CHRONIQUE CENTRAFRICAINE : LA VILLA, LA VEUVE, L’ORPHELIN ET L’HOMME QUI RÊVE DE DEVENIR PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Par GJK
« Je confesse à Dieu tout-puissant,
je reconnais devant mes frères
que j’ai péché, en pensée, en parole,
par action et par omission.
Oui, J’ai vraiment péché.
C’est pourquoi je supplie
La Vierge Marie,
les anges et tous les saints,
et vous aussi mes frères,
de prier pour moi le Seigneur notre Dieu ».
Chère lectrice ou ami lecteur, puissiez-vous me faire l’insigne honneur avant de poursuivre votre passionnante lecture – je vous en supplie très respectueusement -, de bien vouloir marquer une courte pause, afin d’observer très attentivement et vous laisser imprégner et inspirer très profondément, par l’image à la une qui illustre la chronique de ce jour qu’il m’a plu d’intituler : « La villa, la veuve, l’orphelin et l’homme qui rêve de devenir Président de la RCA ».
… Merci pour votre sollicitude qui me touche.
Vous aurez identifié et peut-être même reconnu :
- Une veuve : l’épouse aujourd’hui âgée de 80 ans, du défunt André Magalé, ancien Général de corps d’armée et par ailleurs plusieurs fois ministre de nombreux gouvernements centrafricains
- Un orphelin : Cyrille Magalé, fils et représentant de la succession Magalé
- Une villa : Bien immobilier appartenant à la famille Magalé, objet d’un contentieux – presque résolu aujourd’hui -, avec la banque Ecobank depuis mai 1985 soit près de 30 ans.
- Un ancien haut fonctionnaire de la BAD, ancien Premier Ministre Centrafricain, actuel Directeur de la Transafricaine de Banque pour le Commerce et l’Industrie (TBCI), Président du Parti Politique Kélémba et pressenti futur candidat à la présidence de la RCA : Elie Doté qui tient à « enlever » à la veuve et à l’orphelin le bien légué par leur défunt époux et père.
Qu’il me soit également permis, chère lectrice ou ami lecteur, par pure décence et en attendant l’exercice d’un éventuel droit de réponse de Monsieur Elie Doté – que j’appelle de tous mes vœux -, de ne point m’attarder aujourd’hui, sur l’exposé des détails de cette sordide affaire mais plutôt, de m’appliquer tout simplement, à en tirer pour les besoins de la cause, quelques leçons que j’estime être « d’ordre public ». Toutefois, force est de retenir cette précision d’une importance capitale pour la bonne compréhension de la suite de ma chronique :
Par exploit d’huissier en date du 26 juin dernier, Monsieur Elie Doté, ci-devant ancien haut fonctionnaire de la BAD, ancien Premier Ministre Centrafricain, actuel Directeur de la Transafricaine de Banque pour le Commerce et l’Industrie (TBCI), Président du Parti Politique Kélémba et pressenti futur candidat à la présidence de la RCA, se voyait notifier « un commandement aux fins de déguerpir » de la villa Magalé en vertu d’une ordonnance du juge des référés en date du 10 mars 2014.
Le 27 novembre 2014, à son tour, la succession de feu André Dominique Magalé représentée par Cyrille Magalé, se voyait notifier une « signification d’arrêt en matière des référés ordonnant une réintégration dans les lieux », en vertu d’un arrêt pris en appel au bénéfice de monsieur Elie Doté.
Pour en revenir à ma confession du début de cette chronique, une chose est sûre : autant je reconnais ainsi publiquement avoir de multiples défauts, et que je ploie même sous le poids de mes péchés; autant, que l’on veuille bien accepter que je reconnaisse aussi et proclame ici, la principale qualité de mes défauts à savoir : j’aime me mêler de tout ce qui ne me regarde pas.
Eh oui c’est vraiment une qualité celle-là ! Et s’il y’a encore des gens pour penser que « se mêler de tout ce qui ne vous regarde pas » est un défaut, ils feraient mieux de cesser de lire des journaux, des livres, de naviguer sur les réseaux sociaux ainsi que de regarder la TV, suivre la radio etc…Car en fait tous ceux qui écrivent et parlent dans les médias ne font que ça : s’occuper de tout ce qui ne les regarde pas. Et si vous vous avisez un jour à leur poser la question, ils vous répondront entre autres :
« Dans le monde contemporain, les médias sont sans aucun doute le
moyen d’expression culturelle et de communication le plus important:
une participation active à la société suppose nécessairement qu’on fasse
usage des médias modernes. » (Extrait de «L’éducation aux médias, un kit à l’intention des enseignants,des élèves, des parents et des professionnels», UNESCO , 2006.)
