Mots contre maux de rjpm

LES DIGNITAIRES RELIGIEUX SONT-ILS SUR LE BANC DES ACCUSÉS?

Depuis plusieurs mois en Centrafrique, trois autorités spirituelles que sont l’Archevêque de Bangui Monseigneur Nzapalaïnga, l’Imam Kobiné de la grande mosquée, ainsi que le pasteur Grekoyamé de l’église protestante, se sont en effet âprement investis dans la recherche des solutions à la crise en RCA, dont ils ont réussi à plaider la cause dans le monde entier. Plus particulièrement, si l’ONU s’est très vite emparée du dossier centrafricain, cela reste dû en grande partie, aux efforts fournis par le trio des trois « mousquetaires » de la paix, que certains observateurs internationaux sérieux, se plaisent à faire figurer déjà sur la prochaine liste des prétendants au Nobel.

En revanche sur le plan national, il semble que ces responsables religieux, font l’objet de plus en plus de sérieuses pressions et même des contestations, de la part de leurs ouailles. Ainsi l’Imam et sexagénaire Kobiné, pour avoir ouvertement reconnu que les musulmans n’avaient rien fait pour s’opposer à la Séléka, avait échappé de peu à un lynchage organisé par des membres de sa propre communauté. Il vit depuis plus de huit (8) mois chez l’Archevêque de Bangui, à qui certains prêtres reprocheraient de s’être investi unilatéralement dans le dossier de la paix, au lieu d’y impliquer l’ensemble des organisations catholiques. Avec le récent assassinat et kidnapping de prélats, il est clair les avis se sont davantage durcis. Quant au Pasteur protestant Grekoyamé, ses confrères ne cessent de lui reprocher sa méthode ou mode de fonctionnement très exclusif.
Selon certaines indiscrétions, les trois « mousquetaires » auraient eu à proposer à l’époque, une liste de personnalités qui font partie de l’actuel gouvernement Nzapayéké.

Aussi, considérant l’ensemble des constatations relevées ci-dessus, nous sommes amenés à poser un certain nombre de questions : l’Imam peut-il  encore prêcher en ce net moment la paix en dehors de la mosquée? Comment pourrait-il vulgariser auprès de la communauté musulmane, les informations recueillies au cours de ses multiples tournées ? De même, les chefs chrétiens, ne seraient-ils pas en train de perdre petit à petit toute crédibilité, et de voir leur autorité de plus en plus contestée ? Toutes choses qui risqueraient de ne pas arranger la situation actuelle du pays.
Par ailleurs, compte tenu de la complexité de la crise et à l’allure où vont les choses, on ne serait pas du tout surpris, d’apprendre que nos autorités spirituelles ont elles-aussi leur liste de candidats pour les prochaines échéances présidentielles et législatives.

Sur un autre plan, il faut noter qu’en dépit de la représentativité des églises et des mosquées sur toute l’étendue du territoire, il se pose un problème de diffusion du message religieux en Centrafrique. Certes, il y’ a plusieurs stations radios confessionnelles dans le pays, mais elles ont une fréquence limitée et n’émettent qu’en onde courte. Il serait peut-être souhaitable pour les autorités religieuses, de réfléchir aux possibilités d’implantation d’une radio-télévision œcuménique en RCA, dans l’unique but de promouvoir la paix, et de désarmer tous les cœurs. Cette contribution, permettrait sans doute de relativiser les fractures actuelles, de manière à favoriser l’affermissement du socle social très ébranlé… Qu’on se le dise, nous n’avons que les mots contre des maux…

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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