Libre opinion

INVERSER LES ELECTIONS EN VUE D’ENRACINER LA DEMOCRATIE EN CENTRAFRIQUE DANS LA REPUBLIQUE ET LA NATION

Alerte lancée aux :

  • Bailleurs de fonds et Soutiens des différents candidats ;
  • Candidats aux élections ;
  • Électeurs potentiels

  • Mesdames !
  • Messieurs !
  • Leurs Excellences !
  • Mesdames et Messieurs les artisans de la Solidarité avec la République et la Nation ;

 Vous avez eu le grand mérite de veiller au chevet de l’Etat Centrafricain. Votre geste vous honore et mérite d’être scellé dans la mémoire de chaque Centrafricain ; témoin  d’aujourd’hui et ceux de la génération future. Mais, vous, vous êtes rendus compte d’une monstrueuse escroquerie ; la démocratie d’Etat. Elle n’a que l’apparence d’une démocratie. Elle est une démocratie d’élite qui plus est une démocratie de parodie, de mascarade et de parade et enfin une démocratie de cosmétique. Une démocratie portée par l’Etat n’a de racine nulle part dans la Nation et n’a jamais été mise au service de la construction de la République. Ses intérêts sont à l’évidence tout à fait à l’opposé des intérêts humains et territoriaux de proximité de la République ; creuset de la Nation.

De ce constat, nous vous lançons une alerte. Faites l’effort de faire  une autre lecture du forum de Bangui dont nous reconnaissons la légitimité. Nous suggérons de  devenir  les accoucheurs de la nouvelle identité de la démocratie en Centrafrique,  en prenant connaissance de cette alerte. Nous plaidons pour une démocratie Républicaine ; la racine d’un Etat démocratique et non une démocratie d’Etat

Rejoignez- nous – en exigeant des candidats que vous soutenez ou que vous influencez- à corriger l’anomalie politique caractéristique de la République Centrafricaine et cause principale du conflit atypique qui a mis le pays au bord du précipice. Les élites ont réduit les exigences de la construction de la République à la course aux prérogatives de puissance publique et aux immunités de toute nature pour leur propre confort.. 

Nous vous remercions de l’honneur que vous nous faites en prenant le temps de lire et/ou d’accepter de diffuser ce plaidoyer. Nous sommes prêts à rencontrer qui que ce soit à votre demande  

– Gervais Douba: Maître des Conférences en Sciences de gestion (Université de Rouen) Consultant en ETD ( Entrepreneuriat-Territoire et Développement)

Symbiose Ingénierie Internationale  BL n° 47

MDA 3, Avenue Pasteur 76000 Rouen.

E-mail :  gervais.douba@orange.fr

  • Docteur Victor  Bissengué : Recherche en Anthropologie et Histoire, Auteur
  • Jean-Bosco Peleket: Directeur des Hôpitaux à la retraite/ Ecrivain
  •  Orphée  Douaklet -Kete : Consultant en Organisation
  •  Léon Odoudou: Ancien ministre du Commerce et de l’industrie
  • Alain Lamessi: Directeur de M.A.S. (Maison d’Accueil Spécialisé)
  • Maître Eugène Yessé : Avocat

Le 10 Août 2015

Postulats Fondateurs du plaidoyer

«  Il vaut mieux penser le changement que changer le pansement »

Le forum de Bangui s’est achevé par une cérémonie solennelle organisée au siège du CNT ; faisant fonction d’Assemblée Nationale. Près de 600 participants venus des quatre coins du pays ont débattu davantage de l’avenir de l’Etat que du devenir du destin commun qu’incarnent la Nation et la République. Ce forum a-t-il  permit  aux 600 délégués de vérifier la capacité du peuple Centrafricain à choisir son devenir plutôt que de le subir ? Deux évidences appellent des interrogations :

  • L’insécurité : Les 600 délégués ont pris conscience que l’insécurité continue de prévaloir dans la majeure des  provinces qui sont sous l’emprise des groupes armés de plus en plus divers et variés. Sur une population estimée à 4,6 millions de personnes, plus de 2.5 millions dépendent de l’assistance humanitaire. Il y a environ 430.000 déplacés et près de 424.000 individus qui ont quitté le pays et sont allés trouver refuge majoritairement au Tchad et au Cameroun.

