Mots contre maux de rjpm

CENTRAFRIQUE: SOUMISSION OU DEMISSION

Bien que la communauté internationale ait déployé une armada de troupes étrangères en Centrafrique, le pays peine toujours à cautériser ses plaies de la crise multiforme qui la frappe. Que ce soit à Bangui où aux confins du pays, le bras de fer entre les Seleka et les Antibalaka a atteint des dimensions inquiétantes. On ne compte plus les foyers de tensions dans certains points névralgiques. L’escalade de la violence ces temps-ci à Bambari met en exergue le climat malsain qui prévaut sur l’ensemble du territoire national.

Aujourd’hui, la Centrafrique s’avance petit à petit vers l’impasse la plus  totale. Pendant que les autorités de Bangui subissent à tour de bras le diktat des pays impliqués dans la résolution du conflit, certains comparses de la crise en profitent pour redynamiser leurs portefeuilles relationnels au niveau international.

Quelques compatriotes musulmans, bien connus des autorités de la transition, font actuellement le tour des pays arabes pour collecter de l’argent dans le but d’appuyer conséquemment les actions de la nébuleuse coalition seleka. En outre, ils surexposent certains faits très tristes tels que l’expédition punitive dont la communauté musulmane a été victime, afin de remplir rapidement leurs sébiles. Selon une source qui a requis l’anonymat, ces vautours ont pu lever d’importantes sommes d’argent auprès des bienfaiteurs ciblés des pays du golfe pour la plupart.

En sus de cette attitude incongrue, des informations avérées qui bruissent depuis le Ministère des Affaires Etrangères à Bangui, laissent entrevoir une agitation similaire de la part de certains expatriés qui avait illicitement, voire gracieusement bénéficié des passeports diplomatiques au cours de ces dernières années. On raconte que ces sulfureux personnages, s’enrichissent sur le dos des Centrafricains auprès de certains pays comme l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Liban et la Turquie.

Même si ces différentes révélations ont fait réagir plus d’un membre du gouvernement Nzapayéké, il n’en demeure pas moins que l’ancrage de la mafia s’est solidifié.

Par ailleurs, le pays fait face à un marasme économique sans précédent. Avec un tissu économique complètement ébranlé et un secteur agricole très frémissant, la Centrafrique risque une crise alimentaire inouïe dans un avenir proche. Malgré la saison actuelle, favorable à la culture, il est cependant important de noter que l’insécurité grandissante a imposé le chemin de l’exil aux cultivateurs.

Tout récemment, une autorité de la préfecture de l’Ouham Pendé aurait été retenue par les forces spéciales tchadiennes. D’après la description des faits, on lui reprocherait la manière par laquelle elle a incité les cultivateurs exilés au Tchad à reprendre les travaux champêtres, en vue d’éviter aux populations la probable crise alimentaire. A dire vrai, l’affaire a soulevé un véritable tollé à Bangui, mais comme à l’accoutumée, le gouvernement est resté muet.

De cette locution latine : « sustine et abstine » qui signifie en français : « supporte et abstiens-toi », on pourrait penser que tel sera dorénavant, l’attitude des autorités de Bangui. Elles doivent même se l’approprier auquel cas, elle démissionnerait. Soumission ou démission, on opposera toujours les mots contre des maux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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