LES HUIS CLOS DU FORUM INTER CENTRAFRICAIN DE BRAZZAVILLE

Après les formalités circonstancielles et la cérémonie d’ouverture officielle du forum inter centrafricain de Brazzaville, les participants se sont immédiatement penchés à huis clos sur les termes du cessez-le-feu. Dès l’entame des discussions, certains ont émis le vœu que le désarmement des belligérants soit également inscrit à l’ordre du jour.
« La coalition séléka ne désarmera pas tant qu’elle n’a aucune garantie de sécurité pour la population d’obédience musulmane. Par conséquent, il est inutile de se focaliser sur ce point », rétorque un membre de la délégation séléka.
« S’il y’ a un pacte de non-agression entre les antagonistes de la crise, les Anti Balakas désarmeront à coup sûr », réplique un membre influent des Anti Balakas.
Du coup, la question du désarmement a suscité un débat houleux parmi tous ceux et toutes celles qui participent au conciliabule. Il suffit d’entendre les avis des uns et des autres, notamment les cris de protestation des Sélékas et des Anti Balakas pour s’imaginer sur un terrain de ping-pong. A l’heure actuelle, les participants ne se sont pas encore accordés sur le sujet qui doit d’ailleurs être débattu à la reprise des travaux en commission.
Ironie du sort ! Les coulisses de la concertation sont émaillées de déclarations incendiaires et de multiples apartés. Si certains participants œuvrent pour le cantonnement suivi du désarmement voire la réinsertion des Anti Balakas et des Sélékas, d’autres insistent que le désarmement se fasse de façon concomitante afin d’éviter toute escalade de la violence et les actes vindicatifs.
Contrairement aux propos émis çà et là par des commentateurs, il faudrait relever que la messe n’est pas encore dite à Brazzaville. De plus, le débat sur le désarmement dépasse énormément le cadre de concertation de ce forum.
Les forces internationales étaient arrivées à Bangui avec un mandat onusien de désarmement par la force des Sélékas et des Anti Balakas. Quelques mois plus tard, les deux groupes rivaux sont encore mieux armés que par le passé.
En dehors des Anti Balakas et des Selekas qui disposent des moyens de défenses hyper sophistiqués, beaucoup d’armes sont de nos jours disséminées sur toute l’étendue du territoire et de nombreuses familles sans scrupule en détiennent. Il en ressort ainsi deux niveaux dans le processus.
D’abord désarmer toutes les personnes qui détiennent des fusils d’assauts hormis les belligérants de la crise.
Ensuite, les Sélékas et les Anti Balakas doivent être simultanément Désarmer, Démobiliser et Réinsérer conformement à la feuille de route du processus DDR.
Une chose est sûre, on ne peut désarmer une force et en laisser une autre car cela donnerait lieu à une vengeance généralisée. En attendant que le rideau tombe sur le forum de Brazzaville, nous utiliserons les mots contre des maux qui font actuellement débat.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste
Commentaires
0 commentaires