Chronique de GJK

CENTRAFRIQUE : UN, DEUX, TROIS ET CESSEZ-LE-FEU !

21 juillet 2014, une partie du gotha centrafricain s’est réveillé ce matin au bord du fleuve Congo. Mais la Centrafrique qui a décidé de ne pas participer au forum de Brazzaville n’a pas tort. N’a pas tort non plus, la Centrafrique qui a décidé de participer au forum de Brazzaville. A tort sans doute, la Centrafrique qui a décidé de ne pas décider, parce qu’on a décidé qu’elle n’avait pas à décider.

Assez régulièrement, nous avons tous à faire des choix difficiles dans notre propre vie. Plus régulièrement encore – surtout quand nous exerçons des responsabilités publiques -, nous sommes tenus de prendre des décisions qui engagent dans nombre de cas, la vie de tout un peuple. Et aujourd’hui, au tournant décisif (?) de la capitale congolaise, 169 Centrafricains présents, ont la lourde responsabilité en trois jours, de parler juste, d’échanger vrai et de se prononcer clairement, en faveur des options capitales et définitives, que tout le peuple centrafricain espère et attend. Faute de quoi, d’autres organisateurs et apporteurs de solutions, sauront déterminer de l’avenir de la RCA.

Même s’il est devenu presque normal, constant et établi – lorsqu’il s’agit de la RCA -, de douter de tout et de ne croire en rien ni en personne, la semaine de « toutes les responsabilités », très mouvementée, qui a précédé celle-ci, vient de prouver que les Centrafricains sont lassés du mépris et des humiliations dont ils sont sans cesse les victimes et les cibles ridicules. Désormais, nous n’avons plus peur, et nous ne nous laisserons plus dicter notre destin. Au contraire, les Centrafricains ont conscience que ceux qu’ils ont toujours craints et adulés jusqu’ici à cause de leur richesse, sont eux-aussi susceptibles sinon de reculer devant les pauvres, du moins de négocier avec eux. Dans leur grande majorité, la plateforme des religieux, la société civile, les regroupements et associations politiques, sont descendus dans l’arène pour prouver, qu’intellectuellement, ils n’étaient point que des cruches vides retentissantes, comme ils se sont entendus traités très souvent. Et si au bout du compte, certains se sont laissés attendrir après avoir résisté à participer au forum de Brazzaville, osons espérer que c’est pour donner à ces assises toute leur chance de poser les jalons d’un cessez-le-feu qui sera immédiatement suivi du désarmement. Le reste n’est qu’une question de dialogue entre Centrafricains.

De ce lundi 21 au mercredi 23 juillet, trois jours durant ; jour par jour, heure par heure, minute par minute, la Centrafrique qui a dit non et ne participe pas au forum de Brazzaville, devrait suivre à la trace, la Centrafrique qui a dit oui et participe audit forum. Aujourd’hui, grâce à la magie des réseaux sociaux, il est possible de savoir à la seconde près tout ce qui se dit et les tendances des discussions. L’on doit pouvoir réagir et dénoncer immédiatement toutes les « déviances » pressenties, par rapport aux points de discussion strictement recadrés, et qui ont pu motiver certaines participations à ce forum. Malheur à toutes les personnes que le peuple surprendra en flagrant délit de trahison, car il existe bien des limites à ne pas dépasser quant à l’espace de confiance.

Un jour pour écouter, le deuxième pour échanger, et le troisième pour décider. Cela suffit très largement. Un, deux, trois et cessez-le-feu sur tout le territoire de la République Centrafricaine !

Vivement que le budget de l’administration pénitentiaire soit revu à la hausse…

GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

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