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RCA : QUAND LE GOUVERNEMENT GOUVERNE ET QUE L’OPPOSITION NE S’OPPOSE PLUS

Par GJK

Il y’a à peine 24 heures , un homme politique – que vous ne pouvez soupçonner mais qui se reconnaîtra certainement -, candidat à la dernière élection présidentielle en Centrafrique, prenant prétexte d’une image que j’avais utilisée pour illustrer un post publié pour la première fois sur mon journal facebook le 24 février 2016 – et re-publié ce 24 février 2019 au titre des souvenirs – , a cru devoir m’asséner la réflexion que voici, mot pour mot :

« GJK je suis sur cette photo et je ne rêve ni de devenir PM ni Ministre. Je suis bien là où je suis et je prépare ma retraite tranquillement sans stress ».

Il devait sans doute s’attendre à ma réplique qui ne mit pas du temps à lui parvenir :

 « Salut aîné. Il date de 3 ans mon commentaire lié à cette photo. Qu’à cela ne tienne, il ne s’agit pas de rêve. L’homme politique que vous êtes, n’ignore pas que l’engagement pour la nation et le peuple est un sacerdoce qui nécessite de savoir se passer de sa sécurité personnelle pour défendre l’intérêt supérieur de ses frères et sœurs. Autant je suis d’accord que vous ne rêvez pas de poste, autant j’ai du mal à croire qu’un homme politique en vienne à penser qu’il est bien là où il est. Vous n’étiez pas bien hier quand vous vous êtes porté candidat? Puisque que vous êtes bien comme vous êtes, est-ce à dire que le pays n’est plus une priorité, un souci de votre agenda? Moi qui croyais que vous brûlez de la passion de notre Centrafrique.»

En effet, depuis quelques mois, le GRAND SILENCE de la classe « politico-égoïste » centrafricaine, interroge et a même de quoi inquiéter tout observateur scrupuleux de la scène nationale. C’est à se demander, s’il existe encore des interlocuteurs, des contradicteurs ou simplement des commentateurs engagés, des actions du pouvoir en place.

Depuis ces derniers mois, l’exécutif centrafricain a pour ainsi dire le vent en poupe. Il ne s’interdit plus rien. Il ne se prive plus aucune initiative même les plus risquées. Et il engrange d’ailleurs des points. Ce qui tout à son honneur, et c’est tant mieux si le peuple y trouve son compte. Il lui en saura gré en 2021.

Scandales financiers ; « Russofolie » diplomatique et affairiste tous azimuts ; exclusion des préparatifs du Dialogue de paix ; désignation de KHARTOUM on ne sait sur la base de quels critères pour abriter les travaux dudit dialogue ; limitation de la participation de l’opposition et de la société civile au simple rang d’observateurs pour ne pas dire de spectateurs disciplinés ; signature des Accords ; création et exclusion de l’opposition et des organisations civiles du Comité de suivi des Accords ; démission de l’ancien Premier Ministre ; nomination d’un nouveau Premier Ministre, cacique du sérail ; mise en place prochaine du gouvernement et désignation de ses membres sans doute exclusivement issus du pouvoir et des GA…etc.

C’est à donner envie de dire m…à cette opposition et à cette société civile centrafricaines! Et tout le pays n’en a plus que pour le Pouvoir et les fameux Groupes Armés (GA)

Que l’on se comprenne bien. Il ne s’agit pas pour nous ici, de clouer au pilori et de vouer aux gémonies la classe politique timidement opposante et les organisations civiles visiblement accommodantes.

Mais quand on en vient à y réfléchir et à se dire que ce sont ces mêmes composantes sociales qui ont pour mission d’animer la vie politique et qui apparemment ont choisi de déserter l’arène, on a simplement envie de crier : au diable ! Et surtout ne revenez pas demain nous bassiner avec vos déclarations prétentieuses pleines de promesses creuses !

Nous n’attendons pas de l’opposition ou des prétendus opposants, qu’ils s’opposent pour s’opposer y compris à « l’inopposable ». Mais de grâce, qu’ils prennent la parole et se fassent entendre sur « l’état de la nation », au lieu de laisser se disperser leurs troupes et tous ceux qui sont encore tentés de croire à une possible alternative à l’actuel mode de gouvernance.

Ailleurs, c’est au jour le jour que l’opposition et la société civile réagissent aux moindres actes du gouvernement. Quitte à lui donner leur satisfecit. Le peuple ne peut plus se satisfaire pendant aussi longtemps, d’entendre les mêmes sons de cloches venant des mêmes clochers.

Certes, on le sait depuis toujours, en RCA, les hommes et les femmes s’engagent généralement en politique, dans le seul et unique but de s’enrichir. Et si l’on devient opposant, c’est en attendant son tour, pour aller faire les mêmes bêtises qu’on a reprochées hier aux autres. Et si l’on y parvient pas, on espère néanmoins, en désespoir de cause, que l’ancien collègue ou l’ami au pouvoir, s’avisera un jour ou l’autre de vous convier à prendre une petite place, peu importe qu’elle soit éloignée de la table d’honneur, pourvu qu’elle vous permette de goûter un tant soi peu, au fameux festin des corruptibles.

S’il arrive qu’on a tout tenté, tout espéré et tout perdu, alors, on se tait, on se tasse, on fait semblant de se désintéresser de la politique, et l’on se défend même en essayant de faire valoir des arguments du genre : « Je suis bien là où je suis et je prépare ma retraite tranquillement sans stress ».

Diantre !

Que tous ceux qui en politique ont choisi de s’engager, comprennent une fois pour toute, qu’ils ont cessé de s’appartenir à eux-mêmes et à leur famille. Par leur engagement, ils ont fini par engager des militants et sympathisants qui ont cru et croient en eux. Ils ne peuvent donc impunément les jours pairs faire preuve de combativité, et les jours impairs s’inscrire aux abonnés absents à durée indéterminée.

Non ! C’est trop facile de laisser de piètres généraux tirer ainsi leur révérence, ou se laisser bercer par un indolent confort, au point de donner cette impression d’avoir abandonné le reste de leur troupe sans successeurs ni consignes.

Au parti des  combattants de la plume et autres historiens du présent dont je me réclame, de rester vigilant. Nous devons sans répit, poursuivre notre sacerdoce. Ici ou ailleurs, il nous faut sans cesse éveiller l’esprit et forger la conscience citoyenne du peuple centrafricain.

Quitte à déplaire à toute cette classe politique conservatrice, ridicule et attentiste, il n’est point question de laisser ni le pouvoir et les GA se plaire à tout faire, ni l’opposition et la société civile se complaire à se taire.

GJK-Guy José KOSSA

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Un commentaire

  1. Mais tout est dit et su, car on devient opposant dans le but de gouverner demain et s’enrichir et non le devenir du peuple. Et donc quand on sent un futur négatif, on se retire et penser à autre chose.
    Allez-y comprendre.

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