Durant les vingt dernières années, un pays comme la France est à son septième redéploiement militaire pour la stabilisation du pays ; ce qui représente en moyenne 200 000 millions d’€ par an. Quant à la communauté internationale dont l’UA et les pays de la sous-région ; la MISCA, la BONUCA, la MINUSCA et l’Union Européenne ; l’EUROFOR. Sur le plan budgétaire cela  frise 313 millions de $ soit près de 251 millions et 25 millions d’€ ()

  •  Le pays s’enfonce  dans l’abîme du phénomène de passager clandestin. Plus préoccupé de la défense de ses propres intérêts, l’Etat et les « représentations nationales » ont cessé de contribuer de manière volontaire à la réalisation de l’intérêt commun, à bâtir le destin commun. Il préfère laisser les ONG payer le coût de biens qui sont sensés profiter à tous. La communauté internationale tient le Centrafrique à bout de bras. Elle fournit légitimité et sécurité aux autorités, aide alimentaire et médicales aux populations. La population centrafricaine doit tout à la solidarité internationale depuis près de 30 ans.

A la lumière de ces deux évidences ; génératrices d’interrogation, la nécessité d’investiguer ne peut que s’imposer naturellement à l’esprit des soutiens et/ou bailleurs de fonds de la foultitude des candidatures au suffrage d’une population meurtrie. La terre Oubanguienne est-elle à ce point calcaire, granitique, rocailleuse à l’enracinement des valeurs et principes  démocratiques ? Pourquoi ce pays est un véritable Tonneau des Danaïdes de la coopération internationale ? A-t-on pris la mesure de la situation d’agonie, dans laquelle gît  l’administration et des conséquences de l’utilisation des outils d’évaluation en matière de gouvernance et d’IDH ? Pour la gouvernance, selon l’indice Mo Ibrahim de la gouvernance africaine, la République Centrafricaine est classée à la 51è place, sur un total de 52 pays – juste devant la Somalie – et, selon le PNUD, la République Centrafricaine se situe à la 185è place sur 187 pays en 2013 en termes d’IDH.

Fort de ce constat, nous entendons par proposer une inversion des élections, le nouveau concept politique dont la mise en œuvre vise à organiser d’ici Octobre les élections des députés et Maires des 8 régions. Ensuite en  Décembre- les assemblées de ces élus de démocratie de proximité participeront à la mise en place du référendum pour la Nouvelle Constitution et organiseront les élections pour le Sénat, si le référendum  adopte la nouvelle constitution qui prévoit cette chambre. Dès lors, ce n’est qu’en Février 2016 que sera organisée l’élection Présidentielle.

L’inversion est une véritable audace. La déconcentration de l’Etat a échoué  pour d’innombrables raisons pour lesquelles nous ne nous attarderons point. Il apparaît simplement que l’unité territoriale ayant été l’angle mort des pratiques et des mœurs politiques,  rebâtir la République en faisant de la  décentralisation la pierre angulaire est à nos yeux une authentique entreprise de reconstruction nationale. L’inversion est  une analyse subversive des causes profondes de  l’état des lieux et  à l’émergence d’un nouveau paradigme. L’inversion des élections, telle que nous la suggérons  est l’action politique construite à partir des intérêts territoriaux de proximité ; le véritable levier inexorable et inoxydable d’implication des autorités décentralisées dans les décisions nationale en concertation avec les autorités déconcentrées pour une  sortie de crise et pour l’édification d’une démocratie pérenne dans l’intérêt de tous ; soutiens et bailleurs, communauté internationale, communauté d’intégration régionale.

Inversion est la parade et le rempart contre les velléités de toutes sortes qui ne tarderont pas à revenir s’exprimer. Les orientations, les pratiques  politiques obsolètes, patrimoniales et clientélistes  qui ont généré la préemption de l’unité nationale par une élite civile et militaire ; tellement éloignées des intérêts humains et territoriaux, qu’elle est vécue sinon comme un corps étranger ;  s’étant érigée en caste. Inversion pour faire émerger  un nouveau pacte Républicain, qui projette et promeut et organise le Travail ; lequel redonne à chacun  la Dignité ; les deux  vers  le Travail et la Dignité concourant à l’Unité de toutes les régions et territoires et dépassant  les clivages ethniques et tribales.

I : Inversion pour impulser les interactions des  dynamiques politiques nouvelles et ancrées dans les  intérêts humains et territoriaux de proximité.

Puissent les soutiens militaires et politiques /ou  bailleurs de fonds de la foultitude des candidats au suffrage universel  convenir de ces évidences et des questionnements qu’elles soulèvent et nous permettre  d’attirer leur attention sur deux anomalies majeurs à corriger et,  sur laquelle le forum a baissé la garde au profit d’une approche classique et moins inventive de la reconstruction  postconflit :

  • L’Inversion doit être inscrite dans les premières priorités de votre candidat. Nous préconisons l’inversion comme un véritable « dissolvant » ou un puissant «  dégrippant » par rapport à la reconstruction de nouveaux facteurs de sauvegarde du devenir de vos  intérêts politiques et économiques logés actuellement dans de la précarité et  l’incertitude. La déflagration des communautés Centrafricaines a frôlé le génocide. Le verni de couverture est atypique.

