CHRONIQUE DU CONFINEMENT : MATIN DU DESTIN, MATIN DE CHAGRIN
Matin du destin, matin de chagrin !
Et le matin de ce jour j’étais à peine réveillé
Quand un appel inattendu me fit sursauter.
Un autre encore,
Et je quittai de mauvaise grâce mon lit pour me mettre sur pied
Appel du matin, appel d’infortune !
Et quand j’ai fini d’entendre l’annonce
Je fus pris de vertige
Tant les nouvelles étaient tristes et du coup,
Un grand cri de malheur s’échappa de ma bouche qui resta grande ouverte
Je m’écriai,
Mais aucun son ne se fit entendre
Je m’égosillai,
Mais l’écho de ma voix semblait plutôt s’évanouir
Plus je criais au désastre
Et plus je sentais ma gorge se nouer.
Un mort ? L’on pleure
Deux morts ? L’on hurle
Mais ces morts et ces malades tout à la fois ?
Quel cataclysme !
Quelle calamité !
Quelle infortune !
Je pleure pour ma communauté foudroyée !
Je pleure pour ce frère Centrafricain mort
Je pleure pour cette sœur Centrafricaine sous oxygène
Je pleure pour ce Centrafricain et cette centrafricaine qui ont perdu
Un père,
Une mère,
Un frère,
Une sœur,
Un oncle,
Une tante,
Un cher ami,
Une consœur,
Un confrère…
Je pleure en définitive pour tous les Centrafricains
Et la Centrafrique mon pays !
Je suis Centrafricain
Et rien de ce qui est centrafricain ne m’est étranger.
Oh frères et sœurs Centrafricains chers compatriotes !
Voici venu le temps de se serrer les coudes
Voici venu le moment de se ceindre les reins de courage
« Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé »
Un seul Centrafricain mort de cette mort
Et c’est toute la Centrafrique qui est durement frappée.
Ne laissons personne dans son coin pleurer son malheur seul
Car son malheur est notre malheur
Appelons-nous les uns les autres
Donnons-nous de nos nouvelles
Ensemble nous serons forts et saurons tenir face au malheur et à la catastrophe.
« Ne laissons pas mourir la terre,
Ne laissons pas mourir le feu.
Tendons nos mains vers la lumière
Pour accueillir le don de Dieu. »
Matin du destin, matin de chagrin
GJK-Guy José KOSSA
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