Libre opinion

LE PROGRAMME DE MOUSSA KEMBE

Préambule

Notre pays est à la croisée des chemins et si dans quelques mois, à travers notre vote aux élections présidentielles et législatives, nous ne lui choisissons pas une autre direction, à savoir celle de la Renaissance dont les valeurs sont évoquées dans notre hymne national, la République Centrafricaine en tant qu’Etat-Nation risque de disparaître.

Des Etats-Unis d’Amérique où je représente mon pays depuis 2009 en tant qu’Ambassadeur plénipotentiaire, la colère et la désespérance du peuple centrafricain me sont parvenues. Oui, le peuple est écœuré de cette caste de politicards qui a bradé sa souveraineté pour des ambitions de pouvoir et qui veut le tromper à nouveau.  Mon devoir est de redonner espoir au peuple centrafricain.

Je vous propose un programme pour la Renaissance de notre pays articulé autour de cinq axes, déclinés en une série d’engagements de gouvernement. Je m’y engage à construire un Etat qui soit fondé sur une démocratie de proximité et un système politique qui promeut le compromis et la responsabilité ; un Etat avec une armée capable de défendre l’intégrité du territoire et d’assurer la sécurité du peuple ; un Etat avec une justice forte et indépendante pour mettre fin à l’impunité ; et enfin, un Etat avec un gouvernement et une fonction publique efficaces au service des populations. La refondation d’un Etat en Centrafrique ira de pair avec le redressement économique et financier de notre pays et le traitement des questions spécifiques liées à l’aide de l’Etat aux victimes de la crise actuelle, la formation et l’insertion professionnelle de la jeunesse, l’accès aux services de santé et aux soins de qualité, et la condition de la femme Centrafricaine.

Je suis candidat à l’élection présidentielle pour relever le défi de la Renaissance : c’est une candidature de devoir.  Je suis préparé à cette mission à travers ma formation d’Administrateur Civil et de Diplomate, ainsi que mes 38 ans d’expériences professionnelles au service de la Res PuBlica. Au cours de cette longue carrière, j’ai défendu avec compétence et abnégation la souveraineté et les intérêts de mon pays sans céder au mélange des genres entre politique et administration. Je connais mon pays, ses villes et villages, pour l’avoir parcouru de long en large. Je connais son histoire et sa population pour ne pas me laisser imposer une lecture erronée de la crise actuelle. Je connais les causes profondes des conflits dans notre pays et je saurai engager un dialogue franc et constructif avec les acteurs locaux, régionaux et internationaux pour mener à bien le Programme de la Renaissance.  Fils d’ancien combattant, j’ai été prédisposé au sens du devoir et du combat. Administrateur civil, je saurai refonder un Etat en Centrafrique. Diplomate de carrière, je saurai faire les compromis nécessaires pour le retour de la paix sans compromettre l’intérêt supérieur de la Nation Centrafricaine.

Ce combat pour la Renaissance de notre pays, j’ai besoin de vous pour le gagner. Je lance un vibrant appel à mes compatriotes centrafricains, quelque soit leur origine, de saisir cette ultime occasion pour se réapproprier les idéaux de travail, d’ordre, de dignité, d’unité et de fraternité, fondateurs de notre Etat-Nation. Ces valeurs patriotiques, qui transcendent les clivages ethno-régionalistes, sont l’expression de notre souveraineté qui s’appuie sur une identité nationale propre fondée sur les différentes composantes des populations. Ces valeurs de souveraineté ont besoin plus que jamais de militants pour les proclamer et les incarner, des élites, des diplomates pour les cultiver et les défendre, et des militaires pour les défendre et les protéger.

C’est pourquoi je crois fermement à la nécessité d’inscrire mon engagement pour notre pays dans une démarche globale, inclusive de rassemblement de toutes les bonnes volontés et compétences les plus élaborées, de toutes les expertises les plus nombreuses dont le génie centrafricain est capable, j’en suis fort convaincu, d’inventer pour son propre devenir et celui de sa patrie.

Je lance un appel patriotique à tous les spécialistes et experts Centrafricains, qualifiés et expérimentés, travaillant au pays ou à l’international, qui je pense sont aujourd’hui impatients de proposer leur talent au service du relèvement urgent de notre pays, de son développement, d’accepter de porter ensemble les grandes ambitions, les meilleures idées, les solutions d’avenir pour les besoins de la refondation nationale et de la reconstruction du pays.

Nous avons besoin de relever ensemble le défi de la dignité retrouvée, le pari du savoir-faire centrafricain et du savoir exister au monde que nous avons tous perdu. Le Programme que je vous soumets porte une vision globale d’avenir pour chaque centrafricain qui y a sa place, son rôle, qui est concerné et qui doit s’approprier la dynamique d’actions collectives et participatives dans le rassemblement pour exprimer le meilleur de lui-même au service de tous et pour le bien être commun.

Notre pays se doit de retrouver sa place dans le concert des Nations et jouir de la pleine souveraineté sur l’ensemble de son territoire. Il a vocation à payer sa contribution pour l’intégration régionale sans contrainte d’immigration forcée, d’invasion de ses terres et ressources convoitées par voie de guerre.

En attendant la mise en place d’un comité de parrainage ouvert à toutes les couches de la société, je voudrais vous inviter, mes chers compatriotes centrafricains, à adhérer massivement à ce programme politique original qui, j’en suis convaincu ramènera la paix dans notre pays et l’espoir pour nos populations.

