passant par l’étudiant de première année ; du policier gradé à la lycéenne décomplexée; tout y passe, car tous y passent! Avec chacun sa marque de prédilection et ce même si tout un chacun convient que ces boissons alcooliques embouteillées localement font très peu cas des conditions d’hygiène minimale; sans compter le cas des alcools frelatés traditionnels de mauvaise qualité tel le « ngouli » servis ici et là sous presque chaque manguier.

En effet, combien de drames familiaux prennent source dans cette ivrognerie généralisée ? Combien d’accidents de la circulation, le plus souvent mortels, suite à une beuverie digne des saturnales romaines ? Combien de dégâts sociaux et/ou professionnels dus à ces sorties trop arrosées ? Combien de désastres sanitaires (AVC, coma éthylique, cyrose, etc.) à cause de cette sale habitude de s’alcooliser les veines à outrance ?
Le pire dans tout cela ce sont ces sommes faramineuses dépensées chaque année par les cuveurs banguissois pour assouvir le besoin de ce psychotrope traître. À raison de deux (2) bouteilles par jour et par personne, c’est pas moins de 142,35 milliards de francs CFA qui vont à la consommation des boissons alcoolisées, rivalisant de ce fait avec le budget de l’État centrafricain.

Mais ce qui est certain c’est que les pouvoirs publics y gagneraient à mettre un peu d’ordre dans tout ça, en mettant sur pied des mécanismes de prévention de cette déviance sociale qui coûte énormément à la société. Des mesures courageuses doivent être prises au niveau du Législateur pour soutenir les opérations préventives ou même curatives. Car tout ceci a un cout trop lourd à supporter. Mais en prélevant seulement 50 francs CFA par bouteille achetée, c’est au bas mot 10,95 milliards de francs CFA dans les caisses de l’État chaque année pour agir en amont et également faire face aux conséquences calamiteuses de cet alcoolisme des Banguissois.

Il est temps que tous les acteurs publics (le Ministère de la Santé, l’Assemblée Nationale, la Présidence, les associations de consommateurs, les associations des jeunes, les ONG de la santé publique, etc.) s’emparent à bras le corps de ce vrai sujet qui risque de détruire la RCA si rien n’est fait, tant l’alcoolisme est un problème majeur dans la Centrafrique d’aujourd’hui.

Tahéruka Shabazz, Mouvement des Jeunes Centrafricains pour la Rupture (MJCR)

 

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