Chronique de GJK

CENTRAFRIQUE : LA RESPECTABILITÉ NE SE QUÉMANDE PAS !

A voir tourner en boucle sur France 24, ces images peu glorieuses de Madame Samba-Panza, la Présidente de la Transition Centrafricaine, toute penaude, tantôt assise, tantôt debout, gesticulant et visiblement outrée, en train d’attendre depuis « une ou deux heures au bout du couloir qui jouxte la salle de réunion », les délibérations de ses collègues chefs d’Etat de la CEEAC sur son propre pays, il se dégage chez tout patriote Centrafricain, comme un sentiment personnel de profonde déchéance et de totale impuissance. Ce spectacle humiliant qui a parcouru le monde entier, vient offrir à tous ceux qui le soupçonnaient sans en avoir la preuve évidente, la démonstration et la confirmation de la dignité perdue, de la grandeur altérée, ainsi que de l’infantilisation consommée, des hautes autorités qui gouvernent le pays de Boganda ! D’ailleurs, c’est ce que reconnaît clairement le Premier Ministre Nzapayéké, quand il avoue et lance sur cette même France 24 « c’est certainement frustrant ! ». De quoi à en rester comme deux ronds de flan.

Il ne s’agit pas maintenant d’aller chercher les causes des malheurs et de tout ce que subissent la Centrafrique et les Centrafricains, en dehors de leur pays. Non ! C’est ce qui arrive naturellement, lorsque faire la politique devient un dîner de gala et gouverner, une foire de mensonges sur un magma d’incertitudes. En effet, la loi du karma nous apprend, que l’homme récoltera tout ce qu’il sème. Ainsi, à se croire sorti de la cuisse de Jupiter pour oser traiter son peuple avec arrogance et mépris, l’on se fait hara kiri et finit par raser les murs au grand jour. Que n’a-t-on pas supporté en cinq mois de ce régime de transition tribalo-régionaliste, incohérent, suffisant et incapable de se convertir à une certaine probité ! Difficile dans ces conditions, de parler d’honneur, quand on a affaire à de tels dirigeants.

Que l’on ne vienne pas nous dire non plus, que c’est parce que la RCA est un pays pauvre, et ses autorités obligées de tendre la main vers les autres, qu’elles se font ainsi traiter. Soit. Mais, les Sékou Touré, Sankara, Lumumba et Boganda, qui ont gravé chacun son nom en lettres d’or dans l’Histoire de l’Afrique et du monde, étaient-ils tous assis sur des montagnes de fortune ? La Guinée et le Burkina-Faso sont-ils plus riches que la RCA ? Reconnaissons simplement, que si ces grands hommes et bien d’autres encore, s’étaient laissés corrompre ou avaient accepté toutes sortes de compromission ; s’ils avaient eu peur d’aller jusqu’au bout du sacrifice, et n’avaient pensé qu’à leur bien-être personnel, leurs nations et peuples, n’auraient pas été conduits à l’indépendance et à la souveraineté.

L’heure ne serait-il donc pas plutôt propice, à un examen aussi profond que possible, à une réflexion sérieuse et à une analyse achevée, de tous les tenants et aboutissants de cette transition boiteuse ? De mon point de vue, cela laisse sous-entendre, une introspection sans concession de la part de tous les acteurs de cette crise centrafricaine.  Autrement dit, il est temps pour tous les responsables politiques et autres, de revoir objectivement et remettre en question de manière sincère, leurs propres engagements et leurs ambitions égoïstes. Le tout, dans l’intérêt bien compris du peuple centrafricain.

Avez-vous remarqué les dissonances que produisent les déclarations de la Présidente de la Transition et celles de son Premier Ministre ? Encore une fois de plus, quand à Malabo, Samba-Panza clame haut et fort « Je suis une femme de combat. Je ne suis pas femme à démissionner », Nzapayéké pour sa part, – avec force humilité – répond en substance à une question de France 24, relative à son éventuelle éviction ou démission : « je pense que tout ce qui peut être utile pour que la République Centrafricaine sorte de cette crise est absolument la bienvenue…ce que je suis en train de faire, c’est déjà beaucoup de sacrifices. J’ai abandonné beaucoup de choses pour occuper les fonctions qui sont les miennes aujourd’hui. Je crois qu’un sacrifice de plus dans l’intérêt de la nation cela me réconforterait »

La crise s’enlise aurait déclaré Idriss Deby Ino, ce à quoi Denis Sassou Nguesso a répondu : Bienvenue à tous au forum de Brazzaville ! Entre les deux, Samba-Panza peut toujours courir et les Centrafricains périr.

Décidément…

GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

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