Stanislas MOUSSA-KEMBE
Administrateur civil. Diplomate

axe 1 : REFONDONS UN ETAT DANS NOTRE PAYS

Quelle est la réalité aujourd’hui ?

Depuis le 24 mars 2013, l’Etat centrafricain, déjà fortement fragilisé par des décennies de gabegie, coups d’Etats, rebellions et mutineries, a sombré dans le chaos total et une anarchie généralisée. Aujourd’hui, cet Etat, sans armée, n’est plus en mesure de défendre notre territoire et d’assurer la sécurité à nos concitoyens. Sans ressources financières, il n’est plus capable de fournir les services publics de base à nos populations.

Ma vision

Sur ce champ de ruines, je veux bâtir un Etat nouveau fondé sur une démocratie de proximité et un système politique qui promeut le compromis et la responsabilité ; un Etat avec une armée au service du peuple, de la démocratie, du développement et de la cohésion sociale ; un Etat avec une justice forte et indépendante pour mettre fin à l’impunité ; un Etat avec un gouvernement et une fonction publique efficaces.

Un Etat Fondé sur une democratie de proximite et un système politique qui pousse au compromis et a la responsabilite

Depuis l’indépendance, l’Etat centrafricain a été pris en otage par une oligarchie sans réelle légitimité. Dirigé par des Présidents de la République qui se sont le plus souvent comportés en Chef de clan et Monarque qu’en Chef d’Etat, cet Etat a aujourd’hui disparu dans une bonne partie du territoire. Là où il existe, il oppresse le citoyen au lieu de le protéger et l’aider à s’épanouir.

Mes engagements :

Je veux redonner le pouvoir au peuple et rapprocher l’Etat du citoyen. Je veux mettre en place un système de répartition des différentes fonctions de l’Etat qui promeut le compromis politique et la responsabilité. Voici, en résumé, les principales idées pour un Etat unitaire mais décentralisé :

  • La création de six entités administratives dotées d’une large autonomie de gestion (avec un Gouverneur et une assemblée régionale), et l’organisation régulière des élections régionales et municipales. Cette solution aura l’avantage de faire tomber les masques et surtout de donner l’opportunité aux aspirants politiques de donner libre cours à leurs capacités de dirigeants, à aborder la démocratie de proximité au profit de leurs populations respectives tout en s’obligeant à réfuter toutes manipulations et velléités sécessionnistes ;
  • La mise en place d’un parlement national composé de deux chambres : une chambre basse (Assemblée Nationale) et une chambre haute (le Sénat formé des élus régionaux d’égal poids quelle que soit la région) ;
  • L’élection d’un Président de la République au suffrage universel indirect par la chambre basse. Le Président de la République est Chef de l’Etat et également Chef du gouvernement ;
  • La séparation des pouvoirs entre le Législatif et l’Exécutif (régime présidentiel), avec toutefois l’existence des poids et contrepoids notamment le droit de veto du Président à l’égard des lois votées par le parlement et le pouvoir financier et de destitution (en cas par exemple de haute trahison) par le Parlement.

La taille des nouvelles institutions (assemblées régionales, nationale et sénat) devra être calibrée pour que cette réforme soit neutre budgétairement.

Dès le début de mon mandat, je mettrai en place une commission pour élaborer le projet de constitution d’une nouvelle République fondée autour de ces principes. J’organiserai un grand débat national autour de ce projet qui sera ensuite soumis au référendum avant la fin de mon mandat.

Une armee au service de la democratie, du developpement et de la   cohesion sociale

Notre pays, la République Centrafricaine, déjà meurtri et fragilisé par les rebellions et les activités criminelles des coupeurs de routes, est confronté depuis 2013 à une insécurité générale qui a entamé son existence même. Il est devenu le théâtre d’opérations des contrebandiers et trafiquants en tous genres déguisés en hommes politiques. Notre armée nationale, les FACA, héritière de traditions militaires et de bravoure de ses enfants engagés dans les deux guerres mondiales du 20eme siècle avec de hauts faits d’armes avérés par exemple à Bir Hacheim (première victoire de la France libre avec la participation glorieuse du fameux BM2 de l’Oubangui-Chari du lieutenant Koudoukou),  n’est plus capable d’assurer la défense du territoire et la sécurité du peuple. Tribalisées par les régimes successifs, les FACA se sont détournées de leur mission de garant de la souveraineté nationale pour se transformer en force de répressions politiques pour le bénéfice des pouvoirs en place. Politisées, elles ont été des facteurs d’instabilité politique (coups d’Etat, rebellions et mutineries) au lieu de demeurer un haut lieu d’intégration citoyenne et une force de stabilité.

Mes engagements :

Je débarrasserai notre armée de toutes les tares du passé afin qu’elle soit une force au service de la démocratie, de la cohésion sociale et du développement. Je m’engage à réconcilier l’armée nationale avec la population.  Cette nouvelle armée sera :

  • Le creuset de l’unité nationale, un reflet de la diversité du pays ;
  • Respectueuse des droits des personnes humaines et des institutions démocratiques du pays ;
  • Capable de faire face aux menaces des contrebandiers, trafiquants et autres bandes armées qui pullulent dans le pays et le pillent sans vergogne ;
  • Acteur de paix en Afrique et dans le monde par une participation aux opérations de maintien de la paix dans le cadre de l’Union Africaine et de l’ONU ;
  • Instrument au service du développement (protection des sites de nos ressources nationales très convoitées et participation directe à la reconstruction des infrastructures nationales).

