Mots contre maux de rjpm

BRAZZAVILLE : LA MEDIATION DE LA DERNIERE CHANCE

Aussi incroyable que cela puisse paraître, la politique en Centrafrique est un vaste champ de bataille où tous les coups sont permis. Loin d’être figée, elle reflète la théâtralisation de l’environnement sociopolitique du pays. Les derniers rebondissements démontrent à suffisance à quel point la politique Centrafricaine est dynamique.

Quelques jours plutôt, presque tous les centrafricains évoquaient sans ambages le bras de fer entre la Présidente Samba-Panza et la Communauté Internationale sur le choix du Premier Ministre. Peu de temps après la nomination de Kamoun, les tractations sur la formation du nouveau gouvernement et les prises de position ont défrayé la chronique.

Compte tenu de la morosité du paysage politique et de l’inévitable blocage institutionnel, les forces vives de la nation ont unanimement sollicité la médiation du Président Sassou. A priori, l’objectif primordial de cette médiation demeure la décrispation du climat après les nombreuses passes d’armes suite à la nomination de Kamoun ainsi que la formation du gouvernement proprement dit.

Pas plus tard qu’au matin de ce jour 18 Août 2014, nous publions un article titré: « Le compte à rebours d’une foire d’empoigne politique », dans lequel l’on pouvait lire les lignes suivantes : « …Plusieurs bruits de souliers sont enregistrés ces temps-ci à Brazzaville et à Paris. Certaines fines bouches racontent que la Centrafrique fait l’objet de plusieurs réunions secrètes à Brazza ».

A l’heure actuelle, il y’a une réunion extraordinaire à Brazzaville sur le choix de Kamoun et la survie des institutions de la transition. Pour la circonstance, le médiateur a déployé des grands moyens pour dépêcher à Brazzaville les responsables Selekas, Anti Balakas, certains leaders des partis politiques et de la société civile. A ceux-là, s’ajoutent les personnalités politiques centrafricaines qui séjournent dans les luxueux hôtels Brazzavillois depuis quelques jours déjà.

Vraisemblablement, deux scénarios feraient l’objet des débats. A ce qu’il parait, le premier scénario consisterait à pousser le nouveau chef du gouvernement vers la démission. Dans le cas échéant, la Présidente devra le démettre pour apaiser les foyers de tension qui enveniment de plus en plus la situation.

Au cas où Madame Samba-Panza s’obstinerait à garder son Premier Ministre, le Conseil National de la Transition sera chargé de prendre ses responsabilités. Ce qui reviendrait à dire qu’une motion de censure contre la Présidence de la Transition serait le dernier scenario.

Une chose est sûre, le Président du Conseil National de la Transition, qui a survécu aux différentes mutations politiques du pays, convoite réellement le fauteuil présidentiel. En plus, il est envisageable qu’il assure l’intérim de la présidence jusqu’aux élections si jamais la Présidente Samba-Panza refusait de démettre Kamoun.

La tension est montée d’un cran à Bangui et les stratagèmes des différents camps se mettent en ordre de bataille pour accueillir à coups de protestation tous les délégués du conciliabule actuellement en cours à Brazza.

La Centrafrique est à un tournant décisif de son histoire. Quoique l’histoire refasse les plats, seuls les mots contre des maux suffiront.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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