Ceci étant, les médias constituent dans leur ensemble un support ou un canal qui transporte un message. Grâce à leur intervention dans tous les domaines de la vie – publique et à l’occasion privée -, ils ont pour mission avant tout, dans un pays comme la RCA, de contribuer efficacement à l’évolution sociale, économique et politique, tout en servant en même temps de garde-fou. –
Chère lectrice, ami lecteur, encore une fois de plus, « La villa, la veuve, l’orphelin et l’homme qui rêve de devenir Président de la RCA » qu’il m’a plu de vous « servir » au menu de ce jour, appartient à ne point s’en douter, à la catégorie de ces milliers de « chroniques centrafricaines », où se mêlent pouvoir, sexe et argent. Au grand dam de ceux dont le « péché mortel » se nomme « pauvreté et impuissance ». Ce « péché mortel » dis-je, prend souvent aussi la forme d’un destin jaloux qui, à un moment de la vie, arrache à l’existence et à l’affection d’autrui, l’époux, le père, le frère, en tout cas l’être cher et bien aimé qui de son vivant servait aux victimes impuissantes et innocentes, de bouclier, d’assurance-vie et de sécurité,
Par ailleurs le public centrafricain très souvent mal informé ou sous informé, ne prête guère généralement attention à ces « chroniques quotidiennes de la vie », au point de s’empresser à les classer ou à les ranger dans les tiroirs de l’oubli affectés aux « affaires privées », aux affaires sans importance et sans aucune incidence sur le cours normal de la vie publique nationale. Fatale méprise ! Et j’en veux doublement pour preuve :
- Dès lors que Monsieur Elie Doté eut à occuper la villa Magalé, à lui louer par Ecobank dès fin 2004, en qualité de Premier Ministre, le litige né d’un tel statut relève du domaine public ;
- Après lecture d’une partie des centaines de pages qui constituent l’ensemble de la procédure qui engage et oppose depuis 1985, principalement la succession Magalé et Ecobank, il est apparu que Monsieur Elie Doté, soutient avoir fait procéder à des travaux de réhabilitation de la villa Magalé pour un coût total de FCFA 59 765 268 (cinquante-neuf millions sept cent soixante-cinq mille deux cent soixante-huit). En même temps que Monsieur Elie Doté fonde une partie de ses arguments visant à prouver l’acquisition à titre de propriétaire de la villa querellée sur la somme dépensée, celle-ci semble de toute évidence avoir été décaissée du trésor public. Dès lors, le contribuable et citoyen centrafricain que je suis, a le droit de réclamer des enquêtes et des précisions détaillées sur l’affectation de ces deniers publics.
Eu égard à ce qui précède, il importe de porter à la connaissance du public, qu’au-delà d’une affaire en apparence « privée », se retrouvent en fait des enjeux éminemment nationaux et politiques. Au-delà des faits, où se mêlent une fois de plus, l’argent le pouvoir et le sexe – je sais de quoi je parle -, il est au fond question du fonctionnement des institutions – notamment judicaire -, de notre pays.
Tout compte fait, Monsieur Elie Doté, en ses multiples qualités d’ancien Premier Ministre Centrafricain, Président du Parti Politique Kélémba et pressenti futur candidat à la présidence de la RCA, devrait définitivement retenir que tout ce qui touche à sa personne et à sa moralité, relève désormais du domaine politique et public. Par conséquent, le peuple centrafricain dont je fais partie, a le droit de s’y intéresser ou d’en être informé, afin de fonder ses appréciations sur sa personne.
A mon sens, il y’a en effet à tirer de cette « affaire Magalé contre Elie Doté », d’importantes leçons politiques et d’intérêt général; et cela vaut pour tous les hommes politiques centrafricains que tous, nous avons le devoir « d’observer et d’examiner » minutieusement même dans leur vie privée – comme dans les grandes démocraties -, avant de nous prononcer ultérieurement en faveur ou non de leur élection. car comme c’est le cas ici :
- Quand on commence a estimé que l’argent sorti du trésor public et affecté à quelque besoin que ce soit alors que vous occupiez certaines fonctions, est ainsi « privatisé » et vous donne le droit de vous approprier à titre privé le bien d’autrui, cela pose vraiment un problème. Et si tous les services d’inspection faisaient correctement leur travail dans notre pays, l’on se rendrait très rapidement compte, que d’énormes quantités des biens appartenant à l’Etat centrafricain, ont été ainsi pillés et détournés ;
- Quand on est chef d’un parti politique – fut-il Kélémba qui veut bien dire ce que ça signifie et prête à interprétation -, et donc présidentiable en puissance ; que malgré cela, on se permette et s’illustre comme le fait Elie Doté par un comportement de resquilleur des biens d’un citoyen, il y’a de fortes chances qu’on finisse, une fois Président, par prendre toute la République pour sa propriété privée et les citoyens pour ses esclaves !
En définitive, Elie Doté pour peu qu’on cherche à le connaître, n’en est pas pourtant à une villa près ! Et s’il vous plaît, amie lectrice ou cher lecteur, pas seulement en Centrafrique. De ce point de vue, Elie Doté, dont le parcours est « noble », n’est pas « n’importe qui quand même» comme on dit en Centrafrique !
Aussi, j’ai beau cherché, je n’arrive pas encore à m’expliquer cette obsession pour une villa qui – vous avez dû sans doute le relever -, n’a pourtant rien d’extraordinaire sauf peut-être son emplacement au pied de la colline Bas-Oubangui.
Mais à force d’y réfléchir, j’en suis venu à me demander si lui Elie Doté, n’aurait pas fait « kélémba » avec le vice-Président de son parti Simplice Zingas, qui doit « percevoir » cette villa au titre de retour sur « cotisation » ? Car à voir la manière avec laquelle ce dernier s’investit personnellement – temps, argent et relations -, dans ce dossier, il y’a de quoi à le suivre de près.
Quoiqu’il en soit, souhaitons vivement que d’ici-là, je reçoive un droit de réponse à ma présente chronique, que je me ferai le plaisir de soumettre à la lecture et à l’appréciation de mes lecteurs qui, je le crois, ne demandent pas mieux que d’en savoir « toujours un peu plus » sur cette affaire.
Quant à moi, j’aurais alors toutes les raisons de mettre sur la place publique tous les détails croustillants et les preuves que tout le monde attend.
« Le père des orphelins, le défenseur des veuves, C’est Dieu dans sa demeure sainte »
Wait and see.
Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social
Pièces Jointes
- Commandement aux fins de déguerpir
- Signification d’arrêt en matière des référés ordonnant réintégration dans les lieux
Commentaires
0 commentaires