Mots contre maux de rjpm

CENTRAFRIQUE : UNE JEUNESSE EN QUETE DE REPERE

Ce thème, qui fait l’objet de notre chronique, a été récemment au cœur d’un débat contradictoire des jeunes panafricains réunis au Kenya. Soucieux du climat malsain qui prévaut depuis très longtemps en Centrafrique, ces panafricanistes ont abordé tous les contours des problèmes ayant conduit au manque de repère de la jeunesse centrafricaine. Lors de cette rencontre, si certains débatteurs estimaient que la jeunesse a toujours été instrumentalisée par la politicaillerie centrafricaine, d’autres pensaient que les régimes successifs n’ont rien fait pour lui assurer un avenir radieux. D’autres encore développaient que la jeunesse est aussi, par son insouciance, responsable de sa situation.

A première vue, le débat était à la fois houleux et très constructif. Aussi, les avis variaient d’un intervenant à un autre. En revanche, ils parlaient d’une même voix lorsqu’il fallait évoquer l’avenir de la jeunesse centrafricaine. A l’unisson, les jeunes panafricains ont attesté que l’avenir de leurs confrères centrafricains est probablement hypothéqué. Même si tous les hommes politiques reconnaissent que la jeunesse est l’avenir de demain, il en demeure pas moins qu’on ne peut projeter son avenir que si ses attentes sont réellement prises en compte par les autorités du pays. 

Dans cette vallée d’incompréhension sur l’importance de la jeunesse, il est impérieux de paraphraser l’ancien président  Jacques Chirac qui disait : « La jeunesse est comme une bombe. Si on ne la désamorce pas, elle risque d’exploser ». Au demeurant, le désamorçage de cette bombe ne peut s’effectuer qu’à travers l’éducation, l’instruction, la création d’emploi, la justice sociale, l’autonomisation, le renouvellement rationnel de l’élite, etc.

A contrario, une jeunesse, qui nage constamment dans l’illettrisme, l’analphabétisme, les exactions crapuleuses, les actes de vandalisme, le banditisme à grande échelle, la dépravation des mœurs, les guerres fratricides, ne peut être sujette à caution pour l’avenir du pays et par ricochet elle est assimilable à une bombe très nocive. Il est clair qu’une jeunesse, qui se laisse embrigader à tout va dans des situations fâcheuses, constitue un danger permanent pour l’avenir de son pays.

En tout cas, l’heure du désamorçage a sonné. La jeunesse doit être responsabilisée. Bien que les politiciens essayent de la caresser dans le sens du poil à l’approche des échéances électorales, on constate qu’elle est  insensible à leurs appels de pied. Qu’on se le dise, la jeunesse qui offrait son suffrage aux leaders politiques en contrepartie des morceaux de savons, de viandes, de paquets de sucres, des tee-shorts et autres gadgets, n’a plus droit de cité dans la Centrafrique contemporaine.

Il est temps qu’une jeunesse beaucoup plus entreprenante émerge. Avec les « mots contre des maux » on incitera la jeunesse délinquante à transformer son énergie de destruction en une force de reconstruction nationale.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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