Je doterai notre armée des ressources nécessaires pour accomplir ces missions (casernes, armements, formations et recyclages, services sociaux et de santé adéquats). Pour ce faire, une loi de programmation militaire sera adoptée par l’Assemblée nationale pour sanctuariser les moyens budgétaires.

Je renouerai le lien entre notre armée et la nation en remettant au goût du jour le service militaire obligatoire pour les filles et fils de Centrafrique nouvellement intégrés dans la fonction publique nationale, dans les collectivités locales, et en décrétant chaque année une journée de commémoration de notre armée.

Dans cette œuvre de formation d’une nouvelle armée, le soutien de la communauté internationale sera précieux. Je veillerai, toutefois, à ce que notre nouvelle armée soit cohérente, et non une sorte de patchwork d’éléments hétérocliques des différents groupes armés.  Ce qui conduirait, inévitablement, comme dans d’autres pays africains, à de nouvelles crises récurrentes. Je veillerai aussi à ce que l’effectif de la nouvelle armée centrafricaine soit adapté à la capacité financière limitée de notre pays et notre besoin crucial de sécurité.

Une justice Forte et independante pour mettre fin à l’impunite

L’impunité est à la base de la disparition de l’Etat en Centrafrique. Depuis mars 2013, la situation a atteint son paroxysme ; c’est désormais la loi de la jungle. L’effondrement de la justice qui ne date pas d’hier, est le résultat de l’immixtion intempestive du politique dans les procédures et décisions judiciaires, d’un manque de ressources et de responsabilité des juges. Or, il ne peut y avoir d’Etat moderne développé sans justice forte et impartiale.

Mes engagements :

La justice sera au cœur de mon action de refondation de l’Etat en Centrafrique. Dès le début de mon mandat, j’organiserai les états généraux de la justice en Centrafrique. Je soumettrai à cette occasion les principaux axes suivants.

Pour soustraire la justice aux interférences intempestives du Politique, je propose que :

  • le Conseil Supérieur de la Magistrature dispose de l’intégralité de compétences de nomination et de gestion de la carrière des magistrats du siège comme du parquet ;
  • le Procureur Général de la République soit désigné par un vote à la majorité qualifiée du Parlement après auditions publiques sur proposition du Conseil supérieur de la Magistrature. Ce magistrat choisi pour son indépendance, sa compétence professionnelle, sa probité et son intégrité, sera irrévocable pendant son mandat. Il disposerait du pouvoir hiérarchique sur les membres du parquet et dirigerait l’action publique, en application de la politique pénale définie par le gouvernement.

Une plus grande indépendance va de pair avec une transparence et une responsabilité accrues.  Je propose de :

  • Introduire des instruments de mesure de performance et d’efficacité du fonctionnement de la justice, par exemple délai de traitement des plaintes, mesure de satisfaction des citoyens-usagers ;
  • Permettre aux justiciables de saisir directement le Conseil Supérieur de la Magistrature pour demander la sanction du comportement d’un juge ;
  • Améliorer la qualité du recrutement et de la formation ;
  • Renforcer la déontologie judiciaire par l’élaboration d’un recueil des principes de déontologie et la création d’un Comité consultatif de déontologie ;
  • Instituer la motivation des décisions de justice ;
  • Introduire des opinions dissidentes pour les questions de droit complexes et controversées traitées par la Cour constitutionnelle.

Le budget de la justice sera réévalué pour permettre de rénover les tribunaux existants, construire des maisons d’arrêt et de correction obéissant aux normes établies du respect des Droits de l’Homme,  réhabiliter et étendre l´école de magistrature et des professions de droit (greffier, avocat, etc.). La mise en œuvre d’une base documentaire sur la justice pour collationnement des textes juridiques, jurisprudentiels utiles accessibles par internet figure également parmi mes priorités.

Je m’engage à apporter l’appui nécessaire de l’Etat centrafricain à la cour pénale spéciale (en création), chargée de juger les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en République Centrafricaine. Je m’engage à collaborer avec la Cour Pénale Internationale pour les crimes relevant de sa compétence.  Il ne peut y avoir de paix sociale durable et de réconciliation sans justice.

Je m’engage à apporter l’appui financier de l’Etat pour aider les familles dans la misère à reconstruire leurs maisons brulées et détruites suite aux évènements douloureux de ces deux dernières années. Je m’engage aussi à créer un fonds d’aide aux familles les plus démunies.

un gouvernement et une administration publique EfFicaces au service du citoyen

Du Gouvernement

L’Etat centrafricain souffre d’une incurie gouvernementale chronique. Comment s’étonner de cette situation quand on y retrouve des rebelles et autres mystificateurs sans aucune expérience dans la gestion de la chose publique, ainsi que des repris de justice et autres individus à moralité douteuse. Les Ministres ne sont plus au service de la République, mais plutôt de la famille, de leur clan et ethnie. A ces maux récurrents s’ajoutent l’effectif pléthorique des gouvernements sans intérêt et profit pour la nation et sans commune mesure avec les moyens limités de l’Etat, et la confusion et la cacophonie entre la Présidence et le Gouvernement.

