Religion

HOMÉLIE DU 3ème DIMANCHE DE CARÊME (A)

DIOCESE DE BOSSANGOA
B .P 1728 BANGUI
République Centrafricaine

HOMÉLIE DU 3e DIMANCHE DE CARÊME (A)
& COMMÉMORATION DU 55e ANNIVERSAIRE DU DÉCES
DU PRÉSIDENT BARTHELEMY BOGANDA
Textes : Ex 17, 3-7 ; Rm 5,1-2.5-8 ; Jn 4, 5-42

Le peuple d’Israël sortit de l’esclavage d’Egypte par la grâce de Dieu à travers son serviteur Moïse. La traversée ne fut pas de tout repos pour lui. Il fut soumis à d’innombrables épreuves : serpents, venimeux, faim, soif. Dans ses détresses et ses malheurs, le peuple récriminait contre Moïse et Dieu. En effet le peuple d’Israël avait accusé le Seigneur et l’avaient mis au défit, en disant : « Le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous, ou bien n’y est-il pas ? » (Ex 17, 7b.

Que de foi n’ai-je pas entendu ce cri de détresse montant du peuple centrafricain qui exprime son désespoir ? Dans une certaine résignation face à la déferlante seleka, beaucoup n’hésitaient pas à douter de l’existence de Dieu et de sa présence : « Nous avons prié et invoqué tous les saints, mais nos malheurs ne se sont jamais  allégés ». Aussi se sentent-ils abandonnés de Dieu. Par ailleurs, ceux qui n’ont pas été épargnés par les anti-balakas,  se plaignent : «  Qu’avons-nous fait pour mériter un tel sort ? ». Dans le tourment que subissent les centrafricains, grande est la tentation de douter de Dieu et de renier sa foi.

Chers frères et sœurs dans le Christ, ne nous leurrons surtout pas. Nous ne sommes pas seuls. Dieu ne nous a pas abandonnés. L’espérance que nous avons mise en lui ne sera jamais déçue comme le rappelle saint Paul dans la deuxième lecture de ce jour : « L’espérance ne trompe pas puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos par l’Esprit-Saint qui nous été donné. » (Rm 5,5). En effet, en son Fils Jésus-Christ, mort pour nous réconcilier avec lui. Dieu a établi une relation forte et permanente avec les hommes. Avons-nous suffisamment confiance pour nous laisser porter, guider et illuminer parmi ?

Vivre cette confiance, c’est imiter Dieu dans l’amour qu’il porte à chacun de nous en son Fils Jésus-Christ  qui ne fait pas de distinction entre les hommes. L’Evangile nous en donne aujourd’hui l’exemple avec le récit de la samaritaine. Pour des antécédents historiques, les samaritains se sont séparés des juifs. Les deux se considéraient alors comme des étrangers. Ils ne se parlaient pas. Mais Jésus est allé au-delà de cet antagonisme et adressa la parole à la samaritaine qu’il a rencontrée au puis de Jacob à Syklar : «  Donne-moi à boire. » (Jn 4,8). Surprise ^par cette demande insolite, la femme déploya son mécanisme de défense : « Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi , la samaritaine ? » (Jn 4,9a). Autrement dit, laisse-moi tranquille ; ne me dérange pas. Je n’ai rien à voir avec toi. Néanmoins, le dialogue a été engagé entre Jésus et la samaritaine.

Il est important de suivre l’évolution et la transformation de cette femme tout au long du dialogue. Elle est passée successivement d’une indifférence qui frise l’insulte et le mépris au respect et à la reconnaissance avant d’adopter le statut de témoin à l’égard des ses concitoyens. Le respect se manifeste dans son attitude lorsqu’elle s’adressa à Jésus, non plus comme à un étranger, mais comme à un homme : « Seigneur ». Plus ils avançaient dans le dialogue, mieux elle était disposée en faveur de Jésus qu’elle reconnu d’abord comm un prophète, c’est-à-dire, celui qui révèle Dieu et sa parole aux hommes, ensuite comme le Messie, le consacré et l’envoyé de Dieu. Convaincue des propos qu’elle a reçus de Jésus, elle se fit désormais son témoin auprès de ses frères et sœurs. Elle fut transformée et sortit de ses appréhensions. Elle devint ainsi une créature nouvelle capable de tisser les liens de fraternité qui font grandir et épanouir l’homme.

L’expérience de la samaritaine nous apprend que le dialogue dans la vérité débloque des situations compromis et recrée les liens naguère distendus. Alors que la cohésion sociale est aujourd’hui mise à mal par les effets de la crise qua traverse encore notre pays, le récit de la samaritaine nous exhorte à privilégier les voies du dialogue, de la réconciliation, et du pardon dans la vérité et la justice. Toute autre option nous mènera à l’impasse.

Chers frères et sœurs, en restant fidèle à la voix de l’Esprit-Saint qui a fait de nous en Jésus Christ, les enfants d’un même Père, œuvrant ensemble pour la cohésion au sein de notre Eglise et notre Pays. Amen !

Mgr Nestor Désiré NONGO AZIAGBIA
Evêque de Bossangoa
Vice-président de la Conférence Episcopale Centrafricaine

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