LA RCA N’EST PAS UNE FOSSE D’AISANCES POUR PRÉDATEURS ET DIRIGEANTS REPUS !

Trop c’est trop ! Le peuple centrafricain dans l’ensemble vous dit, à vous tous, dirigeants centrafricains corrompus et repus, dirigeants malfaisants, malpropres et malsains, ça suffit ! Le temps de rendre compte est venu. L’heure est arrivée de récurer vous-mêmes les écuries, et de remédier à cette incurie généralisée ! Que celui qui a couvert de sa merde les murs de la RCA, soit forcé de sentir sa merde et de les nettoyer de ses mains de merde ! Que celui qui a créé des problèmes, s’oblige à chercher des solutions ! Et si le peuple doit pâtir des conséquences de l’immoralité de ses présidents, que les premières victimes soient d’abord les présidents eux-mêmes ! Plus de cinquante ans de gestion souveraine, et pas un seul chef d’Etat exemplaire que la Centrafrique n’ait donné à l’Afrique ; pas un seul régime irréprochable, d’héritage intérieur satisfaisant, d’héritage dont l’héritier se soit déclaré fier ; de succession véritablement salutaire, de succession qui ne soit guère chaotique !
Les richesses de la Centrafrique n’auront que trop servi à satisfaire des rêves de grandeurs, à réaliser des ambitions démesurément égoïstes, à asseoir pour un temps des dynasties régnantes, assoiffées d’or et d’argent. Plus particulièrement, depuis les trois derniers régimes qui se sont succédés en RCA, depuis la banalisation des fonctions de chef d’Etat et de ministres en Centrafrique, les Centrafricains ont tour à tour vécu l’agenouillement sous Bozizé et son régime autocratique, subi neuf mois entiers de rituels sataniques monstrueux, imposés par les vampires assoiffés de Djotodja. Et nous voilà aujourd’hui contraints depuis neuf autres mois, d’assister impuissamment, aux orgies financières publiques de Samba-Panza et sa bande de parents et d’amis mafieux !
Que je le dise fort et le crie sur tous les toits, pour que l’on m’entende ! Le malheur de la RCA, ce n’est pas tant le règne triomphant du vol, de la corruption et de la gabegie, en un mot, de la mal gouvernance parfaite et les nombreux ravages qu’elle cause. Le malheur de la RCA, ce qui tue le peuple centrafricain et permet de le tuer encore et tuer toujours, c’est le refus du peuple lui-même d’exiger et d’obtenir des explications, de demander fermement à ses fossoyeurs de rendre des comptes, d’aller jusqu’au bout de la logique de vérité, qui seule peut permettre de mettre à nu les coupables, de moraliser les uns et les autres, et de discipliner la vie publique.
Depuis ces derniers jours, l’on a entendu et lu çà et là, de nombreuses réactions et déclarations, toutes relatives à la gestion du don angolais, laquelle gestion une fois de plus hélas – et jusqu’à preuve du contraire -, a donné lieu à ce qui ne peut être qualifié différemment et s’analyser autrement, qu’en termes de détournement de deniers publics. Aussi, dans l’ensemble, on peut relever globalement plusieurs courants d’interventions publiques, lesquelles laissent apparaître schématiquement trois grandes positions :
- Tout d’abord les irresponsables et insensés, qui cherchent à banaliser ce crime d’état, soit en minimisant sa portée, soit en cherchant à distraire le peuple – c’est le cas du gouvernement -, en allant « crier au voleur ».
- Les radicaux – ou les plus « bruyants » dirait la Ministre Gisèle Bédan -, apparemment les plus nombreux. Leur objectif premier autant que leur finalité dernière, reste la démission de Samba-Panza. Mais dès qu’on leur pose la question et savoir « et après ? », il y’a autant de propositions de solutions que d’individus ou de groupe d’individus. Un véritable panier de crabes.
- Les « modérés » – le terme peut paraître impropre mais je n’ai pu trouver rien d’autre de mieux-, qui eux, réclament des comptes tout de suite, et se réservent le droit d’accompagner leur position de propositions, ou d’attendre l’issue des hypothétiques enquêtes du CNT avant d’aviser.
Quant à moi personnellement, je me situerais parmi les « modérés » qui après réflexion et analyse, apportent au débat public leurs propositions en vue d’une solution de sortie de crise.