Mes engagements :

  • Mettre en place un Gouvernement resserré (i.e. centré sur les fonctions régaliennes de l’Etat et des ministères regroupés) intégrant les meilleures compétences de la nation provenant de toutes les régions du pays. Une fois le Sénat prévu dans le cadre de la réforme constitutionnelle) mis en place, les nominations aux fonctions de ministres devront être ratifiées par cette institution après auditions publiques.
  • Ne pas constituer un gouvernement bis à la Présidence ;
  • Elaborer un plan d’actions de travail gouvernemental qui fixera les objectifs, les résultats à atteindre et les indicateurs de performance. Sur cette base objective et transparente, j’évaluerai le travail des ministres.

De la fonction publique

La Fonction Publique centrafricaine ne répond plus aux besoins de services publics de nos populations. Concentrée à Bangui, elle a délaissé l’arrière pays. Dévoyée et Partisane, elle est devenue un instrument d’enrichissement individuel, et regorge d’éléments non formés aux bonnes pratiques professionnelles et à l’éthique. Les Centrafricains se souviennent du fameux “Ne touchez pas à mes militants !”, un témoignage éloquent de cette dérive politicienne, source de déficience de l’Etat et de l’affaissement de son autorité. Le principe de “L’homme qu’il faut à la place qu’il faut” est remisé au profit des nominations fantaisistes et inappropriées. Notre fonction publique est découragée par l’absence de moyens et le blocage des rémunérations depuis des décennies avec pour conséquence la clochardisation des fonctionnaires. Enfin, nos fonctionnaires appréhendent le départ à la retraite qui est devenue une déchéance sociale, une humiliation alors qu’elle est méritée après une activité publique au service de la Nation.

Mes engagements :

Je veux une fonction publique efficace car centrée sur les fonctions régaliennes de l’Etat et composée de fonctionnaires compétents et motivés.  Je propose de :

  • Organiser une revue générale des politiques publiques pour fixer les priorités correspondant aux moyens de l’Etat. Les conclusions de cette revue guideront la politique de recrutement dans la fonction publique et détermineront la stratégie d’évolution à moyen terme de la masse salariale ;
  • Nommer à la haute fonction publique (Directeurs et Directeurs Généraux) sur la base des critères de mérite (appels à candidature), en veillant toutefois au nécessaire équilibre géographique ;
  • Reformer l’Ecole Nationale d’Administration et de la Magistrature et y ouvrir des filières économiques et financières, ainsi que des relations internationales ;
  • Dresser chaque année un bilan complet des ressources humaines afin de radier les fonctionnaires fantômes, traduire en justice et faire condamner les falsificateurs ;
  • Veiller au déploiement effectif des agents publics sur tout le territoire afin d’assurer aux citoyens, quelle que soit leur région, l’égal accès aux services publics de base ;
  • Réhabiliter les organes de contrôle de l’Etat (Inspection Générale de l’Etat et Cour des Comptes) et les doter de moyens humains, financiers et matériels adéquats pour l’accomplissement de leurs missions.

Je commanderai une étude pour une grande réforme du système de pensions des fonctionnaires et agents de l’Etat. En attendant la conclusion de cette grande étude et leur mise en œuvre, je propose de :

  • Revaloriser régulièrement les pensions sur la base du coût de la vie pour éviter l’érosion du pouvoir d’achat des retraites ;
  • Harmoniser les conditions de réversion des pensions aux conjoints survivants sans distinctions entre les veufs et les veuves ;
  • Imposer que les employeurs publics communiquent un an à l’avance à la Caisse Générale des Retraites les dossiers de départ à la retraite pour éviter une rupture de traitement entre le dernier salaire et la première pension ;
  • Décréter qu’une journée soit consacrée chaque année pour honorer les retraités et les personnes âgées ;
  • Créer dans les hôpitaux des services spécialisés de gériatrie et de gérontologie.

axe 2 : REDRESSONS NOTRE ECONOMIE

Quelle Est La Situation Économique Et Sociale De Notre Pays ?

Depuis 2013, notre économie est à l’agonie : le produit intérieur brut a chuté de près de 40% et les recettes fiscales ont fondu.  L’Etat centrafricain ne survit plus que grâce à la générosité internationale, et la population vit dans la misère. Il faut reconnaitre que cette crise n’est juste que le dernier avatar de l’atonie de la croissance économique dans notre pays depuis plusieurs décennies. En effet, un demi-siècle, notre niveau de vie a chuté de près de 60% et aujourd’hui près de trois quarts de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Notre pays est classé dans les trois dernières places (185 sur 187) dans l’indice du développement humain du PNUD et n’a pas atteint les objectifs de développement du millénaire de 2015.

Objectifs et stratégie pour le redressement économique de notre pays :

Mon ambition est de mettre fin à cette descente aux enfers de notre pays car il n’y a là aucune fatalité. Je me fixe comme objectifs de :

  • Réaliser un taux de croissance économique réel de 7-8 % en moyenne entre 2016-20 ;
  • Faire baisser le taux de pauvreté sous la barre de 50 % à la fin de mon mandat.

Pour atteindre ces objectifs, je propose de :

  • Relancer le secteur agricole et agro-alimentaire pour assurer la sécurité alimentaire du pays ;
  • Exploiter le potentiel des ressources naturelles du pays pour procurer des revenus à l’Etat et aux collectivités, et créer des emplois ;
  • Investir massivement dans les infrastructures de développement pour libérer le potentiel énorme de croissance économique de notre pays.

