Chronique du Village Guitilitimô

LES FRASQUES DE ÉTÈGUI-TÊNGO

Par GJK
L’Élève Certifié du Village Guitilitimö
Immigré au village frère de KOUÂKÊMBI

Agbâ-Mozâ le jeune pharmacien fondateur « malheureux » de l’officine Zikobéla-Zivoundou, contraint de s’envoler pour la France son pays d’adoption, et Baba-Kitê le haut fonctionnaire Karazoën interdit de fonction et poussé dans ses derniers retranchements au « Ledger des pauvres », il n’en fallait pas plus à Étêgui-Têngô alias Agawa-Ikpè, le désormais faiseur de malheur et délateur de service, pour saliver sa « victoire » et à savourer son bonheur machiavélique. Étêgui-Têngô avait réussi comme il le disait lui-même, à « briser les reins » de ses anciens amis de longues années et compagnons autrefois compagnons et soutiens financiers. Et l’intrigant dangereux, le nouveau riche parvenu par lien de parenté, l’arriviste zélé, le griot servile de son seigneur et maître Kêtènguéré-Lonaélo-Langögba, le Président « démonCrassiquement venu» de la République DémonCrassique de Karazo n’arrêtait plus de jubiler :

« À moi la vie ! À moi le bonheur ! À moi or et diamant ! À moi femmes, voitures, villas et argent ! j’ai dit et je le redis : je suis le dieu sur terre ! Que ceux qui ne veulent pas l’entendre aillent au diable ! Servir Karazo c’est se servir soi- même, sinon, à quoi sert Karazooo ? Agbâ-Mozâ et Baba-Kitê, terrassés, plus personne pour me rappeler mes galères et misère d’antan dans ma petite ville de Lille en France ; mon passé de petit coursier privé et guide des dignitaires de Karazo autrefois déchus, autrefois de passage en France ! Je peux dorénavant, parler de moi comme je veux, me vanter partout où je veux sans craindre les regards ou les oreilles de Baba-Kitê et Agbâ-Mozâ les seuls qui pouvaient encore m’humilier ! Je peux désormais obliger toutes ces bandes de Karazoëns dont la plupart n’ont jamais pris ne serait-ce qu’un petit avion, à me respecter au doigt et à l’œil, à opiner du bonnet et à claquer des talons quand je prononce mes oukazes et dicte mes volontés ! »

Pour tout dire, son ancienne existence n’avaient guère cessé de hanter l’esprit du pauvre Étêgui-Têngô alias Agawa-Ikpê, qui à tort s’était mis en tête de croire que s’il voulait que son passé ne soit révélé un jour, s’il voulait vivre en paix et plastronner devant à la ronde devant les Karazoëns, il lui fallait absolument et préventivement, « éliminer » ou mettre hors d’état de nuire ses anciens amis.

Décidément, l’ivresse du pouvoir conduit et maintient dans l’ivrognerie pernicieuse. Et comme disait le sage, le pouvoir c’est comme l’alcool : au premier verre on est content et fier de soi-même comme un coq ; au second verre, on se sent aussi fort qu’un lion, on cherche à tout prix à prouver son degré d’influence et à s’imposer par la force. Au troisième verre, on devient comme un cochon : on ne peut plus que faire des cochonneries.

Et des cochonneries Étêgui-Têngô alias Agawa-Ikpê, « le plus fort, le plus beau, le plus riche, le plus intelligent » n’arrêtait plus d’en faire. Il a pris goût au pouvoir avec une si troublante rapidité, qu’on aurait dit qu’il est passé directement du premier au troisième verre.

En République DémonCrassique de Karazo depuis des années, il y’a comme une espèce de malédiction du pouvoir, qui condamne ainsi les dirigeants à une grave cécité mentale et au plus sévère des autismes et les conduit à gérer le pays sur des principes creux et des valeurs aussi déplaisantes que nauséabondes dont la principale demeure le repli clanique systématique et donc le rejet aveugle des autres Karazoëns qui n’appartiennent pas à l’ethnie, au clan ou à la région du prince du moment. Alors s’ensuivent une course effrénée vers cette promotion arrogante et combien révoltante de la médiocrité et de l’incompétence récompensées ; cet enrichissement personnel et familial avec ou sans bande organisée avec en prime une totale impunité ; le désespérance du peuple et le désespoir de voir un jour Karazo décoller sur socialement et économiquement comme les autres pays de la sous-région.

C’est principalement ces tares du régime de Kêtènguéré-Lonaélo-Langögba, le Président « démonCrassiquement venu » de la République DémonCrassique de Karazo, régime que chante et défend fièrement Étêgui-Têngô alias Agawa-Ikpê, accroupi au bord de la mangeoire du pouvoir comme bien d’autres qui ont fini par perdre le sens de la mesure.

Étêgui-Têngô -Agawa-Ikpê ignorait à présent qu’il venait juste de gagner une bataille contre ses propres amis Baba-Kitê le doyen « l’homme qui ne craint rien, ne recule ni n’abandonne jamais » et Agbâ-Mozâ le Pharmacien qui n’avait pas encore dit son dernier mot.( Á suivre…)

Par GJK-Guy José KOSSA
L’Élève Certifié du Village Guitilitimö
Immigré au village frère de KOUÂKÊMBI

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