Libre opinion

POUSSOU TECHNOCRATE EN PLAGIAT : LÔ BÂA GÎGÎ KÔZO SÏ KAMËNË AGÄ

LETTRE A MONSIEUR MAHAMAT KAMOUN, PREMIER MINISTRE DE TRANSITION

Par Danielle Mbari

Monsieur le Premier Ministre,

Il y a une quinzaine de jours, je m’adressais dans un premier temps à votre conseiller spécial Adrien Poussou, dénonçant l’odieux plagiat relevé dans sa publication parue le 1er septembre dans la presse nationale et internationale.

Dans un second temps, je m’adressais à mes compatriotes dans le but d’exposer les raisons qui m’avaient poussée à pointer sur l’attitude frauduleuse de M. Poussou et mon point de vue selon lequel nous, Centrafricains, n’avions pas à accepter l’inacceptable, à savoir qu’un individu d’une moralité manifestement douteuse et usant des pratiques illégales, telle le plagiat, afin de présenter une image positive de sa personne puisse être amené à représenter les valeurs de notre pays que sont « Unité, Dignité, Travail » et à occuper une haute fonction de conseiller à vos côtés.

Aujourd’hui, Monsieur le Premier Ministre, c’est directement à vous que je m’adresse, ceci tant en mon propre nom qu’au nom de tous nos compatriotes épris d’une meilleure gouvernance dans notre pays.

Une rapide étude de la fameuse tribune « Mahamat Kamoun, Catherine Samba-Panza et les Centrafricains » parue le 1er septembre et signée Adrien Poussou, (par erreur, a-t-il tenté de nous faire croire…), nous avons déjà appris que les compétences intellectuelles de M. Poussou étaient manifestement limitées dans la mesure où, en plus de plagier la presse occidentale, il était également contraint de reproduire une (1) idée qu’il avait (prétendument) eu l’année précédente mais qui n’était en fait qu’un plagiat de L. Jospin !

Alors que la MINUSCA vient d’être officiellement lancée, voici qu’une tribune de M. Poussou traitant du sujet d’une intervention onusienne en Centrafrique et datant de mars 2014 est remise sur orbite. Pourquoi pas, me direz-vous ? Effectivement, pourquoi pas ? Dès lors qu’un individu est apte à produire des idées, il est tout à fait libre de les exprimer et de les publier afin d’en faire bénéficier le maximum de monde.

Cependant, Monsieur le Premier Ministre, au constat que cette publication n’est à nouveau qu’un plagiat, il est tout à fait opportun que les Centrafricains remettent en question la légitimité de M. Poussou à vous accompagner par son conseil d’expert en communication et vous interpellent à ce sujet alors même que nous traversons péniblement une transition qui se veut consensuelle et marquée de dialogue.

Si l’on peut s’étonner qu’un expert sensé vous conseiller en communication en soit réduit à ne produire et plagier qu’une seule tribune par année, l’on ne saurait désormais se limiter à l’étonnement et se voit contraint d’être littéralement indigné au constat que chaque publication signée « Adrien Poussou » n’est en fait qu’un ramassis de propos et réflexions plagiés et volés chez d’autres ! Ceci est simplement INACCEPTABLE !

A titre d’exemple, voici des extraits de la tribune republiée ce jour :

1) « D’une certaine façon, la situation a été banalisée à un point tel que plus grand monde ne s’émeut de ce naufrage qui dure depuis plus de vingt ans. »
« Pourquoi le déploiement des casques bleus en Centrafrique n’est-il pas souhaitable ? » par Adrien Poussou le 9 Mars 2014 ? Oh que non !

« C’est que, d’une certaine façon, la situation a été banalisée à un point tel que plus grand monde ne s’émeut de ce naufrage qui dure depuis plus de vingt ans.» ?
Le rôle de l’Education dans les perspectives de développement de l’Afrique,
Jean-Paul NGOUPANDE !

Ce n’est qu’une petite phrase, me direz-vous ? Non, Monsieur le Premier Ministre !

Veuillez s’il vous plaît lire la suite :

2) « Les statistiques illustrant le désastre ont cessé depuis longtemps de susciter l’inquiétude. Elles font partie du registre routinier des catastrophes d’un pays en perdition. »
« Pourquoi le déploiement des casques bleus en Centrafrique n’est-il pas souhaitable ? » par Adrien Poussou le 9 Mars 2014 ? Oh que non !

« Les statistiques illustrant le désastre ont cessé depuis longtemps de susciter l’inquiétude. Elles font partie du registre routinier des catastrophes d’un continent en perdition. »
Le rôle de l’Education dans les perspectives de développement de l’Afrique,
Jean-Paul NGOUPANDE !

3) « Ses promesses maintes fois réitérées mais jamais réalisées sont restées sur l’estomac des uns sans convaincre les autres, qui, après les paroles, attendent toujours les actes. L’élite centrafricaine et sa classe politique ont perdu sur tous les tableaux. Elles ne se relèveront pas de sitôt. Pour l’heure, leur cas semble désespéré et on ne voit guère le Nganga ou le Marabout susceptible de faire quelque chose pour elles.»
« Mahamat Kamoun, Catherine Samba-Panza et les Centrafricains » par Adrien Poussou le 1er Septembre 2014 ? Oh que non !

