Vos plumes

PLAIDOYER POUR UN SYSTÈME ALTERNATIF

Par Kpla Kongo

Nous devons partir d’un constat. À partir de ce constat, chercher une solution.
Celui que ce système est pourri, il est gangrené par la corruption, que l’élite politique ne sert absolument pas nos intérêts, et que le système qu’on nous présente comme étant une démocratie n’en est absolument pas une.
Pourquoi nous ne sommes pas en démocratie.

Un des visages de notre aliénation est la croyance que nous sommes en démocratie, et que les élections telles que organisées chez nous en est l’expression.

Nous avons hérité d’un système dont nous n’avons qu’une idée approximative de son origine et de sa nature profonde. Le seul fait qu’il nous ait été imposé par les puissances dominantes leurs confère dans notre esprit, une valeur naturelle.
La démocratie originellement définie, c’est le pouvoir du peuple par le peuple, qui l’exerce directement. Cette définition qui reste un idéal n’a rien de commun avec ce qui est à l’œuvre.

La démocratie, à défaut d’être exercée directement et exclusivement par le peuple pour des raisons pratiques évidentes, doit l’être dans l’intérêt du peuple, sous son contrôle, et avec des mécanismes permettant son intervention en toute circonstance.
L’origine de la démocratie représentative qu’on nous a imposée remonte à la constitution américaine et la Révolution française à la fin du 18è siècle. Voilà ce qu’en disait Adam Smith aux USA:

« nous ne voulons pas de la démocratie, nous ne voulons pas que le peuple décide. Il nous faut une structure qui protège les riches des pauvres ».
C’est ainsi que s’est définie la démocratie représentative : « nous choisissons qui nous domine, qui décide à notre place », ça nous donne l’impression de décider de quelque chose.

Chaque pays doit inventer son modèle de démocratie. La grande Bretagne est une démocratie sans constitution. En Chine on ne vote pas, En Suisse et dans les pays nordiques, il y’a l’instauration du référendum d’initiative citoyenne…

Nous avons adopté un système qui n’est qu’un assemblage de dispositifs formels.

On ne peut pas transposer des démocraties conçues selon les traditions,d’autres peuples, des systèmes modelés par les évolutions et les tribulations de leurs histoires propres.
Mais nous leurs accordons des propriétés et des valeurs quasi universelles et naturelles à l’égal de la loi de la pesanteur. Ici comme dans tous les domaines, nous recourons au prêt à appliquer institutionnel.
Les règles que nous appliquons n’ont pas toujours existé, il a bien fallu les inventer un jour.
Tout a été fabriqué. Le droit, l’économie, l’organisation politique et sociale…. On les élabore en tirant les enseignements de ses échecs, ses crises et des objectifs, de son histoire et ses traditions.

Une vraie démocratie, au moins celle qui en aura les traits caractéristiques est possible, celle qui inversera les rôles et rendra le pouvoir immangeable. Ce qui ouvrira la voie à ceux d’entre nous qui veulent œuvrer réellement pour l’intérêt général. Pour cela, il faut inventer de nouvelles institutions qui nous rassemblent. Des institutions qui donneront un contrôle plus conséquent aux citoyens, qui comprendront des moyens de contrôle, de révocation et de sanction, de sorte à nous donner des dirigeants serviteurs au lieu de maîtres.
Il faut partir de nos réalités, des obstacles que nous voulons éviter, des problèmes que nous voulons résoudre pour confectionner notre loi fondamentale, et non plaquer un modèle importé.

Kpla Kongo

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