D’ores et déjà il faut dire et reconnaître que la situation actuelle de la RCA, n’offre apparemment que peu de chances aux uns et aux autres – fussent-ils de grands penseurs de la « théorie de la complexité » -, de trouver et de proposer une analyse parfaite, comportant un compromis unanimement admis de tous. Aussi, ai-je la faiblesse de reconnaître que sans être la meilleure ni la pire, mon analyse – comme toute analyse du reste – comporte sa part de vérité et d’approximation. Elle se déroule autour des trois grands points suivants :
A- SURTOUT SE GARDER D’OFFRIR UNE ÉCHAPPATOIRE IDEALE ET FACILE AUX PRÉDATEURS DU CLAN SAMBA-PANZA
Après dix années d’un règne chaotique, Bozizé et son clan finirent, contraints par la coalition armée de la Séléka, par abandonner le pouvoir à Djotodia, autoproclamé chef d’état le 24 mars 2013.
Une fois installé dans le fauteuil présidentiel, Djotodia et sa horde de combattants sanguinaires Séléka en à peine neuf mois de gouvernement, firent proportionnellement pire que leurs prédécesseurs, en termes de crimes de sang et de prédation. Pour « sauver la République », on ouvrit alors au chef rebelle une honorable porte de sortie par la démission.
Mais, peut-on vraiment s’empêcher de se poser la question de savoir, qu’est-ce qu’au fond la Centrafrique et les Centrafricains ont-ils gagné ou tiré de la fuite de Bozizé et la démission de Djotodja ? Quelles que soient les réponses, le constat reste amer :
- Les Centrafricains continuent de souffrir et la RCA reste toujours un pays en guerre ;
- Bozizé et Djotodja n’ont jamais rendu compte et peut-être ne le rendront-t-ils plus jamais, au peuple centrafricain qu’ils ont pillé et martyrisé ;
- Bozizé et Djotodia, compte tenu des moyens et des soutiens qu’ils arrivent encore à entretenir, continuent toujours à s’imposer – et ce n’est pas Samba-Panza qui me démentira -, comme des acteurs incontournables de la crise centrafricaine ;
- Tous les barons du régime Bozizé et Djotodia – Ndoutingaï, Patrice Ngaïssona, Taïb Yacoub -, sur qui pèsent pourtant de sérieuses présomptions de détournements de deniers publics, peuvent se la couler douce à l’étranger pour certains, et se permettre de continuer à narguer le peuple centrafricain, sans aucun risque de devoir un jour rendre compte.
Et voilà qu’aujourd’hui à nouveau, après neuf mois d’un règne essentiellement fondé sur l’enrichissement personnel et familial, un règne caractérisé par la prédation d’état, on veut tendre au peuple centrafricain le piège de la démission comme une solution de sortie de crise.
Même si je comprends le désespoir et le désarroi de mes compatriotes, je n’ai pas pour autant la naïveté de croire que la démission de Samba-Panza serait de nature à faire évoluer favorablement la feuille de route de la transition. Et pour expliquer mon refus d’adhérer à cette solution de démission, voici résumer ci-dessous, mon point de vue en quelques points :
- A l’heure actuelle, aucune véritable solution immédiate et acceptable par tous les regroupements socio-poltiques, ne semble véritablement exister et porter à la connaissance de tous, pour pallier un « départ » inattendu. En dehors des antibalaka et Séléka, qui ne peuvent que semer une fois de plus le chaos, la mort et la désolation, tous les politiques sont en retrait et se montrent impuissants. En plus, je ne crois pas que le Président du CNT Alexandre Nguendet, soit aujourd’hui dans la posture suicidaire d’accepter encore pour 15 jours, de jouer les pompiers de service. De toutes les manières, la RCA avancerait-elle en faisant du surplace ?
- Contrairement à l’impression qu’elle veut donner aujourd’hui, Samba-Panza, sait au fond d’elle-même, que la situation est « pourrie et que tout le monde l’a déjà sentie », elle la première de tous. Elle se sait désormais impuissante et surtout, contrainte de rendre des comptes. Mais arrogante et orgueilleuse comme elle est, elle n’entend pas s’avouer et avouer au peuple son incompétence et son incapacité à conduire la transition. Aussi, souhaite-t-elle être contrainte à la démission et à l’exil, pour ne pas être taxée de faible et fuyarde. Il faut que les Centrafricains comprennent que le clan Samba-Panza a ses antibalaka et ses Séléka qu’il sait manipuler et « agiter » dans un sens ou dans l’autre, et toujours dans la direction qui arrange le pouvoir. Contraindre Samba-Panza à la démission, c’est justement ce dont elle rêve le plus, pour ne pas avoir à rendre compte comme ses prédécesseurs. Plutôt qu’une option, crier à la démission de Samba-Panza est donc un dangereux piège.