Une approche holistique des causes et racines du conflit – le forum l’a éludée  au lieu de chercher à l’élucider- nous emmène à soutenir, qu’il ne faut pas se prévaloir d’un angélisme ni d’une approche sommaire et approximative de la composante « sécurité » et «  fraternité » du conflit.

Qui peut croire à une fraternité sans sécurité et une fraternité durable sans sécurité ? C’est l’interdépendance des deux qui chasse la peur. L’inversion  autorise à diversifier les foyers « incubateurs » ainsi que « les facteurs d’accélération de l’incubation » à travers le territoire ; mieux contrôler les 5028 kilomètres de frontière avec 6 pays. La République Centrafricaine s’est autoproclamée « berceau des Bantous » sans en avoir la légitimité des pays qui l’entourent : 1577km avec l’actuelle République Démocratique du Congo, 1197 km avec la République du Tchad, 990km avec le Soudan du Sud au Sud-Est, 797km avec la République du Cameroun, 467km avec la République du Congo-Brazzaville et 175km avec la République du Soudan au Nord-Est.

L’inversion consisterait à rebâtir cette nouvelle fraternité par l’interaction des régions et des communautés territoriales.  La République Centrafricaine- au lieu d’étonner les autres pays de la sous-région, de les surprendre- a institué et institutionnalisé la fourberie et la fumisterie au plus haut sommet de l’Etat, c’est-à-dire la culture et les pratiques politiques sont sans orthodoxie et sans orthopraxie. Seules la fourberie et la fumisterie irriguent les vaisseaux sanguins du système Etat et lui servent de balise. La résurgence des appartenances d’origine ethnico-religieuse- qui ont  alimenté abondamment le torrent des violences qui s’est abattu et favoriser toutes de revendication – consacre l’incurie de l’Etat à proposer un projet de société fédérateur aux différentes régions et collectivités territoriales. Nous en appelons aux soutiens et bailleurs à rompre,  avec  celui qu’ils veulent soutenir, si ce dernier  ne s’engage pas à éradiquer cette anomalie et se contente d’être le vecteur de propagation et de pérennisation d’une approche  éculée du pouvoir ?

  • La deuxième anomalie chronique de la démocratie portée uniquement par l’Etat est la non intrication des besoins et des biens. L’Etat croit construire la République et la Nation, or depuis l’accession aux indépendances, il n’a utilisé aucun instrument pertinent pour instituer d’une part et édifier ; d’autre part ces deux autres institutions. Non seulement les murs de l’édifice sont lézardés- ce qui a permis à tous les cafards d’y trouver leur refuge mais l’architecture globale ne tient plus selon la logique des mœurs et pratiques politiques dominantes. La nécessité d’assigner à chaque région la vocation de devenir la fabrique des pièces détachées de la démocratie apparaît comme la seule alternative crédible. Concrètement il s’agit de passer d’un territoire national sous forme de bloc à des territoires imbriqués. L’Unité nationale ne doit  pas réduite à une variable d’ajustement ou objet de partition pour les artisans des slogans creux, mais  doit être sujet et objet d’une approche holistique, c’est-à-dire  perçue comme un filet dont les trames et nœuds sont des régions ; riches de leur différences et singularités. Chaque territoire imbriqué dans l’autre constitue de véritables socles communs de valeurs et principes républicains.

Le concept d’inversion est fait de chantiers pour la connaissance, pour l’expérimentation et pour l’action sur le territoire et les territoires.

  • La connaissance emmenant  l’expérimentation  alors que l’expérimentation induit  l’action. L’articulation et l’interdépendance des trois font, que le différend entre l’intérêt national et les intérêts humains et territoriaux de proximité pourrait être mieux identifié et  éradiqué.

Aux soutiens politiques, militaires et idéologiques tutélaires de la région ou d’ailleurs de la foultitude des candidats, aux bailleurs de fonds et puissances économiques, ayez l’audace de vérifier la capacité de votre candidat à choisir l’avenir de la République et de la Nation plutôt qu’un Etat ; vieille formule qui ne fera que subir les tropismes et autres influences extérieures.  Pourquoi n’opterez-vous pas de devenir des accoucheurs de la nouvelle identité de la République Centrafricaine ?