La mise en œuvre de cette stratégie économique impliquera :

  • une mobilisation accrue des ressources financières intérieures et extérieures ;
  • une plus forte participation du secteur privé grâce à une amélioration du climat des affaires, au développement de partenariats public-privé notamment dans le domaine des infrastructures et à une politique active pour inciter la diaspora centrafricaine à investir dans les secteurs de l’habitat et l’agriculture ;
  • une intégration régionale accrue de notre pays dans un ensemble plus vaste qui va de la Mer rouge/ régions des Grands Lacs à l’océan Atlantique.

relancer LE secteur agricole pour assurer la securite alimentaire du pays

Notre secteur agricole s’est effondré malgré ses atouts naturels : de larges étendues de terres fertiles, des conditions climatiques favorables aux activités agricoles toute l’année et des bons pâturages.  Notre pays souffre d’insécurité alimentaire et, a désormais recours à l’aide internationale pour tenter de nourrir sa population.

Mes engagements :

J’ai une grande ambition pour notre secteur agricole ; j’en ferai le moteur de la stratégie de redressement économique et de lutte contre la pauvreté. Je propose de :

  • Intensifier la culture des denrées vivrières et développer les fermes agropastorales et l’aquaculture à travers une approche basée sur des pôles de développements et une spécialisation des régions en fonction de leur avantage comparatif naturel ;
  • Améliorer la gouvernance et la compétitivité des filières coton et café, et réintroduire les cultures du cacao, caoutchouc, de la gomme arabique, du tabac et du poivre vert, le piment, le morenga olifeira abandonnées depuis les années 60 ;
  • Réhabiliter les pistes rurales et les abattoirs, et développer des moyens de transport et de commercialisation des produits agricoles et pastoraux ;
  • Mettre en place dans les banques des guichets spécifiques de financement du secteur agricole dotés de ressources longues et développer la micro-finance dans nos campagnes ;
  • Développer la recherche agronomique en augmentant les ressources de l’Institut de Développement Agronomique, créer des écoles techniques agricoles dans les régions et réhabiliter les centres d’animation rurale, pour accroître la productivité du secteur ;
  • Faciliter l’accès aux semences et techniques améliorées afin d’augmenter la productivité du secteur ;
  • Garantir des prix minimums rémunérateurs pour les principales cultures, par la mise en place de mécanismes de stabilisation, afin de permettre aux agriculteurs de vivre de leur travail.

Ces idées seront traduites dans une grande Loi d’orientation agricole qui sera soumise à l’Assemblée nationale.

exploiter l’Immense potentiel minier et petrolier de notre pays POUR PROCURER DES RESSOURCES A L’ETAT ET aux regions et créer DES EMPLOIS

Notre potentiel minier est immense. Une étude financée par la Banque Mondiale en 1995 a recensé plus de 470 indices minéraux. Sans être exhaustif,  nous pouvons citer : le calcaire de Bobassa, de Bocaranga et de Damara ; le fer de Bogoin et de Ndassima-Bambari ; le cuivre de Ngadé à Birao ; l’uranium de Bakouma et Ndunga, l’or de Ndassima-Bambari et, le diamant extrait dans les régions de Mambéré-Kadéi, Sangha-Mbaéré, Lobaye, Basse-Kotto et de la Haute-Kotto. S’agissant des hydrocarbures, quatre sites pétroliers prometteurs ont été identifiés (Bagara, Doseo, Salamat et Doba/Bango) avec des réserves estimées entre 1 à 5 milliard de barils de pétrole.

Ce potentiel est largement sous-exploité pour notamment les raisons suivantes :

  • Les codes minier et pétrolier ne sont pas aux standards internationaux ;
  • Des permis sont attribués en toute opacité à des sociétés ou des personnes qui ne sont pas des professionnels du secteur ou n’ont pas la surface financière nécessaire pour les exploiter. Ces permis font, le plus souvent, objet d’importantes spéculations financières sur le marché international au détriment de la RCA ;
  • Les infrastructures nécessaires à leur développement manquent (routes, électricité, chemin de fer, ports).
  • L’instabilité politique avec pour corollaire l’insécurité.

 

Mes engagements :

J’œuvrerai à la mise en valeur de nos ressources minières et pétrolières, ce qui permettra de procurer des ressources substantielles à l’Etat et aux régions,  et de créer des milliers d’emplois. Pour dynamiser ce secteur, je propose de :

  • Faire réaliser/actualiser un relevé aéro-géophysique de tout le territoire pour produire des cartes géologiques ;
  • Revisiter les codes minier et pétrolier pour les rendre conformes aux standards internationaux ;
  • Rendre plus transparentes les procédures d’attribution des permis et de suivi des contrats. Une commission nationale des ressources extractives sera mise en place pour approuver les permis, concessions et contrats. Le gouvernement sera tenu d’informer le législateur des permis et concessions attribués. Les contrats miniers et pétroliers seront assimilables à des lois et devront être ratifiés par le législateur.  Je ferai publier tous les contrats miniers et pétroliers (y compris les contrats existants) sur un site web dédié ;
  • Renforcer l’enseignement de la géologie pour que notre pays dispose d’ingénieurs et techniciens qualifiés et en nombre suffisant ;
  • Créer une filière de formation aux métiers des pierres précieuses à travers un partenariat public-privé afin que nos compatriotes maîtrisent cette filière ;
  • Affecter une part des revenus tirés des projets minier et pétrolier au développement des régions d’origine.

investir dans les infrastructures de DEVELOPPEMENT pour LIBERER LE POTENTIEL ENORME DE CROISSANCE DU PAYS

