Mots contre maux de rjpm

LA PEUR DE L’INCONNU : ORIGINE INDÉNIABLE DE PLUSIEURS CRISES EN CENTRAFRIQUE

Par RJPM

En politique, comme disait l’autre : « Plus l’on est faible en pouvoir, plus l’on est fort en gueule ». Sans surprise, les régimes successifs y compris les transitions calamiteuses de Djotodjia et des mains baladeuses ont servi ce vieil adage politique comme menu aux Centrafricains. Presque tous les dirigeants, hormis Bokassa, sont de très bons parleurs sans jamais joindre concrètement l’acte à la parole. Me diriez-vous très certainement que cela confirme le postulat selon lequel les bons diseurs en politique ne sont pas toujours de bons faiseurs. Car s’il y’avait un alliage entre ce que le politique dit et les actes qu’il pose en réalité, la Centrafrique serait un pays très développé à l’heure actuelle.
Hélas ! Plusieurs années après les indépendances, la Centrafrique traverse toujours une impasse excessive. On constate avec amertume que les édifices publics tombent à petits coups de rabot en désuétude, l’économie s’effrite, les infrastructures routières sont complètement défectueuses, les symboles de l’état sont bradés à tour de bras, l’insécurité s’intensifie, la fracture sociale se creuse davantage et le climat de défiance s’est emparé de l’environnement sociétal. Au fil de l’épée, le pays s’est plongé dans un marasme économique sans précédent à telle enseigne que la population se clochardise. Pourtant, on pensait que ces dirigeants étaient élus pour garantir le bien-être, la sécurité ou du moins changer ce qui devait l’être dans le pays. Voilà qu’ils contribuent avec plaisir à la décadence du pays tout entier.

Il n’est un secret pour personne qu’un régime qui cause tout le temps du tort à son peuple a irrémédiablement peur de l’inconnu. Cela va sans dire que ce régime pense au compte qu’il devra rendre lorsqu’il ne sera plus au pouvoir.
A titre d’illustration ! La « Sambapanzie » s’est en un temps record enrichie plus que l’ensemble des anciens régimes réunis. Une goinfrerie sans précédent. En si peu de temps, elle a spolié totalement le pays. Si certains analystes parlent de « génocide économique » perpétré par les mains baladeuses de la transition, d’autres évoquent un véritable tsunami sur l’économie nationale. Même les édifices publics qui faisaient jadis office de logements sociaux des hauts fonctionnaires et autres personnages occupant divers postes de responsabilité, ont été vendus comme des petits pains. Dans l’entourage de Dame Cathy, on parle même de la braderie à outrance des symboles de l’état. En tout cas, si les autres régimes ont par le passé, vendu avec modération les biens publics, symboles de l’état centrafricain, Dame Cathy et son clan ont montré leur grande force de frappe, leur capacité à ruiner le pays en un temps record. S’ils pouvaient vendre les murs de l’Assemblée nationale et les meubles de l’hémicycle, le Palais de la Renaissance, le Camp de Roux et bien d’autres symboles de l’état, ils le feront sans bégayer. Néanmoins, la « Sambapanzie » a peur de nos jours du lendemain. Elle a peur de rendre compte de toutes ses forfaitures en cas de changement de régime. En vérité, les méfaits de la « Sambapanzie » sont tellement énormes qu’elle souhaiterait pactiser avec toutes les figures de proue susceptibles de remporter les prochaines élections présidentielles, dans l’optique de protéger son arrière-boutique.

Bien évidemment, Dame Cathy et ses sbires ont peur que le nouveau régime s’occupe exclusivement d’eux. C’est pourquoi cette peur les pousse à torpiller le processus électoral et la transition en cours. Rien ne laisse entrevoir de nos jours que les élections se tiendront à la date indiquée et que la transition se terminera au 30 Décembre 2015. De même que la peur de l’inconnu s’est emparée de tous les partisans de la « Sambapanzie », de nombreuses questions taraudent actuellement l’esprit des Centrafricains telles: quel sera le sort de la « Sambapanzie » au lendemain des élections ? Passera t-elle devant la justice pour « génocide économique » ? L’état se réappropriera ses biens bradés ? Il est fort possible que la peur de l’inconnu puisse pousser les caciques de la « Sambapanzie » à former une rébellion dès le retour du pays à l’ordre constitutionnel. Enfin, ce n’est qu’un mot contre les maux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE

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