II)  L’inversion comme  catalyse  de politiques de renversement

Le forum du mois de Mai a fait la démonstration qu’il faut continuer avec les méthodes de travail, pérenniser les mêmes logiques et les mêmes dynamismes politiques malgré ce que révèlent les grilles d’analyse de l’indice Mo Ibrahim de la gouvernance Africaine et l’Indice de Développement Humain du PNUD. Le forum a- t-il  fait le bon diagnostic ? Si diagnostic il y a, la thérapie permettra-elle au malade d’atteindre le premier centenaire de l’indépendance du 13 Août 2060 ?

Trois types de doutes hantent notre esprit : l’absence de stratégie de repositionnement  de la République par l’Etat et le déficit de construction de capital humain.

  • Le déficit de stratégie de repositionnement. Le forum a entériné la confusion entre une convocation aveugle aux élections et une démocratie dont l’Etat est le seul artisan et l’architecte. L’accalmie relative est loin d’être une victoire politique de l’Etat sur les forces de l’auto-destruction. Elles  se tiennent en embuscade car, elles ont leurs repaires  pour toutes sortes de prédations  ultérieures dans un Etat sans repères. L’Etat semble accommoder  le pays dans ce positionnement  de passager clandestin de la communauté internationale et l’identité nationale s’effiloche composante après composante. Impliquer et faire participer les régions et les collectivités locales à l’édification du destin commun entre dans ce processus de métamorphose que nous appelons « reversement »
  • Le déficit de modèle économique ; de l’emploi au capital humain (). La prolifération de clusters d’ONG est une lecture que fait la mondialisation des réponses idoines  à la crise socio-économique et politique en Centrafrique. Les réponses sont des réponses d’urgence humanitaires pour une population consommatrice de ce genre d’offre ; une offre qui ne structure rien. Quand cette approche constate des carences en matière de produits, elle la fait venir d’ailleurs, des pays proches. La République Centrafricaine   est un pays où la fonction publique articulée à l’action humanitaire ont fait émerger une véritable industrie du compassionnel.

En tant que telle, cette industrie fait émerger des boucles d’activités tournées entièrement vers la consommation de confort  sécuritaire, la consommation des industries de prestiges. Tout ce qui permet de vivre au quotidien vient d’ailleurs.

Le concept d’employabilité est absent du vocabulaire économique ; s’il existe par hasard, il est utilisé par des militants politiques désoeuvrés ou au profit des membres de la diaspora de l’étranger en mal de thèse.

  • Le marché du capital humain aux contours confus, diffus et touffus du recrutement des élites. Il ne tient nullement compte de l’intérêt de la République et de la nation. Il est assimilable au mariage de la carpe et du lapin.

La diaspora, friande des ascensions sociales fulgurantes se livre au jeu du « dilemme du prisonnier » avec l’intérêt national. L’Etat ; passager clandestin de la communauté internationale met les intérêts humains et territoriaux de proximité sous le boisseau et recrute sur la base ; non du capital humain, mais sur la base de l’allégeance  et de l’obséquiosité  aux forces occultes et obscures. L’Etat ; réservoir génétique et incubateur de fourberie et fumisterie a été pour une diaspora de même tendance, ont  joué un rôle non négligeable dans les crises successives, en préemptant les intérêts de la République et de la Nation.

Quand la diaspora fourbe et accro du dilemme du prisonnier rencontre l’Etat ; passager clandestin de la communauté internationale et tonneau des Danaïdes des aides publiques au développement et des soutiens diverses légitimités supranationales, la satisfaction des intérêts humains et territoriaux de proximité entre en conflit avec les intérêts de ce marché. Ce marché a servi de terreau au prodigieux développement du délitement de la démocratie d’Etat.

Nous en appelons aux puissances politiques tutélaires régionales, aux légitimités supranationales  aux influences  multidimensionnelles d’avoir l’audace de changer le moteur de leur collaboration en  mesurant  l’étendue des capacités de nuisance de la  connivence Etat classique et diaspora ; dilemme du prisonnier en matière d’orientation politique sur les intérêts humains et territoriaux de proximité. Cette connivence a contribué largement au déclassement du Centrafrique, à la relégation de ce pays à la périphérie des Nations en Afrique. Participer à ce mouvement de résistance  à l’ancienne identité  du Centrafrique.  Adhérer à la logique de renversement est une nouvelle dynamique, une résistance à l’aliénation politique, au placement sous l’emprise de la précarité, sous le prétexte de l’urgence humanitaire, alors que l’urgence humanitaire a un effet retardant sur l’accès à l’autonomie et à l’émancipation de la République et de la nation. L’urgence humanitaire est un autre versant de métamorphose de la mondialisation néolibérale. Par exemple, elle n’acceptera jamais qu’une ville historique comme Kaga-Bandoro devienne le carrefour de trois axes  d’une  transcentrafricaine, sur le plan routier.