Notre pays manque cruellement d’infrastructures de base. Quelques chiffres illustrent l’ampleur du problème. Après plus d’un demi-siècle d’indépendance, notre pays ne dispose que d’un réseau routier de l’ordre de 20 000 km dont 7% est bitumé ; la seule voie de désenclavement du pays, praticable toute l’année, passe par le Cameroun, la voie fluviale par le Congo souffrant d’un manque d’entretien.  Un peu moins de 5 % de la population a accès à l’électricité pour une puissance électrique installée totale d’environ 40 MW et une production annuelle de 140 GWh, et 70% de la population a accès à une source d’eau améliorée. L’accès aux services de télécommunication est très faible (environ 30 % de la population a un téléphone portable, 3,5% de la population utilise internet). L’Opérateur Historique (SOCATEL) qui fut un des joyaux des Entreprises Centrafricaines grâce à son réseau, ses infrastructures qui lui avaient permis de fournir la meilleure qualité de service en Afrique Sub-saharienne est en quasi faillite car dépouillé de toutes ses capacités pour faire face a la concurrence.

Mes engagements :

J’augmenterai la part du budget consacrée aux infrastructures de développement et reformerai le cadre légal et réglementaire pour y attirer le financement privé. Mes objectifs/priorités sont les suivants :

  • Infrastructures de désenclavement intérieur et extérieur : entretenir et réhabiliter le réseau existant ; assurer la navigabilité en toutes saisons des fleuves Oubangui et Sangha en collaboration avec les pays limitrophes ;
  • Electricité : au minimum doubler la capacité installée en exploitant l’immense potentiel hydroélectrique du pays (estimé à au moins 2000 MW) et en développant des mini-installations de production d’énergie solaire. Pour augmenter l’accès de la population à l’électricité, j’explorerai également les possibilités d’interconnexion sur les réseaux des pays limitrophes (Cameroun, République Démocratique du Congo) ;
  • Eau : faire passer le taux d’accès de la population à une source d’eau améliorée à au moins 80 % en renforçant et réhabilitant le réseau existant d’adduction d’eau et en construisant des pompes villageoises ;
  • Télécommunications : Redresser, relancer et développer la SOCATEL pour lui permettre de demeurer une compagnie viable jouant pleinement son rôle moteur pour le développement économique et la sécurité de notre pays. Reformer l’ART et créer un environnement où tous les Opérateurs de Télécommunications exerceront une concurrence saine et adopteront une bonne conduite dans le cadre des règles édictées par le Législateur Centrafricain. Cela facilitera un développement harmonieux des télécommunications et une fourniture des services de qualité qu’attend toute clientèle dans le monde moderne des Nouvelles Technologies de l’Information et des Communications.

ACCROITRE LA PARTICIPATION DU SECTEUR PRIVE AU DEVELOPPEMENT DE NOTRE PAYS

L’environnement d’affaires dans notre pays est difficile. Notre pays se situe à la 187ème position du classement Doing Business de la Banque Mondiale sur 189 économies couvertes par le rapport.  Il n’existe pas une politique active pour inciter notre diaspora à investir dans le pays.

Mes engagements :

  • Mettre en place un plan de règlement d’arriérés intérieurs vis-à-vis des fournisseurs de l’Etat après un audit par un cabinet de réputation internationale, et veiller à éviter l’accumulation de nouveaux arriérés grâce à une reforme de la procédure des dépenses budgétaires ;
  • Investir massivement dans les infrastructures de base afin d’améliorer les coûts de facteurs de production (électricité, eau, transports) ;
  • Mettre en place un plan de dédommagement des entreprises victimes des pillages et destructions pendant la crise tout en les engageant à réinvestir dans le pays ;
  • Mettre en place un tribunal de commerce à Bangui et des chambres arbitrales pour le règlement rapide des contentieux commerciaux ;
  • Réviser les codes minier et pétrolier pour les rendre conformes aux standards internationaux afin d’attirer les capitaux étrangers dans ce secteur ;
  • Créer les conditions nécessaires à la mobilisation des ressources et des expertises auprès de la diaspora centrafricaine.

PROMOUVOIR l’integration regionale POUR SURMONTER NOS HANDICAPS

Notre enclavement, l’étroitesse du marché intérieur et la faiblesse actuelle de nos ressources financières constituent des handicaps que seule une approche régionale de notre stratégie de développement nous permettra de surmonter. L’intégration régionale est également nécessaire pour résoudre les problèmes de sécurité à nos frontières et faire entendre notre voix avec plus de force dans le concert des nations.

Mes engagements :

L’espace naturel d’intégration de la République Centrafricaine va de la mer rouge/des régions des grands lacs à l’océan Atlantique. J’œuvrerai à :

  • la réalisation de la libre circulation des biens et des personnes dans l’espace de la CEEAC ;
  • la redynamisation de l’intégration régionale en la réorientant vers une approche sectorielle et projets (notamment le développement des infrastructures économiques). La Banque de Développement de l’Afrique Centrale (BDEAC) devrait être restructurée pour servir de fer de lance de cette nouvelle approche ;
  • le développement du commerce avec les deux Soudan et les pays de la région des Grands lacs par la construction d’une nouvelle ligne de chemin de fer allant de Nyala-Umm Dafoug- Birao (280 km) pour permettre l’accès au Port Sudan ;
  • le renforcement de la coopération en matière de sécurité transfrontalière.

Mobiliser les ressources financieres necessaires au redressement economique DE NOTRE PAYS

Le financement de ce programme de Renaissance nécessite la mobilisation des ressources financières considérables. Avant de solliciter l’appui financier de nos partenaires au développement, il nous faudrait davantage mobiliser les ressources intérieures.