« Son tournant réaliste est resté sur l’estomac des uns sans convaincre les autres, qui, après les paroles, attendent toujours les actes. Les socialistes ont perdu sur tous les tableaux. Ils ne se relèveront pas de sitôt. Pour l’heure, leur cas semble désespéré et on ne voit guère que Bernadette Soubirous susceptible de faire quelque chose pour eux.»
Ni fleurs ni couronnes pour Copé
Par Franz-Olivier Giesbert, Magazine Le Point du 29/05/2014 !

Afin de varier les plaisirs, pour tricoter « sa » tribune, Adrien Poussou puise encore dans les ressources intellectuelles centrafricaines et plagie le Professeur Abel Goumba :

4) « C’est pourquoi, ma conscience de nationaliste, de patriote engagé, dévoué et responsable, me fait un devoir de prendre la voie du sacrifice que représente le périlleux risque de ramer à contre-courant des poncifs à la mode pour dire clairement que l’idée de faire déployer des troupes onusiennes sur notre sol est proprement une fausse bonne idée. […]Je m’attaque surtout à leurs protégés locaux, certains de mes propres compatriotes qui, volontairement ou par simple ignorance, se conduisent en véritables traîtres contre la prospérité et le bonheur de nos populations, préoccupés qu’ils sont avant tout à la sauvegarde de leurs intérêts personnels et sans conscience nationale. »
« Pourquoi le déploiement des casques bleus en Centrafrique n’est-il pas souhaitable ? » par Adrien Poussou le 9 Mars 2014 ? Oh que non !

« Ayant été l’un des principaux artisans de la lutte pour l’indépendance réelle de la RCA à côté de Boganda, ma conscience de nationaliste, de patriote engagé, membre de la fraction de l’élite intellectuelle la plus désintéressée matériellement, dévoué et responsable, me faisait un devoir de prendre la voie du sacrifice que représente le périlleux risque de toucher aux intérêts de la puissance coloniale, opposés aux intérêts de mon pays, le périlleux risque de m’attaquer à ses protégés locaux, mes propres compatriotes qui, volontairement ou par ignorance, se conduisent en véritables traîtres contre la prospérité et le bonheur de nos populations, préoccupés qu’ils sont avant tout par la sauvegarde de leurs intérêts personnels par leur « ko bè ti yanga » (en langue locale « Sango » : pain quotidien), sans aucune conscience nationale.»
Les Mémoires & les Réflexions politiques du Résistant anti-colonial, démocrate et militant Panafricaniste, Prof. Abel Goumba

Monsieur le Premier Ministre, la tribune « Pourquoi le déploiement des casques bleus en Centrafrique n’est-il pas souhaitable ? » publiée en mars 2014, et qui circule à nouveau en raison de l’actualité suite au lancement des opérations de la MINUSCA, est une autre imposture d’Adrien Poussou et prouve à suffisance l’immoralité de votre conseiller spécial en communication.

Adrien Poussou est un imposteur malhonnête et dénué de réelles capacités intellectuelles qui a usé de son esprit malin pour se construire une renommée dont il ne mérite même pas un centième et qui continue à jeter la honte sur les institutions de notre pays.

Jusqu’à va-t-on donc encore aller à se moquer de nous Centrafricains ?

Monsieur le Premier Ministre, le pays ne manque pas plus de ressources intellectuelles que d’autres richesses. Votre conseiller spécial est un imposteur, une insulte aux vrais intellectuels centrafricains, non seulement à ceux qui nous ont quittés à l’instar de Jean-Paul Ngoupandé et du Professeur Abel Goumba, mais également à tous ceux capables aujourd’hui de produire des idées et réflexions et de les exprimer dans des termes qui leur sont propres. Adrien Poussou est simplement une insulte à la devise de notre pays, aux valeurs que les Centrafricains aspirent à retrouver dans la société, et une insulte à la nation toute entière.

Nous qui aspirons à une meilleure gouvernance et à un rétablissement des valeurs morales cruellement absentes dans notre société ne pouvons accepter qu’un pseudo intellectuel imposteur vide de toute capacité autonome de réflexion, de surcroît doté d’un esprit malin et malsain, occupe une haute fonction à vos côtés dans le gouvernement de transition. Et vous, Monsieur le Premier Ministre, ne devriez plus longtemps accepter qu’un personnage d’une telle immoralité continue de ternir votre image.

En cette période de transition dite consensuelle au cours de laquelle attention est prêtée à quiconque fait chanter les armes, nous estimons que même si la frange du peuple que nous représentons n’a que les mots pour se battre, elle n’est pas moins en droit que d’autres d’être entendue, notamment lorsqu’il est question de défendre la dignité de la nation et de ceux qui la représentent.

Le peuple centrafricain est en droit d’exiger que ceux qui occupent des fonctions dans un gouvernement agissant en son nom soient de bonne moralité.

Le peuple centrafricain est également en droit d’exiger que soient démis de leur fonction ceux qui y ont accédé uniquement par le biais de leur malhonnêteté et qui ne correspondent pas aux valeurs auxquelles il aspire.

Aussi nous vous prions, Monsieur le Premier Ministre, de bien vouloir fournir au peuple que nous sommes des arguments probants justifiants le maintien d’Adrien Poussou au service du gouvernement de transition en dépit des délits de plagiat avéré et de sa pitoyable moralité ou, à défaut, de le démettre sans plus tarder de ses fonctions et de l’écarter définitivement de l’administration de la nation.

Dans l’attente de vous lire, je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma très haute considération.

Danielle Mbari
20/09/2014

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