  • Bouar-Bossangoa Kaga-Bandoro Ndélé et Birao ;
  • Berbérati -Sibut-Kaga-Bandoro -Bambari-Bria et Birao ;
  • Bangassou—Bambari- Bria et Birao.

Imaginons des transformations locales, des pôles structurants et les boucles d’activités inhérentes et diverses infrastructures susceptibles de générer des recettes fiscales et douanières à l’Etat et aux régions : leviers de coopération économique, balises militaires et compagnies de gendarmerie spécialisées, établissements de formation et d’enseignement, dispensaires et /ou hôpitaux, construction de nouveaux tribunaux et cours d’appel , émergence de divers marchés régionaux. Ce serait un gisement de modèles économiques autres que le diamant, le coton et le café. Si l’on fait proliférer les micros modèles économiques à partir de tels  types de grands travaux, certes on n’asséchera ni la fouberie ni la fumisterie mais on multipliera le nombre de métropoles économiques comme portes d’ouverture au reste du monde avec pour conséquence la lutte contre la pauvreté des hommes et la misère infrastructurelle. Faut-il rappeler qu’en dehors de Bangui et/ou de Boubangui, la position géographique de Kaga-Bandoro ; ex-Crampel ; de l’Oubangui-Chari jusqu’aux années Bokassa a  facilité le repli du nom « Centrafrique »  sur un seul territoire à Barthélémy Boganda.

Conclusion :

L’inversion qui engendre le reversement est la voie et voix pour construire le devenir  des intérêts humains et territoriaux de proximité en Centrafrique. Ce décryptage nous conduit à tirer deux grandes conséquences : L’approche messianique de la magistrature suprême et ce qu’elle induit et l’incontournable nécessité de sortir la population de l’emprise de la misère par le rapprochement des unités de production et de création de la valeur ajoutée territoriale.

  • L’approche messianique, autocratique à caractère patrimonial et clientéliste de la magistrature suprême. La foultitude des candidats à  la Présidentielle est la marque de fabrique d’un pays en déclin et révèle l’abdication du forum de Bangui, la désertion de celui-ci devant la recherche profonde d’une orientation politique nouvelle pour un pays qui a échoué sur les plans et dont les 11 groupes armés  demeurent en embuscade.

Des déluges d’interventions  qui n’auront aucun effet ni sur l’aliénation suffisamment entamée de la République et de la Nation ni sur le désert des propositions approximatives. Les facteurs générateurs de progrès existent mais on ne les cherche jamais (Exemple que nous citons de Kaga-Bandoro)

  • L’incurie de l’Etat à faire face aux besoins fondamentaux des régions et des collectivités locales en zones rurales ; ce qui a engraissé les multiples frustrations, qui, par accumulation, ont à leur tour servi de déclencheur au conflit.

Une des causes majeures de l’incurie se trouve cachée dans l’approche messianique du pouvoir et de l’utilisation abusive de la notion d’Etat de droit. Les gouvernants ont privatisé et personnalisé  les intérêts et patrimoines sans se préoccuper  de l’édification du destin commun, que sont à la fois  la République et la nation. Affranchissons le pays de cette logique du pouvoir qui est un toxique mélange de traditions ancestrales et de transfert approximatif et sommaire de modernité.

  • L’incontournable nécessité de sortir de sortir la population de l’emprise de la misère. L’approche messianique a touché le fond de ses limites et n’est plus à même de « multiplier à l’infini les deux poissons et les cinq   pains ».

L’Etat n’a rien investit depuis trente ans et les sources de la manne ont tari. Il faut explorer d’autres voies, d’autres leviers ayant des retombées en termes de pôles structurants pour les intérêts humains et territoriaux de proximité sans entrer en conflit avec les intérêts nationaux.

Une telle vision appelle la construction d’une nouvelle matrice de la République. Une matrice qui fait la part belle à l’implication et à la participation des régions, des collectivités territoriales sans être dans une logique de « satrapie ». Renverser les logiques obscures de la démocratie  d’Etat et impulser de nouvelles logiques et de nouvelles dynamiques pour donner de nouvelles racines à la démocratie dans ce pays.

Le temps est venu- dans votre intérêt – de contribuer à refaçonner le dessein commun de la République Centrafricaine, de doter l’ancien Territoire de l’Oubangui-Chari d’une nouvelle matrice où tous les intérêts sont reconnus complémentaires et interdépendants  à  commencer par la préservation  de ceux des  générations  futures.

_____________________

 

Ampliation :

Personnalités, Institutions nationales et internationales, Rédactions Presse et Médias.

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