Mots contre maux de rjpm

ÉCHANGE ENTRE ANICET G. DOLOGUÉLÉ ET JOACHIM KOKATÉ : ANALYSE ET DÉCRYPTAGE

Par RJPM

En Centrafrique, l’on sait faire d’une insinuation calomnieuse un art de vivre et de la commune renommée une tasse de thé. Depuis quelques jours, le pouvoir en place ne cesse d’accuser le président de l’URCA, Monsieur Anicet Georges Dologuélé d’un coup d’état imaginaire.
Une telle accusation nécessite à coup sûr des preuves irréfragables. Or dans le cas d’espèce, le pouvoir de Bangui ne dispose qu’une bande sonore d’un échange entre Joachim Kokaté et Anicet Georges Dologuélé. A croire que cette bande sonore, qui ne dispose d’aucun élément compromettant, a été enregistrée par Joachim Kokaté devenu dans un passé récent ministre grâce à ses machinations politiques dont lui seul connait les recettes. Jamais de mémoire d’homme, un barbouze du temps moderne encore plus un ancien ministre de le République ne sait jamais prêter à ce genre d’espionnage de bas étage. Cela prouve à suffisance l’état dépressif du pays. Même si le scénario et le casting de l’enregistrement de Dologuelé par Kokaté ont été écrits et mis en scène par un maître de suspense, ils donnent in fine le sentiment d’un travail mal fait et inachevé.

Certes ! On a tout vu en politique, mais on n’a jamais vu un ancien ministre jouer les espions de la République. Quel gâchis !
Contrairement à ce que les bien-pensants de la média-sphère proche du pouvoir de Bangui racontent à la longueur de la journée, il n’y a point une intention de déstabilisation du pouvoir en place dans les dires du président de l’URCA durant l’échange qu’il a eu avec Kokaté
Puisqu’on n’est pas dans une émission de télé-réalité, nous allons évoquer le fond et la forme de cette bande sonore. L’analyse et le décryptage de la bande sonore nous ont permis de diviser l’échange entre Anicet Georges Dologuélé et Joachim Kokaté en 12 parties.
Dés le début de l’échange, les deux personnalités se sont montrées respectueux l’un envers l’autre à travers l’appellation Mr le Ministre et Mr le Premier ministre. Rien ne laisse présager à ce niveau l’idée d’une relation ambiguë entre eux. Dans la première partie, Dologuélé parle de la faiblesse du pouvoir législatif face à l’exécutif, de la motion de censure et il a surtout dit quelque chose qui traduit réellement son état d’esprit : « Faire de l’opposition, ce n’est pas pour que Touadéra tombe bas encore. On fait de l’opposition pour qu’il rectifie le tir ». Fin de citation.
La deuxième partie de l’entretien a juste permis à Dologuélé de mettre en exergue la cause du torchon qui brûle depuis un certain temps entre le président de l’Assemblée et le Ministre des Finances.
La troisième partie de l’entretien était un réquisitoire de Anicet Georges Dologuélé contre le président Faustin Archange Touadéra qui a passé un séjour de plus d’une semaine à l’extérieur alors que son peuple traverse une impasse excessive dans l’arrière-pays. Pire encore, il n’ose adresser un message de compassion à son peuple depuis son séjour doré à l’extérieur. Jusque là, le président AGD était réellement dans son rôle d’opposant. Il analyse, critique et donne son point de vue. Chose normale. Sans transition d’idée encore moins d’approche analyse, Joachim Kokaté se lance dans une envolée qui n’a point son pareil dans la quatrième partie. En lieu et place de Mr le Premier Ministre, il le désigne sous l’appellation du président. Erreur d’appellation ou simple stratégie de casting….En attendant la fin de l’histoire, l’on doit déduire que l’inconstance de l’espion de la Touadereuse n’est rien d’autre que l’arbre qui cache la forêt. Il parle avec insistance des groupes rebelles, du courage et de la détermination à changer les choses. Il finit son envolée non seulement par un questionnement: A quand prendrons nous notre responsabilité ? mais également par la mise en place d’un plan minutieux pour coincer le système en place. Curieux de connaître d’avantage le fond de la pensée de ce casseur d’assiette, Dologuélé se mit alors dans la posture d’un Journaliste. C’est à ce moment là qu’il lui posa plusieurs questions. En répondant à ces questions, Joachim Kokaté démontra à quel point, il est capable de déstabiliser le pays, de le bloquer comme c’en est le cas pendant la transition mais surtout de collaborer avec tous les groupes rebelles. A entendre les envolées explicatives peu convaincantes de Joachim Kokaté, on a immédiatement l’impression qu’il était en mission télécommandée. Il multipliait les paroles dans l’unique but de pousser Dologuélé à renter dans son petit jeu tout en prêchant le faux pour avoir le vrai.
De la cinquième à la huitième partie, le sulfureux Kokaté a véritablement démontré sa capacité de nuisance.A force de se montrer maître d’un jeu hyper dangereux, Dologuélé a voulu connaître ses interlocuteurs dans la neuvième partie.
Il est tellement prudent dans ses dires qu’il va jusqu’à affirmer qu’il ne connait presque pas le président de la République.
Si Dologuélé analyse la désaffection généralisée du pouvoir en place dans la dixième partie, il ne se revendique pas le titre foncier de l’opposition dans la onzième partie. N’ayant pas obtenu gain de cause, l’espion de la Touadereuse jette l’éponge dans la douzième partie. S’il faut passer toute cette bande sonore au crible de la raison critique, l’on ne trouvera aucun mot qui pourrait atteindre à la sûreté de l’état.

En sommes, le président de l’URCA est juste victime d’une insinuation calomnieuse qui n’a jamais connu l’ombre d’une démonstration convaincante. Anicet Georges Dologuélé est un enfant de chœur intègre, sincère et un patriote déterminé qui n’a jamais opté pour la brutalité. Il aurait pu appeler son électorat lors du scrutin passé à une désobéissance civique mais il fait passer la stabilité de son pays avant son propre intérêt. Anicet Georges Dologuélé n’a jamais traîné une casserole de déstabilisateur de la République. Au lieu de se remettre en question après les derniers rebondissements du terrain, la Touadereuse se contente de crier au loup sans chercher à analyser sereinement la bande sonore. Juste des mots contre les maux de notre société.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE

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