Mots contre maux de rjpm

CENTRAFRIQUE : DU RIFIFI AUTOUR DE LA PARTICIPATION DE BOZIZE, DJOTODIA, NDOUTINGAI ET NOURREDINE AU FORUM DE PAIX

Par RJPM

A son accession au pouvoir le 24 Mars 2013, le tombeur de Bozizé, Djotodia évoqua l’idée d’un dialogue pour la paix et la réconciliation nationale. Mis sous pression par l’escalade de la violence au lendemain de son coup de force, il réitéra à plusieurs reprises, son souhait de réconcilier les Centrafricains entre eux et de renouer le dialogue social avec toutes les forces vives de la nation. Soucieux d’une Centrafrique unie et apaisée, nous avions proposé en ce temps un plan de sortie de crise qui fut d’ailleurs publié le 29 Avril 2013 sur le site de Sozoala. Cette proposition de sortie de crise comportait plusieurs chapitres parmi lesquels l’on pouvait trouver celui d’un forum du pacte républicain.

Dans cet article figurait l’extrait suivant : « D’aucun ignore l’impasse excessive dans laquelle se trouve notre pays, mais il convient d’admettre que les linges sales se lavent en famille. En effet, la Centrafrique a connu depuis plus de deux décennies plusieurs crises à répétition dont les dénouements engendrent toujours d’autres conflits. Il est très bizarre de constater qu’une crise solutionnée donne naissance à une autre. Certains observateurs estiment que la résolution des conflits centrafricains ne tienne généralement pas compte de l’environnement sociétal et de la sociologie du pays. D’autres observateurs pensent qu’il faut une solution à la Centrafricaine qui tiendrait compte des réalités du terrain. D’autres encore lâchent courageusement qu’il faut une solution originale à la crise centrafricaine pouvant engager la responsabilité de toutes les forces vives de la nation. En tout cas, il faut admettre que les réactions varient d’un courant de pensée à un autre. Mais tout le monde s’accorde à dire qu’il est temps que les fils et les filles de Centrafrique puissent s’asseoir pour discuter sérieusement de l’avenir du pays. Oui ! Il faut une plate forme d’échange et de débat…Une table ronde exceptionnelle. » Fin de citation.

Aujourd’hui, il est évident que le peuple souhaite vivement une table ronde de paix qui sorte des sentiers battus. Car lorsqu’on ne tire pas des leçons du passé, on répète toujours les mêmes erreurs. Et les faits sont têtus. Au délà des plaies béantes laissées par l’actuelle crise, il faudrait un dialogue atypique pour inciter les Centrafricains à enterrer définitivement la hache de guerre. Encore faut-il que les organisateurs du forum n’excluent point les acteurs principaux de la crise pour telle ou telle raison de peur que la plate-forme n’accouche d’une souris. Toutefois, pourquoi le pouvoir de Bangui refuse t-il la participation de Bozizé, Djotodia, Ndoutingai et Nourredine au forum de la paix? Doit-on comprendre que la réconciliation et la justice sont désormais dans le même panier en Centrafrique? Ces personnalités sus-mentionnées ne jouissent-elles pas d’une présomption d’innocence pouvant leur permettre de participer à cette table ronde ? N’ont-elles pas droit à la parole même étant dans le couloir de la mort? Devrions-nous comprendre qu’un décideur mondial voudrait vaille que vaille réduire ces quatre personnalités au silence? L’occasion ne fait-elle pas le larron pour que le peuple sache enfin la vérité? Nous constatons qu’au sein même de l’AFDT l’un des regroupements politiques centrafricains, les voix sont discordantes.  Certes, la Justice ne doit pas être ignorée compte tenu des nombreuses victimes, mais elle doit fonctionner à son propre rythme en dehors de toute considération politique.

Ainsi, petit à petit la parole se libère, tout le monde ne parle plus que du rififi autour de la participation de Bozizé, Djotodia, Ndoutingaï et Nourredine au prochain forum de la paix. Mais pourquoi le pouvoir de Bangui redoute t-il à ce point ces quatre personnalités? Les autorités veulent-elles éviter une foire d’empoigne désastreuse? N’est ce pas l’occasion des grands déballages? Que cherche t-on à nous cacher? Sinon, pourquoi choisir le Pr Bathily comme président du présidium en lieu et place des compétences distinctives nationales ? Monsieur Bathily est-il catapulté à ce poste dans l’unique but de préserver l’image des instigateurs occultes du conflit centrafricain? Même si ceux-ci ne souhaitent pas voir leur nom apparaître dans les débats, il est d’une évidence absolue que les Centrafricains se parlent d’abord entre eux et la cour pénale internationale pourra s’occuper des auteurs de crimes odieux par la suite.

Qu’on se le dise, ce ne serait pas à la cour pénale internationale (CPI) que le peuple saura les vérités cachées sur les problèmes inhérents au pétrole de Boromata (village natal de Djotodia dans la préfecture de Birao), celui de Carnot, l’Uranium de Bakouma, la Cimenterie de Nzila, les complots de certains leaders politiques et les multiples rebellions qui sont à l’origine du drame actuel que vit le peuple. Au demeurant, le peuple n’en a cure des querelles de personnes, des guerres de positionnement et des rancœurs de bas étage de certains hommes politiques. C’est pour cela qu’il voudrait que toutes les cartes soient rabattues lors de ces pourparlers afin que les mots se dressent contre les maux qui gangrènent notre société.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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Un commentaire

  1. Oui RJPM, mille fois d’accord mais entre centrafricains, nous devrons laver notre linge sale. Nouradine n’est pas centrafricain et pour ses crimes il devra être le premier client, non pas de la CPI mais de la nouvelle cour criminelle spéciale.Il devra en être ainsi pour tous les crimes dont les auteurs ou co-auteurs, complices n’ont jamais rendus des comptes.Mais est ce que seuls les dirigeants politiques sont ils responsables des injustices dans notre pays? Il me semble que beaucoup ont à se reprocher et cela dans toutes les sphères d’influences du pays. Beaucoup de magistrats,de policiers et autres se sont souvent assis sur la loi, préférant la corruption ou s’arrogeant du fait de leur fonction une sorte de puissance au point d’en abuser. Je reste convaincu que le centrafricain bête et docile d’hier est bien mort et que celui qui ressuscitera, si rien n’est fait dans le sens de la justice et la réparation, sera implacable. Ce sera peut-être ici le début de la renaissance du Centrafrique…

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