Mots contre maux de rjpm

RCA : LA RELANCE ÉCONOMIQUE EST-ELLE UNE UTOPIE OU UNE RÉALITÉ ?

Dans les années 80, une telle question n’était pas susceptible d’être posée car l’économie de la Centrafrique était très florissante. En réalité, les indicateurs microéconomiques et macroéconomiques (indice des prix, PIB, taux de chômage, etc…) n’étaient assurément pas comparables à ceux des pays émergents, mais suscitaient beaucoup d’optimisme. Même le marché du KM 5, qui constituait le poumon économique de la capitale, avait un chiffre d’affaire avoisinant la somme de vingt-cinq millions de francs cfa (25.000.000) par jour. A cette époque, la régie financière de la Centrafrique fonctionnait convenablement et on observait une répercussion immédiate sur l’économie du pays totalement dépendant d’une assiette fiscalo-douanière. Il n’y avait l’ombre d’aucun doute sur la santé financière du pays.

La déchéance économique de la Centrafrique débuta au cours des années 90. Avec l’apprêté de la vie les plus burlesques durant ce temps, les autorités de Bangui étaient contraintes de promouvoir l’opération « Boubangueré » en vue de trouver un palliatif à l’économie exsangue du pays. Certes, cette opération était une aubaine pour l’entrepreneuriat du pays mais son expérimentation a démontré une série d’insuffisances dans la partie opérationnelle du projet. Aujourd’hui, le pays traverse un marasme économique sans précèdent. Sur une échelle de 0 à 10, il est acceptable d’attribuer le chiffre 1 à l’actuelle économie de la Centrafrique.

Le marché du KM 5, qui propulsait l’économie centrafricaine, peine à faire de nos jours un chiffre d’affaire à hauteur de cinq million (5.000.000) de francs cfa par jour. Il est clair que le bouleversement sociopolitique a eu une conséquence incommensurable sur l’économie nationale. Avec la relocalisation forcée des Centrafricains musulmans vers le nord, la précarité économique s’est intensifiée et le secteur des affaires est quasi inexistant. Bien que certains compatriotes soient devenus des commerçants à la hussarde, il n’en demeure pas moins que la relance économique soit encore qu’en phase intentionnelle.

Déjà, le paysage économique du pays est monopolisé par les expatriés qui interviennent dans l’import-export et dans le commerce en général. De plus, ils sont à la fois grossistes et détaillants. En l’absence d’une politique économique clairement affichée, ils caporalisent non seulement le secteur des affaires mais ils influent également sur l’environnement politique du pays. En sus de ce qui précède, il serait souhaitable que le potentiel président de la Centrafrique puisse prévoir une nouvelle politique économique permettant de réglementer et assainir le secteur des affaires.

Avec les mots contre des maux, il est possible que la relance économique soit au cœur des débats des futures échéances électorales.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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