Chronique de GJK

RCA : SAMBA-PANZA ENTRE ABDOUL ET EXIL

Il y‘a plusieurs années, j’avais lu sur le mur du bureau d’un ami, un texte énonçant des préceptes parmi lesquels figurent entre autres ce qui suit :

Avec de l’argent, on peut acheter un lit, mais pas le sommeil
Avec de l’argent, on peut acheter de la nourriture, mais pas l’appétit
Avec de l’argent, on peut acheter des connaissances, des relations, mais pas des amis

L’argent est un moyen, mais en aucun cas, une fin.

Ces mots, j’aurais tant voulu à l’heure qu’il est, les donner à lire et à méditer à tous les conseillers de la Présidente de transition. Mais comme des poissons pris dans une nasse et en quête d’une issue de secours, on les imagine, très certainement, en train de se mordre les doigts et se tirer les cheveux, empêtrés qu’ils sont, dans des calculs de probabilités et diverses équations à mille inconnus.

L’heure est grave, les enjeux hautement sérieux, et le jeu compliqué. Le face à face se déroule entre deux camps qui semblent chacun décidé à remporter absolument la partie.

D’un côté  la communauté internationale, qui détient tous les cordons de la bourse, se révèle plus intransigeante que jamais. Pour elle, dirions-nous, c’est Abdoul Karim Meckassoua au poste de PM (Premier Ministre) ou rien.

De l’autre côté, le groupe de Samba-Panza, que pilote Jean-Jacques Demafouth, l’enfant terrible de la politique en RCA, dans le rôle qu’il affectionne, celui de premier maître à penser et dernier décideur de tout. Son credo, c’est « TSM » – Tout Sauf Meckassoua.

Ce qui est sûr, la communauté internationale part gagnante de la partie, mais le TSM n’en démord pas. Il veut aller jusqu’au bout et gagner du temps – temps de  dissimuler, effacer, cacher, brûler tout ce qui est compromettant.

Par ailleurs, pour montrer un gage de bonne foi, des émissaires sont en campagne d’explication auprès des chancelleries, pour faire croire à la nécessité d’une large consultation avant la nomination du PM. A vrai dire, le TSM tient à convaincre la communauté internationale de lui laisser la main, quitte à imposer quelqu’un d’autre.

Ayant échoué à faire passer Mahamat Kamoun, mesurant l’incongruité d’une éventuelle reconduction de Nzapayéké, c’est maintenant avec une courte liste où sont inscrits les noms de Jean Willibyro Sacko, Joseph Mabingui, Herbert Gotran Djono Ahaba et plus particulièrement Sylvain Maliko, que le TSM exécute sa mission de séduction.

Mais jusque-là, rien ne semble marcher pour le TSM, qui a cependant plus d’un tour dans son sac. Selon les muets très bavards du palais de la Renaissance, siège officiel mais très mobile de la Présidence, la journée de demain samedi 9 août 2014, sera décisive.  En effet, alors qu’une marche pour la paix devra être organisée, Samba-Panza, sur insistance du cercle TSM, est décidée à détourner cette opportunité, pour lancer en même temps ses inconditionnels dans la « bataille finale ». Le tout, sera couronné par la diffusion du décret de nomination de Maliko ou celui de réduction de Nzapayéké. Les carottes seront ainsi cuites.

Mais la communauté internationale acceptera-t-elle sans réagir, une telle déconvenue ? Rien n’est moins sûr. « L’enfer » du centrafricain risque de se poursuivre encore longtemps pour le bonheur d’un groupuscule d’ambitieux égoïstes.

Par ailleurs, pour ne rien négliger ni laisser au hasard, il est prévu un énième plan de l’équipe de Maître Demafouth, qui se rappelle le kidnapping suivi de sévères sévices naguère infligés sur son ordre à Meckassoua sous le régime de Patassé :  c’est l’option d’un exil doré pour Madame Samba-Panza.

Mais qu’on se le dise. Pour tous ceux qui connaissent le parcours sinueux, ainsi que les ambitions démesurées et affichées de l’Enfant terrible de Kouango, s’il réussissait à convaincre Samba-Panza d’opter pour l’exil, que risquerait-il d’arriver par la suite, sachant que ce dernier, dispose toujours de sérieuses relations au sein de l’état major militaire Séléka ? Suivez mon regard…

Aussi, conviendrait-il que le Conseil National de Transition (CNT), se réunisse assez rapidement pour décider de la suite à donner à ce feuilleton à multiples rebondissements, avant qu’il ne soit trop tard.

Après Patassé, Bozizé et Djotodja, l’histoire de la politique en RCA, serait-elle en train de se réécrire avec en bonne place le mot EXIL comme mode de passation de pouvoir ?

GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

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Un commentaire

  1. Souvenez-vous qu’on nous chantait que la communauté internationale exigeait la nomination de Nicolas Tiangaye, « brillantissime » avocat, et que la RCA serait miraculeusement sauvée s’il était nommé ! Bozizé avait hésité et organisé une réunion publique à l’issue de laquelle il a signé publiquement son décret de nomination en s’écriant « Tiangaye veut être Premier Ministre, eh ben il le sera, mais on voit le macon au pied du mur ! ». Ceux qui se considéraient les plus intelligents de la RCA avaient ricané, je vois les Ziguélé, Ndouba Proseper qui affectionne railler Bozizé le Dernayo, les idiots de service comme les Sokambi Aristide et Guy qui éructaient et bien d’autres… on connait la suite : le pire bilan de tous les PM de la RCA, bien avant Mama Domitien, considérée comme une illétrée. Et maintenant Guitilitimô et d’autres scribouillards nous refont le coup avec Meckassoua. « Plus Jamais Ca » comme disait la PR Séléka aujourd’hui ! Ils ont mis du temps pour comprendre que « les armes et les menaces mènent au NÉANT, et qu’ils n’ont pas le monopole de la violence, les anti-balaks nous l’ont prouvé ». Guitilitimô on attend de vous un article de méa culpa pour avoir rejoint la cohorte de vendeurs de thé et d’illusions ! Djotodia, Nguedet et Tiangaye ont le pire échec de tous les régimes, Meckassoua et Nguedet, deux musulmans ajoutés à la PR marquée du fer des criminels des Sélékas, que pouvons-nous attendre de ce nouveau team sélékiste ? Pourquoi essayer de tromper et abuser les centrafricains ?

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