Chronique de GJK

RCA : UN CHEF D’ÉTAT ÇA FAIT DES MIRACLES OU ÇA…

Par GJK

Vous souvenez-vous encore de ces époques plus ou moins lointaines, où les impayés cumulés des salaires, avaient pris la place des salaires mensuels normaux régulièrement dus au fonctionnaire centrafricain ? C’était la galère dirait l’autre !

Et cette galère des chefs et pères de famille nombreuse, faut-il le rappeler, fut à l’origine de bien des déboires et des situations aux conséquences douloureuses pour certains couples et leurs enfants : divorce par ci, déperdition scolaire par là, ou souvent les deux à la fois etc.

Je garderai en mémoire, les scènes de ménage que ne pouvait s’empêcher de faire chaque jour, la « vieille » Dan à son mari Saragaza, au sujet de leur fils Nabana et ses autres frères et sœurs, qui tous, « mouraient » de faim à la maison, après avoir été chassés de leurs établissements scolaires respectifs, pour cause de « non paiement des frais de scolarité ».

Face à cette situation, et n’ayant toujours pas perçu depuis plusieurs mois un seul centime de l’État centrafricain, son employeur et unique source de revenu, Saragaza, l’honnête commis, époux et père, n’avait d’autres explications à donner à son épouse et à ses enfants : il ne pouvait pas faire de miracles. Ce à quoi un jour, la « vieille » Dan finit par lui répondre calmement :

  • Te souviens-tu mon mari, de ce jour où pour demander ma main à mes parents, tu leur avais promis que je ne manquerai jamais de quoi à manger et à boire, et que je vivrai en toute sécurité sous ton toit? Et ces enfants qui portent tous ton nom, comment pourraient-ils demain, être ta « caisse de retraite » comme tu aimes à le dire, si aujourd’hui, c’est à la maison et dans leur lit qu’ils doivent fréquenter au lieu d’être en classe? Saragaza mon cher époux, laisse moi simplement te dire que pour le bien être de son épouse et de sa progéniture, un mari et père digne de ce nom, ça fait des miracles ou ça…
  • Ou ça quoi ?…interrompit Saragaza piqué au vif !

La suite de l’histoire serait belle à savoir…mais « ma mère m’a défendu de la raconter ici ».
Cela dit, allons donc tout droit au plus profond de ma pensée.

En effet, il en est d’un Chef d’Etat, centrafricain en particulier, comme d’un chef et père de famille de la condition de Saragaza.

Touadéra – puisque que c’est de lui qu’il s’agira désormais -, n’avait-il point demandé aux Centrafricains la main de leur fille et mère la Centrafrique ?
Leur réponse fut un « OUI » massif, car les centrafricains lui ont accordé cette main, comme d’ailleurs, ils auraient pu donner la Centrafrique en « mariage » à un autre candidat. Mais puisque, plus que celles de tous les autres, les promesses et la personnalité de Touadéra, ont plu au peuple, celui-ci l’a donc élu. Et s’il était besoin de rappeler ici pour s’en convaincre, quelques engagements de l’ex – candidat et actuel Chef de l’État, les dix(10) axes qu’il avait lui-même définis et développés dans son projet de société, suffisent largement à édifier les Centrafricains:

  • axe 1 : promouvoir les valeurs qui sous-tendent un développement efficace et sûr (l’éthique comme principe de base et lutter contre la corruption)
  • axe 2 : sécuriser l’intégrité du territoire national pour rassurer le peuple
  • axe 3 : la réconciliation, un autre chemin vers la paix durable et la cohésion sociale
  • axe 4 : consolider la paix et l’état de droit pour renforcer la gouvernance démocratique
  • axe 5 : amorcer la reconstruction équitable du pays en s’appuyant sur les leviers de notre économie
  • axe 6 : développer les infrastructures de transport, de l’énergie et des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour désenclaver notre pays
  • axe 7 : développer les infrastructures essentielles de base (éducation, santé, eau/assainissement, nouvelles technologies d’informations et de communication nécessaire pour disposer des compétences capables de relever les défis émergents qui s’imposent a nous
  • axe 8 : promouvoir la bonne gouvernance dans tous ses aspects pour lutter contre les maux qui gangrènent notre société (affairisme, clanisme, népotisme, clientélisme, corruption, favoritisme…
  • axe 9 : promouvoir une diplomatie dynamique pour favoriser une intégration sous-régionale et régionale ; assurer une meilleure vitrine de notre pays a l’extérieur au profit de la population centrafricaine
  • axe 10 : promouvoir un secteur prive efficace, compétitif, capable de générer des richesses susceptibles de créer des emplois en faveur de la jeunesse

Objectivement, pour avoir pensé à élaborer et à mettre en application concrètement un tel programme, s’il était élu – ce qui est désormais fait -, Touadéra ne pouvait que compter sur des miracles.

Or, aujourd’hui et de plus en plus, il se développe dans certains milieux, une tendance et un esprit, visant à insinuer où à faire comprendre clairement, que les Centrafricains ne seraient plus en droit d’attendre du Président Touadéra des « miracles ». Encore faudrait-il s’entendre sur ce vocable de « miracle » qui, toute connotation religieuse exclue – phénomène heureux et inexplicable attribué à une intervention divine ou à celle de forces surnaturelles –, nous ramène à cette claire et simple définition : chose admirable dont le résultat est remarquable. On parlerait de prodige.

Dès lors, c’est bien pour faire des miracles que les Centrafricains ont élu et élevé Faustin Archange Touadéra à la dignité de Chef d’État centrafricain. Et lui-même le Président n’a jamais dit le contraire pendant sa campagne et dans les discours qui ont suivi son élection. Mieux, l’article 33 de la Constitution centrafricaine du 30 mars 2016, dispose clairement : « Le Président de la République est le chef de l’Etat. Il incarne et symbolise l’unité nationale. Il veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité et la pérennité de l’Etat. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des Accords et Traités. Il fixe les grandes orientations de la politique de la nation. Il nomme le Premier Ministre Chef du Gouvernement et met fin à ses fonctions… »

Pour en arriver à ces résultats en Centrafrique, un pays complètement défiguré, Faustin Archange Touadéra, ne devrait-il point penser à réaliser des miracles que les Centrafricains sont en droit d’attendre ?

À qui d’autre pouvait recourir l’épouse Dan de notre petite histoire du début, si ce n’est vers Saragaza son mari, pour espérer nourrir, soigner, vêtir, loger et éduquer Nabana ainsi que ses frères et sœurs ? Les Centrafricains quant à eux, n’ont pour Saragaza que Touadera.

Alors, dirions-nous, un Chef d’Etat, ça fait des miracles ou ça…
Mais ou ça quoi… ? Eh pardon… c’est pas dans ma bouche vous allez manger votre piment !

Histoire à suivre…et tout finira bien qui commence bien.

Guy José KOSSA
GJK Levillageois
Élève Certifié de l’Enseignement
Primaire,Tropicale et Indigène (CEP-TI)
Écrivain Public du Village Guitilitimö

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