- Samba-Panza, par sa mauvaise gestion et son entêtement, a créé un certain nombre de situations très désagréables. Pourquoi faudrait-il que ça soit un autre qui vienne après elle, pour s’ingénier à trouver les solutions ? La RCA doit cesser d’être considérée comme une fosse d’aisances et un paillasson, où chaque chef d’Etat arrive avec son clan, et après qu’ils se soient bien repus, au lieu de partir dans la dignité, se permettent de déposer leurs défécations et toutes leurs vomissures, en se disant au fond d’eux-mêmes : « tant pis pour ceux qui arrivent, ils s’occuperont de nettoyer ». Djotodia nous avait promis de débarrasser les centrafricains des immondices de Bozizé. Il a déposé de la merde d’éléphants. Voici que Samba-Panza arrive, déverse tranquillement ses insalubrités dont elle ne supporte plus les odeurs. Non ! Elle doit rester à côté et nettoyer et c’était là sa feuille de route. Les Centrafricains connaissent tous le dicton : « évite de chier là où tu te couches ou manges , de peur que les odeurs ne t’indisposent ». Samba-Panza, pour ne l’avoir pas compris, est inexcusable. Elle doit nettoyer et elle le peut, comme je le propose plus bas. Il ne suffit pas de crier tous les jours aux Centrafricains « je suis une femme de combat, je ne suis pas femme à démissionner », pour l’être. Quelqu’un dont je me souviens plus le nom avait écrit que « la grandeur d’un homme politique se mesure par sa capacité à maitriser les situations les plus délicates ». C’est bien le moment maintenant pour Samba-Panza.
Ceci dit, les raisons profondes de toutes les tergiversations, les remous sociaux et le regain de tension actuel, pour ceux qui veulent bien prendre le temps de s’interroger, passent par cette question :
B- QUI A PEUR DE L’INTERPELLATION DU CNT ?
Depuis que l’affaire du détournement du don angolais a été rendu publique par l’hebdomadaire jeune Afrique, suivi par « Les plumes de RCA » qui a apporté d’importantes preuves des malversations, de nombreux analystes ne cessent de porter des charges graves contre la présidente de la transition.
Ceci étant, c’est de l’intrépide Ferdinand Alexandre Nguendet, qu’est arrivé de manière plus ou moins inattendue, le coup fatal porté aux prédateurs. Seulement quelques petites phrases prononcées depuis ce mémorable 1er octobre 2014, par un seul homme, a suffi pour semer la panique et la plus totale débandade au sein du clan Samba-Panza et Kamoun :
« Parlant de la question du don angolais accordé à notre pays et dont on évoque la mauvaise gestion, je dis qu’il s’agit d’une question à éclaircir afin de laver le soupçon de prédation qui pèse sur le pouvoir exécutif.
Le Conseil National de Transition va auditionner tout le Gouvernement sur le sujet car me semble-t-il il n’y a rien à cacher au peuple. Le peuple a le droit de connaitre la vérité sur les moyens gracieusement mis à la disposition de notre pays par les partenaires et pays frères ainsi que de la gestion qui en résulte. »
Il est presque certain que si aujourd’hui le CNT, par impossible, parvenait à trouver des raisons de ne plus interpeller le gouvernement, il y’a fort à parier que les troubles de ces derniers jours connaîtraient un net ralentissement.
Mais qui a intérêt à ce que l’interpellation du gouvernement n’ait pas lieu ? Des noms sont connus de tous dont entre autres :
- Samba-Panza
- Kamoun
- Joseph Mabingui
- Christelle Samba-Sappot
- La direction générale d’Ecobank
- Bokoyo
Depuis lors, madame Samba-Panza et son clan, n’ont trouvé aucune argumentation objective et digne pour se défendre. Au contraire, ils sombrent dans le mensonge et la délation. Pour trouver une ligne de défense, des conseillers et membres du gouvernement, comme de véritables joueurs de dames, essaient de placer leurs pions, en espérant trouver l’argument qui fera mouche chez les Centrafricains. Alors tout y passe, pourvu qu’au moins une « dénonciation » permette au gouvernement de se dédouaner, et surtout de se soustraire à la juste interpellation du CNT :
- « Beaucoup seront surpris de voir la longue liste des bénéficiaires de ces fonds dont ceux qui crient au voleur en ce moment ». Dixit Samba-Panza. Le peuple attend toujours cette liste qui ne viendra jamais, et si elle vient, ne convaincra plus personne.
