Analyses et réflexions

GJK ÉDITO : QU’ADVIENDRA-T-IL DE CE PAYS  LA RCA?

Par GJK

Encore et toujours des morts en RCA. Il n’en faudra pas plus, pour se convaincre définitivement, que le chemin du retour à la normalité de ce pays, sera décidément long, bassiné de sang humain, saupoudré des corps calcinés, et pavé de nombreux cadavres que ni le ciel, ni l’enfer, ni Arès – le dieu de la guerre et de la violence -, n’ont sollicité ou exigé, et donc ne sont pas prêts à agréer, fussent-ils offerts en holocauste vivant, en vue de l’obtention du DDR, de la sécurité, de la paix, de l’unité et du bien être des Centrafricains.

Diantre !

Mais pourquoi, au nom de quoi, et jusques à quand, le Centrafricain devra-t-il encore et encore mourir, et ne mourir que pour mourir ? Faudrait-il croire au final, que le monde entier ne pourra plus s’empêcher, de recourir coûte que coûte ici, au décompte macabre du nombre de tués par jour, par semaine, par mois ou par année, pour arriver à jauger exactement, le niveau d’instabilité, ou de stabilité nécessaire à la RCA, afin de redevenir simplement un pays fréquentable ?

Après plus de trois années de guerre imposée à la Centrafrique par les ennemis du peuple, guerre à l’origine de plusieurs centaines de milliers de pertes en vies humaines, et autant d’exilés enregistrés à l’extérieur comme à l’intérieur du pays ; après les plus récents mais non moins graves crimes perpétrés sur de paisibles villageois à Bambari, Kouango, Kaga Bandoro, Bocaranga, Paoua et dans plusieurs autres localités situées en province ; après tous ces crimes crapuleux et assassinats de masse organisés ça et là, n’a-t-on pas toujours atteint le seuil fixé de cadavres exigés, pour que reviennent enfin, le calme et l’équilibre nécessaire au Centrafrique, pays qui ne demande pas mieux que d’amorcer le début du commencement de son développement socio-économique ?

En tout état de cause, les responsables des organisations de la société civile centrafricaine, dans le souci de défendre la mémoire de tous les morts et martyrs de Centrafrique, d’exposer et d’exiger que soient satisfaites toutes leurs revendications – à l’intégrité souvent douteuse -, ne disposaient-ils donc pas, d’autres moyens de pression – moins violents et plus consensuels -, que l’opération ville morte qu’ils ont cru devoir déclencher ce 24/10/2016, dans un pays déjà mort ou presque ? Ces responsables, pouvaient-ils ignorer qu’en passant outre les interdictions et mises en garde des autorités dirigeantes, ils s’exposaient de ce fait, au grave risque d’assumer toutes les conséquences d’éventuels débordements graves et mortels, souvent provoqués, par ce genre de manifestation ? Et c’est malheureusement ce qui est arrivé, avec l’assassinat ce jour, d’au moins huit personnes dont on aurait pu éviter la mort brutale.

Qu’à cela ne tienne, osons croire que les organisateurs de cette société civile, sauront bientôt justifier leurs actions, et surtout nous convaincre du bien-fondé des « sacrifices humains » subséquents.

Quoiqu’il en soit, est-il besoin une fois de plus, de rappeler ici, que le peuple centrafricain avait soif et hâte d’aller aux élections générales ; que ce peuple s’est effectivement et massivement rendu aux urnes dans le but choisir un Président et tous ses représentants à l’assemblée nationale ; et qu’enfin, ce même peuple, s’était librement prononcé en dernier ressort, en faveur d’une part, de Faustin Archange Touadera – depuis lors investi Président de la République, Chef de l’Etat ; d’autre part, 140 députés ont reçu mandat de l’ensemble des citoyens centrafricains pour les représenter et parler en leur lieu et place. Les mandats présidentiel et législatifs que je sache, sont de cinq ans, et à mon humble avis, ils devront vaille que vaille courir jusqu’à leur terme.

Cela dit, aujourd’hui et après plusieurs mois passés, le peuple a le droit d’exiger et de savoir, ce que Faustin Archange Touadera, le Président de la République, Simplice Mathieu Sarandji le Premier ministre et son gouvernement, ainsi que le Président de l’assemblée nationale Abdou Karim Meckassoua et ses 140 députés, ont exactement et effectivement fait des mandats qu’ils ont reçus.

Les dirigeants centrafricains sauront –ils prouver qu’ils ont suffisamment et par tous les moyens, défendu le peuple contre les barbaries de la Séléka, cette organisation criminelle qui ne rêve que de partition du pays, et crée chaque jour un peu plus, les conditions qui lui permettront de déclencher sa prochaine grande offensive en Centrafrique ?

Quid de la MINUSCA qui de toute évidence ne donne pas satisfaction au peuple, qu’elle a pourtant reçu mandat de protéger et de défendre ?

Ce sont là, toutes ces questions et d’autres sur lesquelles le peuple fatigué et pressé, voudrait avoir des réponses claires et urgentes, afin d’ en finir une fois pour toute avec les larmoiements incessants dus aux atermoiements multiples et répétés. Et tant que ce peuple ne sera pas satisfait, il faudra s’attendre à d’autres actions et à d’autres morts. Mais, je l’ai déjà dit, et je préfère encore réécrire ici ce que j’ai déjà écrit ailleurs :

« Monsieur le Président, Monsieur le Chef du Gouvernement, Monsieur le Président de l’assemblée nationale, très chers hauts dirigeants de la RCA, chaque Centrafricain que l’on assassine et qui disparaît ainsi dans des conditions atroces, je vous assure, emporte avec lui, loin dans sa tombe, une part de votre légitimité et de votre crédibilité. Chaque cri de plainte et de malheur qui monte vers le ciel, chaque goutte de sang et de larme versée, vous fragilise, vous personnellement, et fragilise encore plus votre régime, chaque jour et toujours d’avantage. »

Aussi, dirigeants de Centrafrique, comme la plupart de mes compatriotes, je demeure convaincu, que la paix et la sécurité restent encore possible en RCA. Il n’en tient qu’à vous de prendre toutes les dispositions nécessaires pour les imposer, et les imposer sans plus tarder, sans plus solliciter on ne sait quel délai et quel dieu !

« Voilà ce que le peuple attend de vous, cela est possible. Cela est nécessaire. Cela est urgent. Donc, nous devons le faire ». (Barthélémy Boganda). »

Aujourd’hui, il ne fait aucun doute, le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif ainsi que les organisateurs de de cette ville morte, doivent être tenus solidairement responsables des derniers drames survenus en Centrafrique.

Mais, chers compatriotes, plus forte que la responsabilité solidaire, est la RÉPARATION SOLIDAIRE.

Donc, disons « à tout péché, miséricorde » ! MAIS À CONDITION QUE Faustin Archange Touadera, Simplice Mathieu Sarandji, Abdou Karim Meckassoua, Gervais Lakosso et son organisation, veuillent accepter de s’asseoir très sans plus attendre, pour discuter et trouver ensemble, les voies et moyens susceptibles de ramener rapidement la paix en RCA.

Certes, tout ceci ne réussira pas à faire revenir à la vie nos morts, mais néanmoins, cela évitera à bon nombre de vivants, de rejoindre brutalement tous ceux à qui l’on a ôté la vie, dans des conditions atroces et cruelles.

Que Dieu Bénisse la Centrafrique.

GJK-Guy José KOSSA
L’Élève Certifié du Village Guitilitimö

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