Accroître la mobilisation des ressources intérieures

Notre pays a l’un des rendements fiscaux le plus faible au monde, autour de 10 % du PIB en 2012. Les causes de cette piètre performance sont multiples : étroitesse de l’assiette fiscale, complexité du système fiscal, niveau élevé d’impôts et modalités de son recouvrement qui encouragent la fraude et la corruption.

Mes engagements :

Mon objectif est de porter dans les cinq ans le taux de rendement fiscal  à 15 % du PIB, grâce à une amélioration du taux de recouvrement et un élargissement de l’assiette fiscale. Les mesures clés sont les suivantes :

  • Simplifier le système fiscal pour qu’il soit plus difficile d’échapper à l’impôt ;
  • Reformer la fiscalité de certains secteurs clés tels que le diamant, l’or, la forêt et les télécommunications ;
  • Réduire le taux d’informalité de l’économie en fournissant des appuis techniques divers (création de centres de gestion) et en utilisant l’accès aux marchés publics comme un élément d’incitation ;
  • Revisiter certaines incitations fiscales et exonérations ;
  • Intégrer l’ensemble de la parafiscalité au budget de l’Etat, et supprimer le pouvoir de recouvrement des recettes octroyé aux agences et fonds publics ;
  • Informatiser toutes les opérations des régies financières ;
  • Moderniser les modalités de paiement de l’impôt (décourager l’utilisation des espèces) et recourir, chaque fois que c’est possible, au prélèvement à la source ;
  • Faire entrer la culture de résultats au niveau des régies financières par le biais de contrat de performance. Les Directeurs Généraux et Directeurs des régies financières, nommés par appels à candidature, seront soumis à une obligation de résultats ;
  • Renforcer le contrôle fiscal et l’audit ;
  • Mener une lutte sans merci contre la corruption et la délinquance financière.

L’objectif est de mobiliser au minimum 750 milliards de FCFA (1,5 milliard de dollars US) de ressources propres sur cinq ans.

Mobiliser davantage des ressources extérieures

Notre pays est orphelin de l’aide extérieure car sa gouvernance est faible et sa diplomatie économique peu active.

Mes engagements :

  • Améliorer la gestion des finances publiques pour rassurer nos partenaires au développement quant à la bonne utilisation de l’aide octroyée ;
  • Mettre l’accent sur une diplomatie économique basée sur l’identification des partenaires clés et la mobilisation des ressources techniques nécessaires à la mise en œuvre de cette vision. Ainsi, un redéploiement des missions diplomatiques centrafricaines à l’étranger sera opéré. Un accent sera également mis sur la formation de nos diplomates en langues étrangères et de nos conseillers économiques ;
  • Mettre en place une politique pour favoriser l’entrée de nos ressortissants dans les institutions internationales.

L’objectif est de lever en cinq ans au minimum 1 250 milliards de FCFA (2,5 milliards de dollars US) de ressources auprès des partenaires au développement et sur les marchés sur le cinq prochaines années.

AXE 3 : FORMONS ET FOURNISSONS DES OPPORTUNITES A NOTRE JEUNESSE

Notre jeunesse manque de repères car mal encadrée.  Insuffisamment formée, elle n’est pas outillée pour affronter les défis du monde actuel. Victime de l’effondrement de notre économie, elle est confrontée à un chômage de masse. Or, sans l’apport de cette jeunesse (près de 60 % de la population totale), notre pays ne pourrait se développer.

Mes engagements :

Je veux que les jeunes soient porteurs des valeurs d’un Centrafrique uni et digne. Je veux qu’ils soient les acteurs de mon projet de Renaissance. Je veux pour cela renforcer notre système éducatif pour le mettre en adéquation avec le marché du travail et mettre en place un programme d’insertion professionnelle pour occuper les jeunes oisifs et désœuvrés qui sont attirés par les bandes armées et les seigneurs de guerre. Ainsi, je propose de :

  • Réformer le processus de recrutement des enseignants (recrutements uniquement par voie de concours et selon des critères appropriés), et renforcer le niveau des enseignants en exercice à travers des stages de formation, séminaires et autres, afin d’améliorer la qualité de l’enseignement. Si besoin, faire appel aux enseignants retraités compétents qui souhaiteraient se mobiliser pour la cause d’amélioration de la qualité de notre enseignement (contrats particuliers) ;
  • Restaurer et remettre au goût du jour le système d’évaluation et d’avancement des enseignants, et valoriser le métier ;
  • Revoir les manuels pédagogiques et le contenu des programmes scolaires et assurer leur traduction dans la langue nationale (le Sango), première étape avant son introduction dans le cursus scolaire ;
  • Introduire l’apprentissage des langues vivantes dès l’école primaire (Anglais, Chinois) ;
  • Réintroduire et renforcer l’éducation civique de l’école primaire jusqu’au lycée pour former des citoyens responsables ;
  • Mettre en place un système de lutte contre les fraudes aux examens et les faux diplômes ;
  • Avec l’aide des partenaires au développement, rénover les établissements scolaires délabrés, construire de nouvelles salles de classe ;
  • Développer l’enseignement technique (créer des collèges et lycées techniques, réhabiliter les centres d’animation rurale et en créer de nouveaux) ;
  • Encourager l’enseignement privé de qualité (verser des subventions aux établissements privés confessionnels). Mettre en place un système de contrôle et d’évaluation des établissements privés, et fermer ceux qui ne répondraient pas aux standards ;
  • Rénover et étendre l’université de Bangui, ainsi que les établissements supérieurs de notre pays. Encourager le secteur privé à investir dans la construction des cités universitaires et s’assurer que les tarifs des chambres restent abordables pour les étudiants ;
  • Reformer le système des bourses scolaires et universitaires ;
  • Mettre en place un programme d’insertion professionnelle des jeunes peu scolarisés (en commençant par les jeunes combattants) dans les métiers de l’agriculture, l’élevage, l’artisanat et de la protection de l’environnement ;
  • Instituer le système d’école-entreprise pour favoriser la mise en relation de l’offre et de la demande du travail ;
  • Instituer un service civique national obligatoire d’un mois pour les tâches d’intérêt collectif (protection de l’environnement, assainissement, etc.) ;
  • Créer des espaces de loisirs et de culture pour les jeunes.

