Chronique de GJK

CETTE CENTRAFRIQUE DE NOUVEAUX AGRICULTEURS ET FERMIERS, COMME ELLE SERAIT BELLE A VOIR !

L’Union africaine ayant décrété 2014 l’année de l’agriculture, son 23ème sommet qui vient de s’achever à Malabo en Guinée équatoriale, s’est déroulé sur le thème : « L’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique ». Paradoxalement, ce qui semble mobiliser l’entière attention des médias centrafricains, demeure encore la déconvenue de Mme Samba-Panza, humiliée au grand jour sous l’œil des caméras, par la bande des brutes et de dictateurs machistes réunis au sein de la CEEAC. Osons simplement espérer, que la Présidente de la Transition Centrafricaine, saura par une digne réplique expiatoire, faire oublier aux Centrafricains et au monde entier, l’opprobre de la vulnérabilité qu’elle porte désormais au front. Nous en reparlerons.

Revenant au véritable thème de ce sommet de l’UA, il est une fois de plus dommage mais pas surprenant, de noter que la RCA, signataire de la déclaration de Maputo de 2003 sur l’Agriculture et la Sécurité alimentaire, fait toujours partie des « mauvais élèves » qui consacrent à peine 3% de leurs dépenses publiques au secteur agricole. Ceci dit, il est tout de même inconcevable, d’admettre que la RCA, ce pays où la moindre graine tombée au sol, pousse de terre presque immédiatement, en soit toujours au niveau ahurissant de développement social et économique où il patauge piteusement depuis des décennies. Comment imaginer que l’on puisse se plaindre de pénurie, et courir à tout moment, le risque d’une crise alimentaire sévère, – avec son cortège de malheurs et de désolations – dans une région de forêt et de savane, à la pluviométrie aussi équilibrée que généreuse sur toute l’année ? Tout bien considéré, dans toutes les sept régions administratives de la Centrafrique, la nature offre pourtant des potentialités énormes en matière, de cultures vivrières et fruitières, de cultures de rente et des plantes à parfums, sans compter l’élevage, la chasse et la pêche. A y réfléchir sérieusement, on est souvent tenté de se demander, si tous les Centrafricains ne sont pas victimes dès leur naissance, d’une sorte de malédiction originelle, – en plus du péché solidaire d’Adam et Eve – qui les condamnerait à vivre et à mourir misérablement, dans un environnement naturel, si riche à tout point de vue !

Certes, il faut reconnaître que des régimes politiques tribalo-régionalistes, aux dictatures issues des rébellions armées, la RCA ne fait que voguer au gré des choix machiavéliques, imposés par des pachydermes surdoués de la politique, qui arrivent toujours à nous concocter tour à tour, des gouvernements de redressement, de salut public, de combat, de large ouverture, ou encore d’union et de cohésion nationales etc… Diantre ! que nous ont rapportés de positif, tant de peines et de sacrifices ?

A vrai dire, l’extrême pauvreté de la Centrafrique n’est qu’une chimère, son sous-développement un crime collectif savamment orchestré, et la misère des Centrafricains, un génocide permanent du peuple. Les principaux auteurs et complices sont avant tout les politiciens Centrafricains véreux et démesurément ambitieux.

Au lieu de cette multitude de partis politiques ethniques, sans idéologie et sans programme précis, que l’on continue toujours et toujours de faire germer comme de l’ivraie, le sens du devoir patriotique, inciterait plutôt à la création de grandes coopératives agricoles.

Au lieu de tous ces candidats à la présidentielle, financièrement soutenus par des ramassis politico-mafieux solidement basés à l’étranger, les Centrafricains apprécieraient certainement, en dehors de tous discours et gestes propagandistes et mensongers, l’implantation de grands projets agro-industriels, susceptibles de résorber le chômage de la jeune main-d’œuvre en souffrance.

Au lieu d’une prétendue élite financière, composée pour la plupart d’hommes d’affaires politiciens et d’opérateurs plutôt politiques qu’économiques, dont les capitaux sont pour l’essentiel placés à l’étranger, concentrés à Bangui et investis dans les bureaux d’achat de diamant et d’or, l’immobilier, le commerce général, les BTP, les transports, etc… ; la Centrafrique et les Centrafricains, gagneraient à voir émerger sur l’ensemble du territoire, une nouvelle race de grands propriétaires terriens.

Au lieu de pérenniser cette politique d’éducation scolaire classique et rétrograde, qui veut que nos enfants continuent de « souffrir » de la mal formation notoire du primaire à l’université, pour venir in fine grossir les rangs des chômeurs « diplômés sans instruction » ; pourquoi ne pas penser à ouvrir partout en RCA, des écoles d’agriculture dans le but de réinsérer socialement, tous les jeunes victimes du décrochage scolaire, souvent rendus vulnérables et prêts à s’engager en désespoir de cause pour servir  de « chairs à canon » aux groupes rebelles?

Que dire du processus DDR (désarment démobilisation et réinsertion) ? Que nenni ! Inutile de se plaindre des échecs du passé tant que les acteurs d’hier demeurent les mêmes que ceux d’aujourd’hui. Et sans verser dans la fiction, imaginons un seul instant ce que deviendrait la Centrafrique avec autant d’armes transformés en autant d’outils agricoles ! Autant de combattants, « métamorphosés » en autant de fermiers grâce à une politique d’insertion professionnelle et sociale rondement menée ? Par ailleurs, la RCA a bien connu, l’ère glorieuse du corps de génie militaire, ou de la JPN (Jeunesse Pionnière Nationale) des années 70. Hélas, que sont devenus ces temps ?

Ainsi, on pourra continuer à examiner indéfiniment, et à parler pendant de très longues heures sans être sûr d’avoir tout dit, au sujet de cette nature si prodigue envers la RCA. Mais en définitive, n’a-t-elle pas fini par « maudire » les Centrafricains en les rendant fainéants et pauvres à mourir de faim et de soif, couchés sur des trésors, ou debout et immobile, comme l’âne de Buridan entre le sac de foin et le seau d’eau ?

Vogue la galère ! Comme elle serait belle à voir, cette Centrafrique des agriculteurs et des fermiers des temps modernes !

GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

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