Chronique de GJK

NUITS ET BROUILLARDS SUR LA CENTRAFRIQUE I

Par GJK

PREMIÈRE PARTIE : NUITS ET BROUILLARDS

Comment feindre d’ignorer l’atmosphère de fin de règne – ou de fin de transition si l’on préfère -, qui couvre de nuits et de brouillards épais la Centrafrique, et condamne sans appel les Centrafricains, à prendre enfin conscience de la mesure de l’immensité du désert, de l’ampleur de la pénurie et de la nocivité de l’accoutumance au cynisme de leur existence ? Pénurie de pensée fondamentale, désert d’idées lumineuses, accoutumance à la pauvreté et à la misère ; pénurie d’initiatives politiques innovantes, désert d’inspiration et de repères, accoutumance à l’inaction, à l’oisiveté, à la haine et à la cruauté ; pénurie de leadership visionnaire et transcendant, désert de relève générationnelle et opérationnelle, accoutumance à la médiocrité, à la mendicité, à la facilité, au scepticisme et au fatalisme. Bref, pénurie de ci, désert de ça, accoutumance à tout et à n’importe quoi. Pénurie, désert et accoutumance, trois termes d’une trilogie – à concevoir et à écrire -, du drame centrafricain ou de la Centrafrique, un pays où la vie vivante s’estompe et se meurt faute de pulsion régénératrice et salutaire. Quelle poisse !

D’où nous viendra donc la lumière brillante qui brillera ?

A l’heure où presque partout dans le monde et particulièrement sur le continuent africain, l’on ne confère plus qu’en termes de résilience – la nouvelle coquetterie intellectuelle universelle à la mode -, chez nous en RCA, une sorte de fatalité semble s’être attachée à poursuivre et à prédisposer les Centrafricains à subir avec résignation – une très grande et incroyable résignation –, de longues nuits opaques d’angoisse, de trouble et d’incertitude. Pire, à ces nuits terrifiantes, se mêlent et s’entremêlent des brouillards épais de « la bêtise humaine », de l’avidité éhontée et de l’opportunisme débridé qui caractérisent les tenants de l’actuel pouvoir, bien décidés à prolonger au maximum la durée de vie de cette transition inféconde et finissante. Aussi, pendant que tout le monde se laisse emporter par le rêve et l’espoir d’un avenir meilleur pour échapper au lourd fardeau du présent, Samba-Panza et les siens – ceux de sa famille élargie aux beaux-parents, amis et connaissances -, poussés on ne sait par quelles forces occultes, croient avec une aveuglante suffisance, que c’est le moment pour eux de se jeter avec frénésie, dans une espèce de sprint final du marathon des prédateurs qui a débuté depuis le 21 janvier 2014.

Qu’on se le dise. Arrivera tôt ou tard un jour où le peuple ne pourra plus se retenir. Alors et alors seulement, il se souviendra de l’identité de tous les détenteurs de l’infâme trophée de l’enrichissement personnel. Ce jour si loin mais déjà si proche, les Centrafricains sauront se consoler et dire enfin : Que la lumière soit !

« Nuits et brouillards ». C’est en ces mots qu’un de mes formateurs du second cycle de l’enseignement secondaire – de regretté mémoire -, s’ingéniait à estampiller grossièrement de son feutre rouge avant de les rendre à leurs créateurs et auteurs, tous contenus rédactionnels jugés « hors sujet », obscurs et brumeux, confuses et inintelligibles.

« Nuits et brouillards ». C’est à cette métaphore qu’il me parait convenir de recourir, si l’on veut décrire et stigmatiser l’énorme confusion, l’incertitude totale, ainsi que le cafouillage généralisé qui au final dans notre pays, s’érigent en mode normal de gestion de la crise, de l’administration et de l’Etat.

« Nuits et brouillards ». Déjà à elle seule, une nuit suffit à brouiller sensiblement le fonctionnement régulier des organes humains de perception. Que cette nuit noire et dense de la Centrafrique se mêle en plus de brouillards opaques, mais dis-donc !

Vivement, que tous les « emmerdeurs du coin », les éveilleurs de conscience et les empêcheurs de s’enrichir en rond, veuillent bien s’engager à scander en chœur chaque jour – matin midi soir – : « arrêtez le massacre CSP…oh que dis-je pardon…arrêter le massacre SVP Messieurs et dames de la transition ! ».

M’avez-vous compris chère lectrice ou ami lecteur? Peut-être.
Pourtant à vrai dire, si vous m’avez « pigé », c’est que je me suis mal exprimé. Alors je voudrais avec votre permission – ou non -, mais surtout dans le but de ne rien arranger à votre humeur d’habitude si maussade dès qu’il est question de notre pays, vous convier à pénétrer avec moi, sans sonner trompette ni battre tambour, au cœur de quelques uns de ces « nuits et brouillards » de Centrafrique, pour découvrir avec « émerveillement » peut-être, mais sans doute avec stupéfaction, fureur et désolation, jusques à quelles profondeurs abyssales de la boue puante de l’immoralité et de l’humiliation, des compatriotes qui nous gouvernent et des « aventuriers en col blanc » sous mandat onusien ainsi qu’une certaine « légion étrangère », ont fini par enfoncer notre pays et nous avec !
Qu’il vous plaise donc chère lectrice ou ami lecteur, de suivre attentivement et de tirer vous-même vos propres conclusions, des « divagations et délires » de ma plume vagabonde, bien aiguisée en ce jour pour dessiner les lignes de la présente tribune.

Tenez ! Que disent les oracles ?

A suivre PARTIE II

Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié

De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

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