AXE 4: AMELIORONS L’ACCES AUX  SERVICES DE SANTE ET LA QUALITE DES SOINS

La situation sanitaire dans notre pays est alarmante :

  • L’espérance de vie à la naissance est en recul depuis les années 90 (moins de 40 ans en 2008 contre 49 ans en 1988) ;
  • Des niveaux élevés de mortalité infantile et maternelle (plus de 2 enfants sur 10 meurent avant l’âge de 5ans et plus de 1.355 décès de femmes pour 100.000 naissances vivantes) ;
  • Une prévalence élevée des maladies transmissibles (VIH/SIDA, tuberculose, méningite et autres), des maladies tropicales (paludisme, maladie du sommeil, maladies cécitantes et autres);

Les causes de ce désastre sont nombreuses :

  • Problèmes de gouvernance dans le secteur de la santé ;
  • Insuffisance des personnels de santé (environ 3500 personnels de santé pour 4,5 millions d’habitants) et leur concentration à Bangui (nos provinces sont devenues un désert médical) ;
  • Baisse générale de la qualité des soins due à une insuffisance de formation du personnel et une absence de motivation ;
  • Insuffisance et vétusté des équipements, plateaux techniques, ainsi que des locaux ;
  • Problèmes d’approvisionnements en fournitures et médicaments essentiels dues à la faiblesse des moyens alloués et au détournement par les personnels de la santé.

Mes engagements :

Mon ambition est de rendre accessibles les services de santé et d’améliorer la qualité des soins. Je m’engage donc à :

  • Revoir la gouvernance du secteur avec les professionnels de la santé ;
  • Porter dès la première année de mon élection les dépenses publiques de santé à au moins 15 % des dépenses totales (contre environ 11% en 2012) et les maintenir au moins à ce niveau pendant toute la durée de mon mandat. L’enjeu est de réserver les crédits budgétaires nécessaires pour permettre la réhabilitation des infrastructures sanitaires existantes et la construction de nouvelles, et l’intégration immédiate dans la fonction publique d’un certain nombre de personnels de santé afin de répondre à l’urgence sanitaire actuelle ;
  • Restructurer les établissements de formation et mettre en place un dispositif de formation continue afin d’améliorer la qualité des soins ;
  • Veiller à ce que nos provinces ne soient plus un désert médical (déploiement effectif des personnels de santé affectés dans les provinces, fourniture en produits pharmaceutiques et équipements, création des centres de santé de base dans nos villages).

AXE 5: FAISONS PARTICIPER DAVANTAGE LES FEMMES AU DEVELOPPEMENT DE NOTRE PAYS

Les inégalités entre femmes et hommes dans l’accès à l’éducation sont encore présentes en République Centrafricaine. Le taux de scolarisation des femmes en 2010 est de 63,3 % contre 80,6 % pour les hommes ; plus de 65 % des femmes sont analphabètes contre 49,6 % pour les hommes.  Cette inégalité dans l’accès à l’éducation se traduit par une sous- représentation des femmes dans les emplois administratifs et électifs. De plus, certains de nos textes juridiques comportent encore des mesures discriminatoires envers les femmes.

Mes engagements :

Je veux réduire ces inégalités et éliminer toutes les mesures discriminatoires envers les femmes. Je propose de :

  • Réserver un quota de bourses pour les jeunes filles accédant à l’enseignement supérieur ;
  • Faire voter un projet de loi sur la parité qui réserverait un quota dans les concours de recrutement dans la fonction publique pour les jeunes filles et encouragerait les partis politiques à présenter des femmes lors des élections ;
  • Recenser et éliminer toutes les mesures discriminatoires à l’égard des femmes dans nos textes juridiques ;
  • Faciliter l’accès des femmes aux moyens contraceptifs.

 

Conclusion :

Mes chers compatriotes, la situation dramatique de notre pays est la raison de mon engagement politique. Avec votre soutien, je veux relever les défis auxquels notre pays est confronté.

Je vous soumets un programme de Renaissance pour notre pays. Ce programme contient un ensemble de mesures que j’entends traduire en actions de gouvernement.

Je m’engage à réconcilier et rassembler les centrafricaines et les centrafricains, quelles que soient leur origine et leur religion, autour des idéaux de Renaissance que Barthélémy Boganda, le Père fondateur de la République, nous a légués. 

Je sollicite vos suffrages pour qu’ensemble dans le travail, l’ordre et la dignité, nous puissions construire un Centrafrique nouveau.

Le chiffrage du programme sur 5ans[1] (En milliards de F CFA)

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