- « Nguendet veut nous interpeller ? Qu’il nous dise ce qu’il est advenu des 250 millions de Sassou-Nguesso » ! Un montant que même le Président Congolais ne reconnaît pas avoir donné et ça fait pschittt ! Comme dirait l’autre.
- « vous avez détourné le don taïwanais, le don japonais, le don argentin…le don venu du ciel…nous aussi nous détournons 1 milliard du don angolais; on est tous des voleurs ». Nous n’y sommes pas encore. Il faut toujours citer plus de « dons » certainement, pour réussir à « attendrir » les Centrafricains.
Tout compte fait, sans le savoir, sans le vouloir peut-être, pour le camp Samba-Panza, l’argument du « voleur qui crie au voleur » a produit au moins deux effets pervers : tout d’abord, à l’attention de tous ceux qui ont eu la lumineuse idée d’utiliser l’argument des différents dons comme « élément de langage » pour se défendre, je voudrais dire tout simplement qu’ils ne sont pas du tout « gentils et solidaires » du père Mabingui le « Dicarb PR ». Doit-on penser que partout où le « vieux » passe les dons trépassent ? Il était aux affaires sous le régime de Kolingba lors du don taïwanais et encore aux affaires avec son « tableau de comptabilité chimique » sous Samba-Panza pour le don angolais. Et à chaque fois on parle de « dons » !
Ensuite, en sortant l’argument des dons qui appartiennent tous au passé, les Centrafricains sont tentés de dire, « du passé nous ne pouvons plus rien, faisons table rase. Mais pour ce qui est du présent, il vous faut absolument rendre compte pour vous, et à la place de tous vos prédécesseurs ! »
Encore une fois, j’exhorte le gouvernement à abandonner cette ligne de défense abjecte et à faire amende honorable !
C- SAMBA-PANZA PEUT ET IL EST SOUHAITABLE QU’ELLE SOIT MAINTENUE EN POSTE SOUS CONDITIONS :
- De relever immédiatement de son poste l’actuel Premier Ministre Mahamat Kamoun : il faudra que Samba-Panza comprenne que cette nomination est la cause de tous ses malheurs et qu’elle n’a pas encore fini de lui causer tous les torts. Un premier ministre, même dans les pays normaux, est un « fusible ». Une présidente en difficulté ne devrait avoir aucun état d’âme. Mais là encore, il se pourrait que je sois en train de perdre mon encre et ma salive pour rien. Ce qui lie Samba-Panza et Kamoun est peut-être plus fort qu’on ne pourrait l’imaginer.
- Samba-Panza a tout à gagner à nommer rapidement un Premier Ministre fort et adoubé par la communauté internationale et nationale. Je me demande qu’a-t-elle à perdre en acceptant de « sauver » la RCA ?
- Samba-Panza doit cesser de prendre la République et les Centrafricains pour des « imbéciles et des canards boiteux ». Sa fameuse Chef de cabinet particulier, Samba-Sappot, « coffre – fort de maman » devrait être démise. De toutes les manières, elle n’a plus rien à regretter, maintenant qu’elle a suffisamment rempli les comptes de différentes banques camerounaises et achevé la construction de la maison de son père qui peut enfin tout oublier du passé. Quant à Stéphane Samba-Sappot, je n’ai plus rien à dire. Voici un garçon qui est content de participer activement au « suicide » et à la perte de sa maman ! Un tel garçon est tout sauf responsable et intelligent.
- Si Samba-Panza tient à entrer dans l’histoire, et elle le peut, car « il n’y a que des imbéciles qui ne changent pas ». Elle doit également remettre en question ses relations avec Demafouth et Ngakola. A propos du premier les Centrafricains ont déjà suffisamment attiré son attention et le réveil tardif risque d’être douloureux pour elle. Quand à la seconde qui semble manquer d’esprit, il faut que Samba-Panza réalise elle-même enfin qu’elle est Chef d’Etat.
En définitive, et bien que je ne me fais aucune illusion sur la personne même de Samba-Panza dont l’ego serait surdimensionné, j’ai voulu par ces derniers conseils qui lui parviendront, je l’espère, tenter le tout, pour faire entendre raison à la Présidente de la transition. Au moment où j’écris ces lignes, je pense à tous les Centrafricains qui souffrent, tous ceux qui meurent ou sont condamnés à mourir à cause de la « bêtise centrafricaine ». Je parle au nom de tous ceux-là qui ne peuvent parler. Et si l’écho de ma voix pouvait parvenir jusqu’au cœur de la « sœur-fille-épouse et mère » de Centrafrique, mon existence et mon engagement auraient enfin servi à quelque chose pour mon beau pays !
Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social
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